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YVAN COLONNA A ECRIT AU RIBOMBU
Cela fait quasiment 18 mois que j'ai quitté mon domicile. Depuis je suis sans nouvelles des miens comme eux le sont de moi. Si je m'exprime aujourd'hui, c'est pour répondre aux accusations portées à mon encontre. Pour commencer, concernant la violence politique en Corse, je réaffirme la position que j'ai toujours eue. Pour moi, il s'agit d'actes de résistance face à une politique de négation de notre peuple et de ses droits. Cette position, je la défendrai tant que la question politique ne sera pas résolue. Seulement, cela ne donne à personne le droit de me juger comme cela a été fait jusqu'à aujourd'hui. Je nie avec force les faits qui me sont reprochés dans l'affaire dite de "petrusella" et l'affaire "Erignac". Je n'y ai pas participé! D'après ce que k'ai pu savoir, deux militants nationalistes incarcérés m'ont mis en cause. Depuis plus d'un an une question me taraude : Pourquoi? Il y a sûrement une raison importante à cela. Seulement, ce n'est pas à moi de le dire. D'autre part, je tiens à préciser que je n'ai bénéficié d'aucune complicité au cours de ma fuite. Mon travail qui nécessitait ma présence en montagne m'a alors permis d'échapper au pire. Lorsque je m'apprêtais à regagner mon domicile, j'ai appris que j'étais recherché... mais aussi condamné ! J'ai alors décidé de prendre du recul et j'ai bien fait. Mon père et ses amis socialistes n'y sont pour rien. A ceux qui me demandent de me présenter devant la justice, je répondrai que je suis un homme de conviction et que cette justice qui a condamné Antone Adami à onze années de prison pour deux attentats, qui a aussi incarcéré le pauvre Marcellu Lorenzoni à 18 mois avec un dossier vide (et la liste est longue) et qui a relâché après deux mois de détention l'infâme Bonnet et ses sbires qui avaient comme projet celui de relancer la guerre entre nationalistes, cette justice d'exception au service de l'éradication du mouvement national, je en peux la cautionner. Je ne pense pas un seul instant me rendre à la justice. !
Je veux profiter de l'occasion qui m'est donnée pour faire savoir à mon épouse et à mon fils adoré, à ma mère tant aimée, à toute ma famille, à tous mes amis, que je suis en bonne santé et que le moral est d'acier. Je tiens aussi à remercier tous ceux qui, en Corse et ailleurs m'ont témoigné aide et sympathie. Pour terminer, j'exprime ma plus profonde solidarité à toutes les victimes de la répression.
Vive le Peuple Corse. Vive la nation corse. Yvan Colonna Chères soeurs et chers frères Voici la lettre que je vous demande de publier dans le Ribombu, et cela, pour répondre à la demande de mon avocat, Antoine Sollacaro (qui devrait, si tout va bien, recevoir une copie) et cela, afin de clarifier ma position. De là où je suis, j'ai peu de nouvelles de la Corse et toujours pas de nouvelles de ma famille, tant la pression est importante. Mais cela ne m'empêche pas de garder confiance et foi dans notre lutte qui, j'espère aboutira. Je vous embrasse tous. Résistance ! Toujours et plus que jamais. |