Vendredi
19 mai 2006 : Décidément les mois de Mai inspirent les militants
clandestins, plus de 20 actions militaires en 19 jours, une moyenne
qui devrait faire monter d'un coup les statistiques de la préfecture
et calmer la joie du ministre de l'intérieur, le successeur de
Poniatowski-Pasqua, qui depuis quelques temps se vantent de
faire baisser le nombre d'attentat sur le territoire Corse.
Encore hier soir, une résidence
secondaire en construction à Ulmetu près de Prupià en corse du sud a
été la cible d'un attentat à 3H30 du matin selon les premières
informations. Cette résidence secondaire appartenait à un
continental français, elle n'était pas occupée au moment de
l'explosion et par conséquent, il n'y a eu aucun blessé.
Si on compare aux années 80 ou parfois
les années rimaient avec 500 attentats, 2006 ressemblerait à une
année anémiée en action militaire. Encore faut il remettre ces
actions dans le contexte actuel, ou il y a un policier au mètre
carré.
Il est quasiment impossible de ce
promener dans les grandes villes de corse comme Bastia ou Aiacciu,
sans y croiser pêle-mêle, gendarmerie en service ou en promenade,
CRS en ville, sur la plage, en boite de nuit ou sur les bords de
route la nuit, à contrôler uniquement les femmes seules ou les
jeunes filles histoire d'abuser de l'uniforme et de l'autorité
répressive, police municipale, la BAC ou la police nationale qui
patrouille, à pied, en vélo, en car, en voiture banalisée ou non, en
moto... Bref, malgré tous ces policiers qui font de la présence sur
le terrain, matin midi soir, les attentats n'ont ce cesse de
progresser, notamment sur Aiacciu.
Pendant que tous ces services de
police aux ordres de Paris, n'ont d'occupation que la chasse aux
moindres terroristes corses en notifiant dans des notes tous les
véhicules privés ou non qui ont un autocollant corse ou
nationaliste, en photographiant tous les manifestants ou les
personnes rassemblées en soutien à un nationaliste interpellé, en
interpellant selon les jours, les nationalistes d'un bord ou d'un
autre, en fichant chaque années quelques 200 personnes au moins
grâce à l'alibi "interpellation 1337, relation avec une
entreprise terroriste", via le pack 48H
"interpellation-garde-à-vue-libération", pendant ce temps se
développe en toute impunité une grande délinquance qui flingue et
qui racket à tout va, un marché de l'offre et de la demande ou l'on
peut trouver à toute heure et n'importe ou en corse de la drogue et
une banlieurisation de certaines zones géographiques.
La solution du bâton préconisée en
corse n'a jamais fonctionnée, tous les tenants du discours "il
faut terroriser les terroristes" savent très bien que la
solution passe par un processus de paix négocié avec tous les
acteurs de la société corse. Criminaliser les nationalistes, les
insulter ou les menacer dans des discours préparés, réfléchis ne
sont pas à l'honneur de ceux qui sont censés trouver des solutions
aux problèmes corses.
Dans les années 70, le discours était
déjà celui de la criminalisation des patriotes corses, des doutes
sur la corsitude des militants clandestins et du retournement de
situation sur les responsabilités de la situation catastrophique de
la Corse. Tout à déjà été dit ou fait pour torpiller la
revendication légitime du Peuple Corse. Ca n'a jamais fonctionné,
preuve en est, 30 ans après de la présence dans tous les secteurs de
la Corse de la revendication nationale.
Ne serait pas t il temps que les
adultes que nous sommes se réunissent autours d'une table pour que
l'avenir de la Corse et des Corses soient enfin discuté.
Source photo :
Unità Naziunale
Source info :
Unità Naziunale / Lazezu
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