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COMMUNIQUE UNIONI NAZIUNALI EXTREME SUD 09 09 04 Les récentes prises de positions d’élus et regroupements associatifs pour l’adaptation de la loi littoral, et l’appel à manifester à Bunifaziu qui en découle, nous amènent aujourd’hui à distinguer deux approches, l’une citoyenne, l’autre clano - affairiste et récupératrice. La question posée par certaines associations, met surtout en évidence la réalité d’une dépossession insidieuse mais collective de terres à laquelle sont confrontées nombre de familles corses. Le sujet des terrains gelés, empêchant toute possibilité d’exploitation, voire de transmission familiale, suppose pour corollaire paradoxal la tentation spéculative.
Ce sujet préoccupant ne concerne pas exclusivement notre réalité côtière, mais s’étend également dans l’intérieur par le biais de la « loi montagne ».
Ainsi, s’il est évident que bien des corses se voient aujourd’hui dans l’impossibilité de bénéficier – légitimement – de leurs acquis et héritages, de l’autre il est impossible d’omettre, l’ écrasante responsabilité de certaines communes de l’extrême – sud, celle de Porti – Vecchju en l’occurrence pour avoir d’une part favorisé une extension désordonnée et non maîtrisée des constructions jouxtant le linéaire côtier, et d’autre part pour s’être toujours dérobée à ses responsabilités qui lui permettaient de définir un véritable plan de développement communal, et ce tout naturellement au détriment de nombreuses familles…
Ces municipalités sortantes, par soucis particuliers, et en relation avec diverses logiques spéculatives ont créée un sentiment d’injustice qu’elles tentent aujourd’hui à d’ instrumentaliser à leur profit !!!
De Bunifaziu à Porti – Vechju, de Pianuttuli à Figari en passant par Sotta, les appétits se déchaînent, sur fond d’élaboration du PADDUC et de nombreux risques pour des milliers de familles corses.
UNIONI NAZIUNALI réitère la position qu’elle a défendu lors des dernières élections territoriales : « Comme pour l’ensemble du territoire de l’île, les institutions de la Corse doivent avoir la maîtrise de la gestion et de la préservation de l’espace littoral. Des adaptations éventuelles de la loi Littoral ne pourront être effectuées qu’en évitant des dérives laxistes ou régressives. Seules les autorités corses, pourvues des moyens normatifs nécessaires, pourront envisager cette adaptation, en la renforçant par endroits, après débat au sein de la société corse ».
Le débat s’impose : la situation particulière de l’extrême – sud l’exige, là comme ailleurs en Corse, afin d’éviter les comportements figés et passionnels que tentent d’imposer les clans en place.
Nous l’affirmons clairement : il n’y a pas de place pour la spéculation et la dépossession en Corse, nous nous y opposerons toujours avec détermination.
La défense de notre patrimoine historique et naturel, et sa complémentarité avec toute projection d’aménagement du territoire et de développement économique ne peuvent se concevoir que s’ils s’insèrent dans un cadre juridique et citoyen ayant pour principal support la reconnaissance du Peuple Corse.
En l’occurrence la dépossession et la privatisation du littoral à Porti – Vecchju, pour ne citer que cet exemple communal, met en évidence ce que nous ne voulons pas, à savoir la minimisation foncière et familiale corse, une forte colonisation de peuplement, le non-respect des acquis communautaires comme le droit pour tous à bénéficier d’un juste accès aux plages, et la mise en en place d’un aménagement harmonieux et modernisé de tous nos sites, particulièrement dans le cadre d’un plan touristique maîtrisé.
UNIONI NAZIUNALI dénonce donc la tentation de manipulation de certains élus qui n’ont pour seule vision que de déroger à la loi littoral, au profit d’un funeste tout – tourisme.
UNIONI NAZIUNALI appelle à la mise en place d’un débat au sein de la société corse, avec toutes les forces vives de cette île.
UNIONI NAZIUNALI Extrême - Sud |