Le
14 mars 2008 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte Internationale)
Ces derniers temps, la répression contre le peuple basque exercée
par l’État espagnol et, dans une moindre mesure, par l’État français
est une constante. Il est facile de tracer, au fil des dernières
décennies, une ligne montrant la persistance de la torture, des
arrestations massives et arbitraires, d’une politique pénitentiaire
cruelle, de la suspension d’associations, d’organismes, de la
fermeture de journaux, de la proscription de partis et de la totale
discrimination d’un secteur entier de la population quant à sa
participation à la vie publique, de l’arbitraire judiciaire, du
terrorisme d’État et de la brutalité policière.
En définitive, il s’agit d’une
situation d’exception débouchant sur un panorama de négation des
droits civils et politiques fondamentaux, panorama visible
aujourd’hui dans toute son ampleur et dans toute sa dureté.
Ces circonstances ont obligé des
centaines de citoyens et citoyennes à créer un mur de
contention, à faire face à la répression et à créer différentes
plateformes civiques, associations de protection des droits
humains, organismes activistes, formant le Mouvement
Pro-Amnistie. À défaut, la non-activité dans ce secteur et
l’absence de réponse sociale à la répression aurait constitué
une acceptation voilée de l’impunité des appareils d’État. C’est
la raison pour laquelle des milliers d’activités - conférences,
manifestations, interpellations publiques, contacts de toutes
sortes avec des acteurs politiques et sociaux...- ont été
organisées par ce mouvement pour réclamer des conditions de
respect des conditions démocratiques fondamentales, et
d’exercice des droits civils et politiques élémentaires. À
l’occasion de ces activités, nous avons eu l’occasion de nous
rencontrer, de partager et de discuter.
Toutefois, les États, obsédés par
le maintien de leur stratégie de répression contre des secteurs
de plus en plus larges du peuple basque, nécessitent des niveaux
toujours plus élevés d’impunité. Le Mouvement Pro-Amnistie
constitue, dans un tel contexte, un obstacle gênant et
intolérable. C’est pourquoi onze de ses membres - porteparole,
responsables de provinces... - ont été incarcérés en prison
préventive pendant 4 ans, durée maximale permise par la
législation espagnole.
C’est pourquoi les mobilisations et
les manifestations ont été interdites par la justice, suspendues
par l’administration, et ont fait l’objet de violentes attaques
de la part des Forces de Sécurité de l’État. C’est pourquoi
également, l’un après l’autre, des dossiers judiciaires sont
ouverts à l’encontre des personnes qui pointent la
responsabilité de l’État dans la répression et dans la violation
des droits humains et des libertés fondamentales. C’est pour
cela en définitive que, à partir du 21 avril, 27 membres de ce
mouvement vont être jugés par le tribunal spécial antiterroriste
appelé Tribunal National espagnol, sous l’accusation
d’appartenance à une organisation armée, pour avoir mené des
activités solidaires vis-à-vis des prisonniers et prisonnières
politiques, en tant que militants de l’Amnistie, pour s’être
opposés à la répression, pour être des défenseurs des droits
humains.
Nous
n’espérons aucune justice de ce tribunal. Mais nous y voyons une
opportunité d’expliquer à la société basque et internationale ce
que nous sommes et les raisons de notre lutte.
C’est pourquoi je veux ici lancer
un appel d’alarme et de préoccupation, mais par-dessus tout un
appel à la solidarité. Un appel à redoubler nos efforts, chacun
dans son domaine et dans son cadre de travail, afin que
l’impunité ne puisse briser ce mur de contention dressé contre
la répression.
Ce n’est qu’un au revoir...
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
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