Le
6 mars 2008 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)
Semu intrudi inde l’ultimi mumenti di a campagna di
ste municipale ind’avemu purtatu un missaghju a un doppiu nivelu.
U
prima nivelu he quellu di a gestione municipale, et di a presa in
contu di e pruposte pà migliura a vita di a pupulazione.
In sicondu, un
missaghju puliticu, quellu di a difesa di u populu corsu in di u
qualle l’aiaccini so una parte impurtante.
Sur le
premier terme je ne vais pas développer ici l'ensemble des
propositions que nous avons élaborées et qui sont résumées dans la
plaquette que nous avons distribuée à un grand nombre d'exemplaires
: j'exposerai pour l'exemple uniquement la problématique du
logement, cruciale pour nos concitoyens, et nos propositions pour
répondre à ce problème qui devient de jour en jour plus important.
Aujourd'hui la montée des prix de l'immobilier est
générale en Europe. Mais chez nous elle connaît un facteur
multiplicateur très important avec des achats massifs de personnes
venues de l'extérieur.
Dans
le rapport du PLU en cours d'élaboration, il est précisé que la
croissance sur Ajaccio a été de 1359 appartements pour la période de
1990 à 1999.
Or,
cette croissance se répartit entre 42 habitations principales
seulement, et 1174 résidences secondaires et occasionnelles.
Nous
ne disposons pas des chiffres pour la période 2000 à 2006. Mais
cette tendance à la transformation d'une partie du parc immobilier
en résidences secondaires s'est vraisemblablement démultipliée,
créant ainsi une pénurie d'habitations principales.
Alors que les besoins en logement sur Aiacciu, sont évalués à plus
de 1000 appartements, cette pénurie engendre une augmentation
considérable du prix de l'immobilier, dont le coût a été multiplié
par deux et demi sur les quatre dernières années.
Résultat : la population locale ne trouve plus à se loger, tout
d'abord sur la route des sanguinaires qui, dans sa grande majorité,
est achetée par des personnes venues de l’extérieur.
La
pénurie gagne de proche en proche toute de la ville, et pénalise
l'ensemble de la population, y compris dans le parc locatif.
Cette politique est la traduction parfaite des options du soi-disant
développement économique opérées par le système en place, et qui
aura pour conséquence inéluctable de parquer les corses dans les
quartiers les moins prisés.
Chez
nous le revenu moyen par habitant est le plus bas de l'ensemble des
régions et n'évolue pratiquement pas. Dès lors si la part consacrée
au logement augmente, c'est le revenu disponible pour vivre qui est
amputé. Celà rend la vie de plus en plus difficile pour les
familles, d'autant que les prix pratiqués par des grandes surfaces
en situation de monopole sont largement au-dessus de ce qui est
pratiqué ailleurs.
Une
autre conséquence du développement non maîtrisé du parc immobilier
est la segmentation de la ville en quartiers différenciés par le
niveau de revenus de leurs habitants, et d'autre part la
constitution d'ensembles marqué par une connotation ethnique. Cette
évolution démontre que l'intégration qui se faisait tout
naturellement dans notre pays ne se fait plus aujourd'hui, et que la
cohésion sociale est menacée.
Pour
solutionner le problème du logement nous proposons quelques mesures
d'application immédiate :
-
restitution immédiate, notamment pour construire des logement, des
terrains dont dispose l’état et dont il n'a aucune utilité
-
moralisation de l'attribution de logements dans le parc social
-
mise en
oeuvre sur l'ensemble la ville du droit de préemption renforcé pour
faire échec aux achats spéculatifs, accompagné, comme cela s'est
fait par exemple sur la commune de Valbonne dans les
Alpes-Maritimes, par la mise en oeuvre du droit au logement des
actifs. Il s'agit là d'une convention passée par la commune avec les
constructeurs pour produire de logements mis en vente à des tarifs
très bas (2200 € le mètre carré), sous condition bien entendu que
l'acheteur travaille sur la commune, et qu'il ne revende pas le bien
avant une durée de plus de 10 ans.
-
Mise en
vente d'une partie du parc immobilier détenu par des sociétés comme
ERILIA, qui dispose sur Ajaccio d'un parc très important, largement
amorti,. Cette mesure de vente du logement social est mise en œuvre
ailleurs, mais pas en Corse.
-
Il
incombera aussi aux élus municipaux de pousser à la création d'une
société d'économie mixte locale en vue de construire de logements
sociaux, dont les loyers seront encaissés sur place, et non sur
Marseille, comme c’est le cas aujourd’hui avec Erilia.
Ces
idées peuvent être de nature à conduire à un début de solution.
Il
suffit qu'une volonté politique forte se manifeste pour qu’elles
soit mise en oeuvre, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Rappelons
que l'Office de l'habitat (ancien Office des HLM ), renfloué
d’ailleurs à deux reprises sur fonds publics au cours des 10
dernières années, a livré en tout et pour tout sur la dernière
mandature 10 logement, soit un logement et demi par an ce qui est
ridicule.
J'ai
donc exposé la partie de notre programme qui concerne l'approche de
la question du logement, mais nous avons des propositions pour
l'ensemble des domaines de l'activité municipale, et nous pensons
dès lors ne pas avoir de leçon à recevoir dans le domaine de la
réflexion et des propositions pour le mieux vivre de l'ensemble de
la population de cette ville.
Nous
renvoyons donc à notre plaquette largement diffusée pour ce qui
concerne ces propositions.
Mais
le mouvement national ne saurait être présent dans cette campagne
des municipales en réduisant son message uniquement à des questions
de gestion .
Encore faut-il préciser quels doivent être les bénéficiaires de
cette bonne gestion et de ce développement.
Pour
nous il est essentiel d'affirmer que toute gestion de la ville doit
en priorité prendre en compte l'existence de notre communauté
historique, aujourd'hui menacée.
De
tout temps, les corses ont connu des apports extérieurs qui ont
intégré notre communauté d'origine de façon harmonieuse.
Le
peuple corse, est, nous le croyons, une communauté de destin.
Nous
le réaffirmons, comme nous réaffirmons que nous n'avons dans ce
domaine de leçon à recevoir de personne.
Mais
aujourd'hui l'irruption d'un grand nombre de nouveaux arrivants,
sans liens avec notre pays, et dotés pour certains d'un fort pouvoir
d'achat, remet en cause le modèle traditionnel d’intégration que les
corses ont toujours porté.
En
effet notre peuple, nié sur sa propre terre, ne dispose d'aucun des
moyens de l'intégration et est donc dans l'incapacité de mener les
politiques susceptibles d'agréger à notre communauté ces nouveaux
arrivants.
Le
constat est clair : contrairement à l'angélisme de certaines
déclarations, dans la plupart des cas, la Corse ne fabrique plus des
corses.
Nous
sommes les seuls à dénoncer clairement le processus en cours, qui
verra les Corses de plus en plus dépossédés de leur culture et de
leur patrimoine si un sursaut ne se manifeste pas.
Nous
voyons se développer sous nos yeux une société fragmentée, dans
laquelle les solidarités traditionnelles, les relations familiales
sont en train de se déliter et où la population d'origine,
marginalisée, est sommée d'adopter le profil bas.
Nous
ne l'acceptons pas.
Le
peuple corse est aujourd’hui menacé en tant que communauté originale
sur sa terre.
Chaque année, 4000 nouveaux arrivants viennent confisquer le marché
de l’immobilier et de l’emploi. S’inscrivant massivement sur les
listes électorales, ils privent progressivement les Corses de la
maîtrise de leur devenir.
Cette démarche n’est pas le fruit du hasard : elle est organisée par
Paris et ses relais locaux.
Les
Corses connaissent aujourd’hui les plus grandes difficultés. La
situation sociale s’aggrave, le désespoir s’installe. Demain,
ces Corses seront contraints de s’exiler, comme ont dû le faire tant
de nos compatriotes il y a quelques décennies.
Dans
une ville mise en état de siège avec la complicité de la classe
politique traditionnelle, le président de la République Française
était il y a seulement quelques semaines reçu en grande pompe à la
préfecture, à l’assemblée territoriale et enfin à la municipalité
d’Aiacciu.
L’attitude de fermeture adoptée a cette occasion par Nicolas Sarkozy
allait finalement discréditer tous ceux qui croyaient à une
quelconque avancée. Pour notre part, nous étions ce jour là dans la
rue pour nous opposer à ses pratiques, tout comme nous sommes
maintenant présents dans ces municipales pour dénoncer la situation
faite à notre pays.
En
ce qui nous concerne, nous n’avons passé aucun accord de deuxième
tour. Notre comportement à cet égard sera celui qui a toujours été
le nôtre. Jamais nous n’accepterons de renoncer à ce que nous
sommes, d’édulcorer notre discours ou de donner des gages d’une
quelconque manière aux partis dits traditionnels pour occuper un
strapontin. Aucune alliance n’est envisageable sans la prise en
compte, au grand jour, de nos idées essentielles et en premier lieu
la reconnaissance de l’existence de notre peuple et un engagement
clair pour la réouverture du dossier corse vers une véritable sortie
de crise.
Que
l’on n’attende pas de nous le moindre reniement dans l’espoir
d’accéder aux responsabilités. Ce genre de propositions nous ont
souvent été faites par le passé. Nous les avons toujours rejetées.
Face à Sarkozy et à ses complices locaux, face à ce système et à la
situation que l’on voudrait nous imposer, trois attitudes sont
possibles :
▪
La première
consiste à nier la réalité, telle l’autruche qui plonge la tête sous
le sable.
▪
La seconde
consiste à reconnaître cette réalité et prétendre la traiter par un
faux dialogue qui n’est en fait qu’un renoncement : politique de la
main tendue vers Sarkozy, condamnation d’autre patriotes, discours
« politiquement correct », etc.
▪
La
troisième, qui est celle de Corsica Nazione Indipendente, consiste à
relever le défi, à refuser la capitulation et l’abdication de notre
dignité collective.
Seule cette troisième attitude peut permettre de sauver le peuple
corse et d’espérer, demain, construire une paix qui ne sera pas
celle de la soumission.
Cette attitude est celle de la résistance.
Elle
est celle de la solidarité à l’égard de tous ceux qui résistent
depuis les militants associatifs et syndicaux jusqu’à ceux du FLNC
de l’union des combattants.
Elle est celle de la
liberté.
Dans le secret de l’isoloir, les corses sont libre d’accomplir, par
leur vote, un acte de résistance.
À ce
moment là, il ne faudra pas se tromper, car le seul vote contre le
système de domination qui nous est imposé sera le vote pour les
listes présentées ou soutenues par Corsica Nazione Indipendente.
Au
moment du dépouillement, seul ce vote sera interprété comme un
rejet radical de la situation faite à la Corse par Paris.
Seul
ce vote sera un vote utile de défense de notre peuple.
Les
suffrages ne doivent pas véhiculer un message édulcoré ou ambigu,
qui serait interprété par Paris comme un acte de soumission.
Le
décompte des voix Corsica Nazione Indipendente permettra de mesurer
la capacité de résistance du peuple corse, qui est seule de
nature à faire changer la politique parisienne à l’égard de notre
pays.
Source photo :
GFCLIBERTA, Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
CNI, Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE
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