(photo site A Manca Naziunale)
RINNOVU : Conférence de presse. Bastia, 7 janvier
2006
CHJAMA A A RESISTENZA !
2005 aura été une année
perdue de plus pour le développement de la Corse ! Le
constat de carence est accablant :-le réseau de
production et de distribution électrique est digne des
ex-pays de l'Est ;
-les infrastructures sportives font toujours honte ;
-la couverture sanitaire est défaillante, en particulier
dans le rural ;
-la paupérisation et l'inégalité progressent (20 % de la
société à la limite de la marginalisation) ;
-l'accession au logement est problématique, à cause de
logiques spéculatives.
Avec la sortie de la Corse de l'Objectif n°1 de
l'Europe, une occasion historique de remise à niveau a
été gâchée alors que d'autres territoires de l'Espagne,
de l'Italie, de la Grèce en ont profité pleinement.
Aucune solution de remplacement durable n'a été évoquée.
La Corse ne peut lutter à égalité avec les autres
régions européennes sans mesures dérogatoires
spécifiques.
Le PEI n'est pas un véritable plan de rattrapage
historique.
Les gouvernants insulaires ont comme seul véritable
projet l'établissement d'un PADDUC conçu pour vendre la
Corse littorale. Avec la suppression des Arrêtés MIOT en
2012, la spoliation de notre foncier sera parachevée.
Malgré ces carences et ces menaces, toute la classe
politique corse reste dans un état de léthargie. Les
clivages idéologiques n'existent pas vraiment, aux
débats d'idées se substituent les luttes d'influences
entre :
-la majorité de gestion inféodée aux directives de
l'"Etat-UMP" ;
-les conservateurs ou réactionnaires qui n'ont pour seul
programme que l'antinationalisme ;
-les dits "progressistes" qui par opportunisme lorgnent
sur les acquis du nationalisme ;
-les nationalistes élus, incapables de s'organiser en
véritable contre-pouvoir.
La Corse est au plus mal car elle subit depuis plus de
deux siècles une agression coloniale. Pour notre part,
nous cherchons : où est le fameux "bilan positif" du
colonialisme français en Corse ?
Tant que la dimension politique du conflit corse ne sera
pas reconnue, il n'y aura pas de solution envisageable ,
car le problème n'aura pas été posé. Nous sommes loin
d'un "processus de Paix à l'Irlandaise" car un tel
processus n'a de perspectives d'aboutir que s' il
implique deux adversaires devenus respectueux l'un de
l'autre. Pourtant l'histoire contemporaine de la France
est faite de réconciliations et de pactes politiques au
départ improbables :
-la réconciliation franco-allemande de l'après-guerre ;
-la paix algérienne des accords d'Evian en 1962 ;
-l'amnistie générale de l'OAS en 1968 ;
-les modifications constitutionnelles assurant un
processus d'autodétermination
en Nouvelle-Calédonie suite aux drames d'Ouvéa.
Face aux délabrement actuel de la société, nous refusons
les entremetteurs et les logiques dites de "troisième
voie" comme solution alternative.
Bien que les conditions politiques de l'union de tous
les nationalistes ne soient pas encore requises faute
d'une stratégie basée sur le renouveau des pratiques et
des hommes ; bien que les ressentiments réciproques et
les aveuglements nous aient conduit au paroxysme d'un
processus d'autodestruction, le courant nationaliste
reste la seule force politique cohérente opposable à
toutes les dérives tant clanistes que mafieuses.
A l'heure où la Corse compte plusieurs dizaines de ses
fils emprisonnés pour des actes politiques, il est
nécessaire d'impulser une nouvelle dynamique de
résistance !
Pour sa part, Rinnovu œuvrera à un recadrage général sur
la revendication de souveraineté avec pour perspective
la réappropriation des droits nationaux du Peuple Corse,
accompagnée de bases sociales claires et d'un pacte
d'exemplarité de la lutte.
Nous proposons deux axes politiques prioritaires :
- un concept de citoyenneté corse devant déboucher à
terme sur une nationalité. Il donnera accès à deux
droits fondamentaux : le droit à la propriété et au
travail. Il sera un rempart contre la spéculation et la
spoliation des Corses.
-la mise en place d'un statut des îles s'inspirant des
droits acquis par Malte et Chypre dans le cadre de leur
adhésion à l'Union européenne. Il doit permettre de
définir un droit spécifique de l'insularité
méditerranéenne.
"Strada diritta è resistenza"