le Pacte National adopté par les 10 organisations du
mouvement national, le mercredi 19 novembre, à Corte:
PACTE NATIONAL
La Nation Corse indépendante a été soumise par les armes françaises à Ponte
Novu en 1769, mais elle n’a jamais renoncé à son existence propre. Après
trente cinq ans de résistance contemporaine multiforme, le temps est désormais
venu pour le Peuple Corse d’élaborer et de commencer à concrétiser un projet
d’avenir.
Dans cette perspective, les organisations politiques du mouvement national ont
décidé de développer une stratégie commune dont l’objectif est la restauration
de la Nation dans la plénitude de ses droits.
Le Peuple Corse est une communauté historique multimillénaire qui regroupe des
femmes et des hommes, corses d’origine et corses d’adoption qui résident soit
dans l’île, soit dans la diaspora. Le peuple corse est la substance de la
nation, c’est à dire de ces hommes et de ces femmes qui, soudés dans une
communauté de destin, veulent vivre un avenir commun ; ils bénéficient donc
des mêmes droits et s’astreignent aux mêmes devoirs
Par la nature, par l’histoire et en vertu des principes définis par la Charte
des Nations unies et par la déclaration universelle des droits de l’homme du
10 décembre 1948, le Peuple Corse dispose des mêmes droits que tous les autres
peuples de la terre et notamment du Droit inaliénable à l’autodétermination
qui permet de choisir librement son destin.
Ce libre choix, expression de la souveraineté, s’exerce vis à vis de toute
autre entité nationale ou fédérale pour s’associer ou pour se séparer. Mais il
s’exerce aussi pour bâtir un projet de société conforme aux aspirations
citoyennes en matière de démocratie politique, économique et sociale et aux
aspirations nationales en matière culturelle, linguistique et patrimoniale.
Les organisations politiques du mouvement national s’engagent dans une
démarche d’union pour la reconquête progressive et citoyenne de tous les
droits nationaux du peuple corse
PROTOCOLE D’ACCORD
1
Nous, organisations signataires, dans la perspective d’un règlement politique
de la question corse, nous reconnaissons partie prenante d’un processus
évolutif n’excluant à terme aucune solution institutionnelle pour l’île et
consistant, dans l’immédiat, à revendiquer une avancée institutionnelle
significative avec le pouvoir législatif garantissant moyens et compétences
pour les institutions corses après définition d’un corps électoral légitime
sur la base d’une citoyenneté corse. Cette démarche doit déboucher sur
l’obtention de la reconnaissance politique du peuple corse et de ses droits
sur sa terre par le droit à l’autodétermination.
2
Le colonialisme et le néocolonialisme français ont plongé notre peuple dans
une situation économique, sociale et culturelle catastrophique.
Notre pays et notre peuple ont pourtant des potentialités énormes pour sortir
de cette situation de crise.
La première de ces potentialités est l’Homme corse avec sa culture, sa langue,
ses savoirs faire, sa jeunesse en formation.
Il faut donc replacer l’Homme corse au cœur d’un développement identitaire,
durable et soutenable par la maîtrise totale de son patrimoine, de sa culture
et de sa langue, par une répartition des richesses qui vise à l’équité
sociale.
Ce développement qui reste ouvert au commerce équitable devra être diversifié
et équilibré par secteurs et dans l’espace.
3
Prenant acte de la volonté de tous de travailler à la disparition des causes
de la clandestinité et malgré les divergences importantes sur la question, les
organisations signataires décident d'élaborer un calendrier permettant de
s'engager dans une réflexion approfondie sur le rôle, les moyens et les
limites de la clandestinité.
A moyen et long terme, elles s'engagent à créer les conditions d'avancées
politiques décisives permettant de rendre possible sa disparition dés lors que
la question corse sera engagée sur la voie d'un véritable règlement politique.
Annexe
LES DROITS NATIONAUX
LE DROIT A L’EXISTENCE
Article Premier : Le peuple corse a droit à l’existence.
Art.2 : Le peuple corse a droit au respect de son identité nationale, de sa
culture et de sa langue.
Art.3 : Le peuple corse à le droit de posséder son territoire national, l’île
de Corse.
Art.4 : Le peuple corse a le droit de vivre dans une société solidaire basée
sur le pluralisme, la laïcité, le rejet du racisme, le respect de la vie
humaine et la justice sociale.
LE DROIT A L’AUTODETERMINATION
Art.5 : Le peuple corse a le droit imprescriptible et inaliénable à
l’autodétermination afin de choisir en toute liberté son statut politique.
Art.6 : Le peuple corse a le droit de se libérer de la domination coloniale
française et de résister à toute ingérence étrangère directe ou indirecte.
Art.7 : Le peuple corse a droit à un régime démocratique assurant le respect
des droits de l’homme, des libertés fondamentales et des minorités nationales
sur son propre territoire.
Art.8 : Le peuple corse a le devoir d’intégrer tous ceux qui, vivant en Corse
aspirent à une communauté de destin intimement liée à l’héritage culturel et
linguistique du peuple corse historique.
Art.9 : Le peuple corse a le droit d’analyser les flux migratoires pour aider,
d’une part, au retour des corses de la diaspora et éviter, d’autre part, un
déséquilibre démographique.
LES DROITS ECONOMIQUES ET SOCIAUX
Art.10 : Le peuple corse a le droit d’exploiter les ressources et les
richesses de son territoire et de les récupérer s’il en a été spolié par la
spéculation et l’exploitation coloniale.
Art.11 : Le peuple corse a droit à un développement économique harmonieux
respectant le patrimoine naturel et les équilibres écologiques afin de
préserver l’héritage des générations futures.
Art.12 : Le peuple corse a le droit de choisir son système économique et
social et son mode de développement économique sans ingérence extérieure.
Art.13 : Le peuple corse a droit a une société de justice et de solidarité où
l’émulation entre les personnes, les groupes sociaux et les entreprises
permettrait d’assurer l’épanouissement individuel et collectif.
Art.14 : Le peuple corse a le droit d’inscrire dans sa constitution la
recherche du plein emploi et de la garantie un travail rémunéré pour tous les
citoyens.
Art.15 : Le peuple corse a le droit d’établir des liens internationaux en
matière économique et commerciale dans le respect du principe de l’échange
égal.
LE DROIT A LA CULTURE
Art.16 : Le peuple corse à la droit de développer sa culture et de parler sa
langue contribuant ainsi à l’enrichissement culturel, par la diversité, de
l’humanité.
Art.17 : Le peuple corse a droit a la préservation et à la promotion de ses
richesses patrimoniales, historiques et artistiques.