par Caroline SICILIANO
Internet est devenu le nouveau défouloir des agités de la
calebasse. Comme il fallait s’y attendre, la facilité d’accès à la
Toile mondiale, sur laquelle chacun peut bricoler son site et
prétendre à une audience internationale, n’a pas échappé à nos
révolutionnaires de tous acabits, qui épanchent soudain un mal être
trop longtemps contenu. Et la Corse n’échappe pas à la règle. Les
sites consacrés à l’île, ses bonheurs et ses crises, abondent et
l’on passe du bonheur aux larmes en surfant sur ces milliers de
pages.
Parfois, l’arrêt sur image est douloureux, notamment lorsque l’on
marque la pause sur un site comme celui d’Unita Naziunale, présenté
comme d’initiative " privée ". Un site qui jure n’avoir pas de liens
avec le mouvement public du même nom, qui prend soin de se référer à
la déclaration universelle des droits de l’homme, mais qui vomit sa
haine contre des élus du peuple qui se trouvent n’être pas du même
avis. Avec des appels à l’injure et à la haine que la justice ne
supporterait de la part d’aucun autre média, comme en témoigne la
lourdeur des condamnations dans de nombreux procès de presse.
Internet ouvre une vaste fenêtre de liberté sur le monde et il
convient de s’en féliciter. Le réseau des réseaux facilite la
circulation des idées et permet ainsi de lutter contre la pensée
unique, ce qu’aucun démocrate ne saurait contester. Mais lorsque la
Toile mondiale devient toile d’araignée, outrancière, injurieuse et
menaçante, le Net perd son crédit.
La moralisation du Web semblant bien utopique, il importe d’éduquer
les internautes d’aujourd’hui et de demain. Afin qu’ils sachent
séparer le bon grain de l’ivraie, qu’ils puissent trier
l’information qu’ils reçoivent brut de décoffrage. C’est aussi comme
cela que l’on refait le monde.
|