Jeudi
1er Mars 2007 : Jean-Guy Talamoni est devenu la figure politique
emblématique du mouvement nationaliste corse pour le grand public et les
médias. Souvent à son corps défendant, comme en avril 2004 où il fut
scandaleusement placé en garde à vue pour « terrorisme et extorsion de
fonds », avant d'être totalement blanchi une année plus tard par le
tribunal correctionnel de Paris sous l'attention vigilante de la Ligue des
droits de l'Homme. Entre temps il n'aura pas été épargné par des médias
toujours friands de révélations policières. Il aurait sans doute préféré
créer l'actualité par le Grand prix du livre corse qui lui fut décerné
cette même année pour son « Dictionnaire commenté des expressions corses
». Bien que président du groupe nationaliste « Unione naziunale » à
l'Assemblée de Corse, ancien président de la Commission des affaires
européennes de cette même Assemblée, conseiller municipale de Bastia,
membre du Conseil de la langue et de la culture corse, il se veut avant
tout militant, un peu plus responsable que les autres du fait de ses
fonctions et de sa notoriété importante tant en France qu'à l'étranger.
Autant dire que chacune de ses déclarations qui implique son mouvement est
considérée comme un baromètre de la situation politique en Corse dont il
est un
des acteurs incontournables. Hors de toute actualité particulière, il
a accepté de répondre à nos questions.
Etes vous toujours nationaliste ?
-C'est
bien de faire de l'humour ! Ca rend la vie politique plus agréable et,
souvent, elle en a vraiment besoin. Je suppose que vous connaissez la
réponse à votre question : depuis mon enfance, je n'ai connu d'autre
engagement politique et il y a fort à parier que je n'en changerai pas de
sitôt… Je préfère toutefois, en ce qui me concerne, parler de mouvement «
national » que « nationaliste », ce dernier terme pouvant être source de
malentendus à l'extérieur de l'île. En Corse même, il n'y a pas de
difficultés car nos compatriotes nous connaissent. Même si nous
continuons, nous aussi, à parler de « nationalisme » par habitude, je
crois que nous sommes entrés dans une ère « nationale ». Car,
contrairement à la situation que nous connaissions dans les années 70, la
nation corse est aujourd'hui une réalité que personne ne peut plus
sérieusement contester, ne serait-ce que parce que le mouvement
patriotique s'est fait une place conséquente dans le paysage politique.
Aussi, le suffixe « isme » ne me paraît plus nécessaire : nous sommes des
nationaux corses en lutte pour la préservation de leur identité
collective, de leur personnalité nationale. Un peu comme au dix-huitième
siècle : à l'époque, l'existence de la nation corse était une réalité
incontestable, bien que menacée. Il y a trente ans en revanche, l'idée
même de nation était devenue étrangère à la plupart des Corses. Nous
étions une poignée à y croire, et nous avons dû nous faire « nationalistes
» pour nous faire entendre. En termes de prise de conscience, le
chemin parcouru est considérable…
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