Lettre aux militants du comite du fiumorbu
Ce que je
perçois de votre démarche, concrétisée par la
manifestation d’Aiacciu m’inspire les réflexions
suivantes :
Historiquement : Nos " succès " électoraux et les
grandes manifs ont été suivies de périodes de
stagnation, ou de graves provocations avec effusion de
sang. Ne prenons pas l’affaire des paillotes pour autre
chose que ce qu’elle est, un accident dans un programme
de provocations.
Afin de
prévenir ces risques, il est urgent d’ajuster les
analyses, de remporter l’adhésion populaire suffisante,
par un choix de communication et d’actions adaptées,
s’inspirant notamment du type d’action qui a prévalu
dans les pays de l’Est avant l’effondrement de l’U.R.S.S
que J.Colombani a bien fait de mentionner, en remettant
en question nos références habituelles en la matière,
qu’elles soient Basques, Irlandaises ou Kanaks, qui pour
le moment n’ont pas abouti, quoi qu’on en dise, ou qu’on
essaie de nous faire croire.
La
désinformation est depuis toujours l’arme n°1 des
dominants contre tous les dominés. Il faut en prendre
conscience, et établir les moyens d’une riposte adaptée.
Ils ne peuvent
être que ceux d’un retour aux sources, à la base, tenant
compte des 20 dernières années de la lutte, permettant
d’organiser les différences qui sont une réalité, avec
pour références réaffirmées, ce que notre peuple a été
capable de réaliser dans le passé, chaque fois que
l’Histoire lui a permis d’échapper à l’occupant du
moment, en particulier pendant la période Paoliste, et
pendant la dernière Guerre Mondiale.
Le lien
privilégié de ce " retour aux sources " est la Pieve, ou
le canton en milieu urbain. Par le contact quotidien
entre militants et avec la population, il permet la
permanence du débat, le règlement des contentieux, la
définition de l’action la plus adaptée et son exécution.
C’est pourquoi il faut créer partout des Comités
inspirés du vôtre.
Il est
nécessaire de réaffirmer que le progrès ne peut venir
que d’une adaptation institutionnelle immédiate,
de nature à faire évoluer la situation de la Corse vers
de plus grands équilibres, dans le respect de sa
culture, ce qu’aucun " changement " jusqu’ici n’a pu
permettre. Cela doit être notre but pour le moment.
Il faut faire
partager ce but par le plus grand nombre possible de
gens, et le choix des moyens est primordial.
Au stade où
nous en sommes, il est nécessaire de s’alléger de tout
ce qui peut oblitérer cette démarche.
Il faut en
particulier, cesser d’être le fonds de commerce des
policiers et des juges.
La médiatisation du problème corse, puissamment servie
par l’action clandestine, est portée aujourd’hui au
niveau d’une affaire d’état. Les échecs de tous les
gouvernements depuis aléria sont aujourd’hui notoires.
Dans ce
contexte, qui devrait nous être définitivement
favorable, la clandestinité sert d’alibi aux tenants les
plus acharnés du statu quo colonial, et d’appui à la
seule capacité exprimée par l’Etat Français, la
Répression par tous les moyens.
Sans oublier
que toutes
les trêves de l’action clandestine n’ont entraîné en
retour et jusqu’à ce jour, que double discours,
pourrissement et promesses non-tenues de la part de
l’Etat français. Les clandestins prenant la mesure de la
situation nouvelle, doivent suspendre sine die leur
action, afin d’enlever leur principal argument aux
détracteurs du mouvement national, et de permettre
l’Unité de ceux qui demandent au-delà du Mouvement
National, un mieux être pour le Peuple corse.
Lorsque, et je
ne le souhaite pas, il s’avérera que les aspirations
populaires seront de nouveau sans suite, la " violence
politique ", que l’on appelle Guerre lorsque les forces
sont plus équilibrées, redeviendra comme depuis
longtemps et dans le monde entier, de " l’action
politique poursuivie par d’autres moyens ".
Pour porter
cette nouvelle démarche, et pour donner tout son sens à
la volonté exprimée dans le Fiumorbu, une structuration
efficace, respectant les différences et collant au
terrain est seul gage d’efficacité.
Il est
nécessaire, tant au plan local, qu’au plan National,
d’installer une structure légère pour un temps limité
avec obligation de résultat.
Les tâches
essentielles seront :
- la
définition et l’organisation de la réflexion des
moyens humains et matériels,
- la
collecte et l’utilisation des moyens financiers,
-
l’organisation de la communication,
-
L’organisation et la maîtrise de l’action en
veillant particulièrement aux problèmes de sécurité,
des comportements militants, de rétablissement de la
confiance entre militants et avec la population, et
en matière de contrôle de la désinformation et des
provocations éventuelles.
Malgré un très
professionnel brouillage médiatique, l’Etat Français
donne le spectacle d’une décomposition inexorable de sa
version " Vème République ".
Par
l’adaptation de nos pratiques, il faut convaincre qu’un
changement radical est non seulement souhaitable, mais
possible. Il faut faire renaître le rêve et
l’enthousiasme des débuts, se débarrasser de tous les
aspects négatifs accumulés en presque trente ans, et qui
touchent toutes les composantes pour une raison ou pour
une autre ; les plus chargées étant celles qui ont payé
le prix le plus cher à la lutte, et ce n’est pas un
hasard.
Un effort
général d’honnêteté intellectuelle, de cohérence (co-érrance ?)
mieux, de cohésion, d’abnégation, mais aussi
d’efficacité en matière de communication et d’action est
nécessaire, en illustration des principes et des idéaux
réaffirmés.
Il n’y a rien à
inventer, il faut seulement mettre en harmonie les
propos et les actes, et sortir des sentiers battus.
Je continue de
croire que les 14 premier points de l’organisation
politique de Corsica Nazione peuvent être la base du
projet que l’ensemble de la classe politique semble
souhaiter.
Ils couvrent
toutes les nécessités de la vie de notre collectivité,
et doivent dans les principes et les objectifs, rallier
une grande majorité.
Le débat
général devrait concerner tous les partis, syndicats,
associations et permettre de déboucher rapidement par
l’intervention de spécialistes, sur un projet chiffré,
en Recettes et en Dépenses, à soumettre à l’Etat
Français et à l’Union Européenne, sous peine encore une
fois, d’être pris en remorque par les jacobins
finissants, mais présents.
*****
ORGANIGRAMME (exemple)
* COMITE DE
PIEVE OU DE CANTON URBAIN
Les militants
de toutes les organisations installent à leur convenance
une structure coordonnée chargée au niveau local
d’organiser :
- Le débat
- Les
actions
- Les moyens
humains, matériels et financiers
- La
communication
-
L’information, la formation, la sécurité
- La
représentation au niveau National.
*
Les representants
des cantons ou des pieve forment A CUNSULTA qui
élisent pour un an, sur candidature individuelle, des
responsables, et leurs adjoints chargés :
1°
des débats
en séminaires, de l’organisation, de la définition des
actions ;
2°
des moyens
financiers ;
3°
de la
communication, de l’information, de la formation, de la
sécurité ;
4°
de la
représentation au niveau International, incluant les
élus éventuels.
L’ensemble
forme l’Exécutif.
* Les chargés
de mission
organiseront leurs groupes de travail à la convenance,
en recherchant la compétence.
A défaut
d’unanimité, la règle majoritaire simple s’applique à
tous les niveaux avec le bénéfice de l’âge en cas
d’équilibre des voix.
Il faudra
apprendre les choix les moins coûteux, avec obligation
de résultats, et l’adaptation tactique rapide ne cas
d’échec, en ayant soin d’aller toujours du moins au
plus, et jamais l’inverse, avec la nécessité de
durer.
Vi pregu Bona
Strada, un passu, per avà, fà altru ! |