Le
3 février 2007 : Le président de l'Associu per a Cunsulta Naziunale,
Jean Thomas Guelfucci, a présenté ce message ci dessous lors d'une
réunion pour la mise en place des comités de province de la Cunsulta
Naziunale.
Voici son texte
Cari cumpatriotti,
En ce début 2007, je voudrais vous dire d'abord
Salute è pace à tutti et aussi vous livrer quelques réflexions
politiques sur l'état de la Corse et des Corses.
A travers ces réflexions, je me suis moi-même posé beaucoup de
questions. Par exemples :
Quand les Corses comprendront-ils que l'on essaie de
nous cacher l'abîme dans lequel notre île s'enfonce inexorablement .
Deux siècles et demi de guerres sanglantes qui nous
ont décimés, deux siècles et demi de ruines dont les responsables de
père en fils trônent toujours sans pudeur aux assemblées soutenus
par les gouvernants parisiens qui ont programmé notre disparition.
Nous pourrions dire : notre génocide. Nous sommes les victimes d'une
grosse opération d'avilissement, avec le concours de l'Eglise, de
l'Ecole, des Institutions, de la Banque et de la Communication.
Parce qu'ici plus qu'ailleurs, l'homme a été dévalorisé. Et la loi
du profit l'emporte sur les lois morales. Après plus de deux
siècles, voila le travail de la France. Voilà ce qu'est devenue la
Corse colonie française. On voit à quel point est grotesque la
prétention d'opposer en un duel dit "démocratique", la majorité d'un
petit peuple aux grands Maîtres, financiers internationaux, surtout
quand on sait que ces gens là sont capables de tout : accidents
disparitions, meurtres, coups tordus, espionnage sur la vie privée,
etc...
Alors quelle solution pour la Corse et les Corses,
tant que durera l'actuel statut d'expropriation, de
dépersonnalisation, d'assujettissement de notre pays à la dictature
absolue du pouvoir français ?
La solution : ghjè l'omu corsu ; l'homme qui a été
dépouillé de ses droits historiques, des ses valeurs morales, de sa
culture. Ghje l'omu corsu. C'est lui qu'il faut mobiliser, qu'il
faut restaurer dans toutes ses valeurs et dans toute sa
souveraineté. Alors, sa souveraineté ainsi retrouvée lui rendra sa
terre, sa culture, sa patrie. Y-a-t-il en Corse un seul homme qui
refuserait de retrouver un tel honneur, une telle dignité ? C'est
pourtant pour cela, pour avoir appelé à cette dignité, que de jeunes
corses, depuis trente ans, ont mangé et mangent encore le pain des
prisons françaises. C'est pour cela aussi que de jeunes patriotes
sont allés jusqu'au suprême sacrifice.
Pour parvenir à notre souveraineté, je vous le dis,
il faut sortir des sentiers battus. Il faut introduire une nouvelle
dimension dont l'assemblée de Corse de part ses origines, de par sa
nature est parfaitement incapable. quand à l'Etat français, il parle
au nom de son histoire qui est celle du juridisme et de la force
armée, alors que la NATION CORSE elle, parle au nom de l'histoire
tout court, celle de la morale, de l'éthique, de la culture, du code
des relations humaines et sociales, du droit des peuples à disposer
d'eux-mêmes. Cette histoire qui bien avant Louis XV a ouvert des
horizons de lumière. Pour atteindre de nouveaux horizons, notre
mouvement national, empêtré dans ses schémas venus d'ailleurs en
particulier de France, se doit impérativement et définitivement
d'abolir l'esprit de clan et d'hégémonie. Les différentes chapelles
et courants, tout en gardant leur originalité, doivent se regrouper
au sein de A Cunsulta Naziunale seule structure, seul espace de
réconciliation, de réflexion et de construction. Ainsi la confiance
de tous reviendra, les plaies se refermeront définitivement pour
l'intérêt supérieur de notre peuple.
Notre Assemblée Nationale Provisoire élue sera le
plus important élément de cette autre dimension. Il y a dans chaque
organisation et parmi les citoyens de la cunsulta naziunale, des
jeunes femmes, des jeunes hommes intelligents. Ils doivent former
une collégiale capable de surmonter toutes les difficultés. Ces
représentant élus de de l'ANP, c'est à dire de la Corse souveraine,
seront ceux qui ont pris conscience des réalités de notre pays. Peu
importe leur nombre, 31, 41... L'essentiel est d'arriver à percer
les murs de l'indifférence et de des aveuglements pour rassembler
autour de nous tous les Corses du monde.
1.Retournons à notre histoire , notre culture.
2. Restaurons une économie géopolitique.
3.Œuvrons pour notre libération nationale, pour la reconnaissance de
notre souveraineté. Trois missions pour le mouvement national.
Alors notre peuple dispersé aux quatre coins du monde
se rappellera sa première source. Je crois personnellement au retour
des Corses dans leur vraie patrie, sitôt que sera mis en place un
office du retour de nos compatriotes exilés.
Les évènements du Fiumorbu nous ont encore démontré
avec quelle suffisance, avec quelle arrogance, avec quel mépris, le
pouvoir parisien nous a considéré. Alors bien-sûr on a tous envie de
dire aux représentants de l'Etat français "arrêtez de nous faire la
guerre, seriez vous à ce point ingrats". quand vous venez nous voir,
vous êtes reçus par des valets dans votre palais Lantivy ; alors que
le simple touriste, lui, parle à la Corse profonde, il voit les
décombres des villages abandonnés, les trafics d'influences, les
fraudes, les âmes vendues, la jeunesse déboussolée, les pirates
financiers s'empiffrant de la misère, les enfants braqués au saut du
lit, les rafles, les cours spéciales...
"Arrêtez de nous faire la guerre". Laissez-nous
notre savoir vivre, laissez-nous notre savoir penser, et notre
savoir mourir.
Ne prenez plus nos gens pour des veaux, ils savent
que c'est grâce à nous patriotes, morts ou vivants, que depuis 20
ans notre Université forme des cadres pour la Corse, grâce à nous
que l'on a évité le bétonnage des côtes. Alors aujourd'hui, même si
le duel semble inégal, notre fierté ancestrale nous commande une
seule réponse elle tient en deux mots: RESISTENZA E SULIDARITA.
Plus nous attendrons plus la Corse ira au fond. Il
nous reste peu de temps pour reconstruire la Nation Corse.
EVVIVA A NAZIONE.
Jean thomas Guelfucci
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Unità Naziunale, Archives du site.
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