Procès
Andriuzzi/Castela
Les conclusions du procès dit
Andriuzzi-Castela témoignent du profond malaise éprouvé par des
magistrats au regard des méthodes employées par la Division
Nationale Anti-terroriste. Cette toute nouvelle distanciation de
magistrats vis-à-vis d'une instance policière vaut sans nul doute
pour les juges de la quatorzième section. Ce n'est donc pas à un
malaise auquel serait en proie la justice d'un pays, mais bel et
bien à une remise en cause des fonctionnements de cette institution.
L'enquête parlementaire ouverte après l'acquittement d'une dizaine
de personnes poursuivie dans le cadre de l'affaire d'Outreau,
atteste de ce climat.
Reste que les relations très étroites
entre le pouvoir politique et les institutions judiciaire et
policière sont toujours opérantes. C'est précisément en cela que les
dangers demeurent. Tant que toute une partie de la classe politique
française continuera de faire la promotion du « tout sécuritaire »,
il sera à redouter que seules soient considérées des statistiques
uniquement destinées à devenir des arguments électoraux.
Actuellement rien ne prouve que ces
logiques soient définitivement écartées. Il suffirait d'un fait
d'actualité pour qu'aussitôt la machine s'emballe de nouveau. La
Corse a par trop souvent servi d'exutoire pour que ne soyons pas
rendus extrement réservés, même si dans un premier temps, les
conclusions d'un procès semblent plutôt aller dans une amorce
d'amélioration.
Afin que toute la lumière soit enfin faite sur les pratiques du pôle
anti-terroriste, ne serait-il pas logique que s'ouvre une enquête
parlementaire au déroulement public ?
En attendant cette hypothétique et
pourtant inévitable tenue, des dizaines de personnes demeurent
emprisonnées, la détention provisoire devenant au fil du temps, une
peine déguisée.
MANCA NAZIUNALE
source photo A Manca Naziunale |