Rodomontades de début d’année ? Prémices d’une nouvelle vague de violence en Corse ? Les terroristes du FLNC Union des combattants (FLNC-UC) n’ont pas fait dans la dentelle. Hier, dans un communiqué, ils ont appelé à « abattre l’exécutif de la collectivité territoriale » (CTC). Un véritable appel au meurtre qui résonne comme une inadmissible provocation chez les insulaires comme sur le continent, où l’on n’a pas oublié l’histoire. Celle du passage à l’acte avec l’assassinat du préfet Érignac. Un retour à la réalité d’autant plus grave que le second procès de son assassin, condamné une première fois, doit se dérouler dans quelques semaines.

Principale organisation clan- - destine, le FLNC-UC, dans un communiqué authentifié adressé à Fréquence Bleu Frequenza Mora, déclare que « l’exécutif est à combattre et à abattre », arguant du positionnement de la droite insulaire, majoritaire au sein de la CTC grâce aux voix des indépendantistes, sur le dossier du Plan d’aménagement et de développement durable (Padduc) proposé par l’UMP. Selon le FLNC, « c’est une tromperie ». Ce qui n’est pas faux mais ne saurait justifier un combat par les armes se substituant au débat d’idées.

Le Padduc est du pain béni pour les terroristes de plus en plus rejetés par l’opinion, et divisés. La droite leur sert donc sur un plateau un nouveau cheval de bataille et ils ont en effet beau jeu de dénoncer « la satisfaction d’intérêts particuliers de quelques élus appartenant à cet exécutif ». Le tout assorti d’une rhétorique habituelle : ce plan « a pour objectif de livrer la terre corse à la vente et au capital prédateur », « arrangements de politiciens véreux », « interface entre détournements du politique, gras projets immobiliers et influence affairiste et crapuleuse ».

Il est vrai qu’en matière d’affairisme, le FLNC, qui revendique quatorze attentats commis au cours des six derniers mois, sait de quoi il parle. La triste affaire Sarkozy-Clavier en forme de pantalonnade est arrivée à point nommé pour mettre les rieurs de son côté. Et faire oublier le sang qu’il a sur les mains.

D. B.

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