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Intervention de Jean Biancucci, élu d'Unione Naziunale
Intervention
de Véronique Faggianelli,
élu D'Unione Naziunale Intervention de Jean Biancucci, élu D'Unione Naziunale
Intervention
de Jean Marie Poli , Porte parole du Comité Anti Répression Intervention de François Alfonsi, Secrétaire générale du PNC Intervention de Pierre Paoli, militant Corsica Nazione Indipendente Intervention de Jean Biancucci, élu D'Unione Naziunale
CONFÉRENCE DE PRESSE UNIONE NAZIUNALE AIACCIU DU 25 MARS 2005
Force est de constater aujourd’hui que nous sommes dans une situation de blocage. En dépit de tous les effets d’annonce et de tous les mensonges d’état, les objectifs du gouvernement en Corse demeurent les mêmes depuis des décennies : neutraliser la revendication nationale en étouffant toute expression identitaire et « normaliser » le pays en achevant de le transformer en comptoir sous perfusion économique.
Cette stratégie induit deux conditions : le blocage de tout fonctionnement démocratique avec la collaboration de la classe politique traditionnelle anti-corse et la déstabilisation du Mouvement National alors même qu’il s’efforce de réaliser son unité.
Sous bon nombre d’aspects, la situation est particulièrement inquiétante :
- Que ce soit au plan social avec un taux de chômage important dont l’indice officiel est faussé par un nombre considérable de personnes en cycle de formation - Que ce soit au plan économique avec des pans entiers en crise : des secteurs traditionnels comme l’agriculture dont les différents préfets, présidents de l’Exécutif et de l’Assemblée nous annonce tous les 15 jours que le problème est désormais réglé, des secteurs comme le tourisme dont on nous prédisait il y a quelques années un développement exponentiel et un bonheur assuré pour toutes les couches de la population. Dans ce secteur précisément les prévisions les plus optimistes annoncent un nouveau recul pour la prochaine saison, sans que pour autant des solutions véritables soient apportées tant au plan structurel que conjoncturel. - Que ce soit au plan énergétique : la crise que l’on a connu cet hiver se passe de commentaires et a permis de situer les responsabilités de la direction d’EDF, du Préfet et de l’Exécutif - Que ce soit au niveau environnemental et sanitaire avec notamment la pollution de la centrale du Vaziu (cf. conférence des médecins) - Que ce soit au plan de l’érosion de notre identité, la disparition de la langue corse et la décorsisation de la société …
C’est dans ce contexte qu’il faut appréhender les dérives totalitaires et la systématisation des atteintes aux libertés fondamentales de l’appareil judiciaire en Corse. A ce jour soixante prisonniers politiques corses sont détenus dans les prisons françaises- ce qui en proportion représenterait pour la France 24000 personnes- la plupart sur des dossiers vides uniquement fondés sur des spéculations et sur le délit d’opinion ; malgré cela les condamnations sont lourdes causant la ruine des familles solidaires et désorganisant les liens sociaux du Peuple Corse toujours en lutte. Ce n’est pas suffisant, reste à parachever la manœuvre en criminalisant tout ce qui procède de l’esprit de résistance et de contestation politique : dans la logique de la période Bonnet et du rapport Glavany, on persécute les fonctionnaires contestataires, on multiplie intentionnellement les contrôles fiscaux à l’encontre d’une population appauvrie, on entame des poursuites judiciaires ou administratives lourdes contre tout ce qui est politiquement incorrect.
Désormais la « justice » française en Corse a décidé de s’attaquer au délit d’opinion autrement dit à la liberté d’expression. C’est ainsi que la moindre participation à une manifestation pacifique tels que tractages ou conférence de presse destinés à alerter l’opinion publique sur des problèmes sociaux aigus et négligés par les pouvoirs publics amènent systématiquement les participants dans les locaux de police.
Ce fut aussi le cas pour plusieurs participants à l’occupation pacifique d’Asprettu en juin 2004 ; ce fut le cas dernièrement afin de Michel Giraschi convoqué afin de s’expliquer au sujet de l’occupation pacifique des locaux EDF de Corti pour dénoncer des dysfonctionnements qui ont scandalisé la Corse entière.
Ces manœuvres ont à l’évidence pour objectif de déstabiliser le Mouvement National et d’en isoler les différentes composantes. Ni l’instrumentalisation des différents procès en cours ni le blocage à l’Assemblée de Corse n’ont à ce jour réussi à déstabiliser Unione Naziunale : on essaie donc autre chose. Pierre Paoli, militant de Corsica Nazione Indipindente, s’est montré très actif dans la mise en place d’Unione Naziunale ; avec d’autres militants il a participé à une distribution de tracts dénonçant la gestion EDF et le projet illégitime de l’armée à Asprettu. C’est le prétexte dont se saisit la brigade de recherches de la gendarmerie pour le convoquer aux fins d’interrogatoire sur l’attentat contre la caserne d’Asprettu.
Unione remarque tout d’abord que la dite convocation ne respecte pas les règles de procédure, il s’agit bien d’un abus de pouvoir dont les polices relais de la 14ème section en Corse sont coutumières. D’autre part, et c’est le plus important, Unione y voit une manœuvre délibérée afin de jeter en son sein un motif de discorde : après des articles de journaux, des bruits malveillants, c’est au moment même où le peuple corse progresse sur la voie de l’unité que l’état multiplie les provocations. Malgré le verrouillage des institutions, malgré l’absence de réponses aux problèmes concrets, malgré la négation du fait national Corse, Unione Naziunale affirme son attachement à la lutte du Peuple Corse à un moment de son Histoire où chaque enfant de ce pays peut être victime d’une répression aveugle |