La Corse n'échappe pas aux menaces par l'Internet. Les
élus communistes à l'Assemblée territoriale ont déposé une
motion demandant à leurs collègues de flétrir ce type
d'agressions virtuelles. Objet de leur courroux ? Un site
nationaliste, « Unita-naziunale.org », qui s'en prend avec
virulence aux élus de l'Assemblée qui, le 9 mars, ont refusé de
voter la motion réclamant l'autonomie de l'île.
« Ce même front du refus risque de se retrouver confronté au
Front de libération nationale de la Corse », menacent les
éditeurs de ces pages virtuelles, qui présentent leur site comme
« un espace de paix, de liberté et d'ouverture ». Pour mieux
appuyer sa démonstration, le site publie les photos de six des
vingt-six élus présentés comme « les fossoyeurs de la paix » et
appelle les internautes à « leur donner les qualificatifs qu'ils
méritent ».
L'affaire fait grand bruit sur l'île, où les communistes
dénoncent la dérive fascisante de leurs adversaires virtuels.
« On entretient à dessein un climat de haine qui menace de
provoquer de nouveaux affrontements sanglants », dénonce
Paul-Antoine Luciani, président du groupe communiste à
l'Assemblée territoriale.
Face aux protestations, les éditeurs du site indiquent que
leur démarche est personnelle et que l'article incriminé,
« envoyé anonymement par l'Internet, n'est peut-être pas
l'oeuvre d'un nationaliste... », tout en suggérant qu'ils ont
peut-être été victimes d'une opération barbouzarde. Même
virtuelle, la ficelle est un peu grosse...