Maître Jean Michel Mariaggi, défenseur de Félix Benedetti, a expliqué qu'une censure par la police, c'est la première fois qu'il voit cela ! Même Sarkozy quand il s'en prend aux poupées vaudous il le fait faire par un juge et non par un policier. Il considère que la justice antiterroriste outrepasse son pouvoir, elle répond en Corse à des situations de contestation politique démocratique certes assez actives pour laquelle elle n'est pas faite. Concernant les écrits du juge-écrivain, qualifiant de "brûlot" une conférence de presse de Cuscenza Viva reprises par d'autres sites et médias à l'époque, il pense que cela pourrait mériter réflexion quant à des poursuites judicaires contre l'auteur.

OBJET DE LA CONFERENCE DE PRESSE. Procès: ce vendredi 9 janvier à 14 heures devant la 17ème chambre correctionnelle du tribunal de Paris, Félix Benedetti doit comparaître dans une procédure diligentée par le Ministère de la justice pour outrage à magistrat.

Nous pourrons ainsi vous alerter sur cette répression contre la liberté de s'exprimer : un article de notre site mise ne ligne en juin 2007 rendant compte d'une conférence de presse avec une photo de Pinochet ayant déplu à Mr Gilbert THIEL.

Texte de la conférence de presse : (photo Gérard Baldocchi/Corse Matin)

La répression contre ce site s'inscrit plus généralement dans le cade de la répression inouïe qu'a connu le mouvement politique RINNOVU en 2008, elle a aussi visé particulièrement la famille Benedetti. Nous rappelons simplement l'arrestation dans le style « western », spectaculaire et sans objet, de Jean Christophe Benedetti le 6 novembre dernier à Sartène alors qu'il récupérait ses jeunes enfants à l'école.

>Félix Benedetti doit comparaître ce vendredi 9 janvier à 14 heures au tribunal correctionnel de Paris pour outrage à magistrat, on l'estime responsable d'un article du site ayant déplu à Mr THIEL. Le site rinnovu.com avait relayé, comme d'autres médias, une conférence de presse d'une association de prisonniers politiques. Cette conférence de presse dénonçait les pressions psychologiques du juge Gilbert THIEL lors de ses 'interrogatoires d'un prisonnier nationaliste qui a connu une défenestration dans les locaux de la SDAT en juin 2007. L'article était illustré entre autres par une photo de Pinochet. Le juge-écrivain Gilbert THIEL explique lui même dans son récent ouvrage (Solitude et servitude judiciaire. fayard page 164) qu'il s'est démené pour nous réprimer et censurer notre site : « Il a fallu près de trois mois, mon insistance et celle du parquet de Paris, à qui j'avais signalé immédiatement cette mise en ligne, pour que le garde des sceaux, ministre de la justice, se résolve à déposer plainte pour défendre mon honneur contre ces attaques dont le but n'était autre que de générer la haine et d'inciter à la violence. (...) Six mois plus tard, le 19 décembre 2007, dans un bref moment d'oisiveté, j'ai à nouveau consulté ce site. Et j'ai pu constater que j'étais toujours accusé (...) d'avoir fait subir à l'homme qui s'était défenestré , mais aussi à d'autres prévenus, des « pressions psychologiques énormes et attentatoires à la dignité humaine et à la présomption d'innocence » (...) Ce brûlot a maintenant disparu. » Comment a-t-il disparu ? Par la censure policière et le fait du prince. L'hébergeur de notre site est d'abord interrogé de manière pressante par la police, puis une injonction administrative l'oblige par une prétendue « réquisition » à retirer l'ensemble de l'article, ainsi que d'autres articles sur le même sujet. En France on peut donc être censuré par la police, avant toute décision judiciaire ! Gilbert THIEL n'a t-il pas été juge et partie dans cette affaire ?

>La liberté de s'exprimer, de caricaturer, et aussi de railler les pouvoirs établis fait partie des libertés fondamentales ; elle est nécessaire au bon fonctionnement d'une société libre. Des affaires récentes ont montré que le pouvoir religieux ou politique tente de limiter de plus en plus cette liberté (caricatures de Mahomet, affaire des poupées vaudou de Sarkozy). Il est du devoir de chacun d'être vigilant contre le totalitarisme soft qui peut menacer insidieusement les sociétés modernes.

Sachant que vous êtes forcément attentifs à cette question , nous vous remercions à l'avance de transmettre notre message et de relayer cette information."

SYNTHESE DE L'AUDIENCE DU 9 JANVIER 2009 (par Paul Antoine Susini)

Maître MARRIAGGI dans son intervention en défense a fait une demande en nullité de procédure:
La plainte de Rachida Dati, ministre de la justice n'apparaît pas au dossier, ni les réquisitions du parquet. Il fait le constat que la conférence de presse de Cuscenza viva est encore présente sur d'autres sites web (dont celui du Nouvel Observateur) et que d'autres médias corses l'ont reprise. Or seul rinnovu.com est poursuivi ! Plus généralement, il dénonce l'acharnement contre les militants rinnovu. Concernant la particularité du site rinnovu , à savoir la présence de la photo de Thiel en regard de celle de Pinochet, Félix Benedetti n'est pas poursuivi pour ces faits. Enfin Félix Benedetti ne peut en aucun cas être considéré comme LE responsable du site rinnovu.com.
Dans son intervention, maître MONDOLONI souligne que le juge Thiel est très prolixe dans ses livres et peu respectueux du parquet de Paris et des juges ordinaires, étant même diffamant à leur égard (il les traites de "corbeaux" et autres). C'est un personnage haut en couleur très médiatisé ayant lui même suscité la plainte de Rachida Dati mais il ne daigne pas se porter partie civile ce qui nous prive d'une confrontation sur le fond de l'affaire de la défenestration. Il se dérobe.

Félix Benedetti s'est exprimé à la barre. Il a dénoncé une procédure abusive et disproportionnée à son encontre ainsi que l'action de la justice antiterroriste en Corse : c'est un véritable régime d'exception. Il a soutenu que la comparaison Thiel- Pinochet peut être comprise dans ce contexte. Il a rappelé l'engagement public et constant du RINNOVU pour la cause corse.
"Thiel aurait été certainement moins vexé si il avait été comparé à Salavador Allende" a-t-il conclu.

Le parquet a rappelle les faits avec une enquête aboutissant à un ordinateur appartenant à Félix  Benedetti. Il a parlé d"apologie du terrorisme". Il requiert au tribunal une peine significative, une amende substantielle, laissée à l'appréciation du tribunal, au titre de la diffamation d'un magistrat

jugement EN DELIBERE AU 13 FEVRIER 09 ( Au début du procès d'Yvan Colonna).
Présence de militants de Corsica libera venus en solidarité, ainsi que de prisonniers politiques assignés à résidence à Paris

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