ETA a décidé de
mettre un terme à compter de ce soir minuit à sa trêve
permanente.
ETA a assuré que
les conditions minimales pour le fonctionnement d’un processus
de négociations ne sont pas remplies.
ETA va renoncer à
partir de ce soir minuit au cessez-le-feu permanent annoncé le
22 mars de l’an dernier, d’après un message par lequel
l’organisation armée en a avisé Euskal Herria.
Voici le
communiqué envoyé au journal BERRIA, que nous reproduisons
textuellement :
« ETA, l’organisation
révolutionnaire socialiste basque de libération nationale, veut
donner aux Basques les informations qui suivent :
L’heure des
éclaircissements est venue. Euskal Herria (le Pays Basque) veut
dépasser les divisions institutionnelles actuelles et accomplir
des avancées vers la construction d’un État indépendant.. Des
milliers de votes en faveur d’un changement politique et social,
des milliers de voix en faveur de l’avenir de ce pays.
L’aboutissement de ce processus sera, c’est certain, un État
indépendant du nom d’Euskal Herria, mais pour y parvenir, un
cadre unique incluant Navarre, Alava, Biscaye et Guipuzcoa, et
une autre entité regroupant Labourd, Basse-Navarre et Soule
devront être obtenus. Au bout du compte, les sept (régions)
faisant un (pays), construisons l’avenir de notre pays.
Car il est clair que
les voies détournées que nous avons empruntées jusqu’ici nous
mènent nulle part. L’avenir est entre nos mains et nous
réussirons
Les masques sont
tombés. La bonne volonté de Zapatero s’est muée en un fascisme
qui laisse sans droits partis et citoyens. Mais ce ne sont pas
là les seuls masques qui soient tombés. Toujours portés à
l’insulte, les dirigeants du PNV à l’insatiable appétit d’argent
se sont eux aussi dévoilés. La liberté des peuples,
malheureusement, a souvent pour ennemie la trahison. Dans la
défense d’Euskal Herria, dans la construction de l’avenir, à
chaque fois que doivent être prises des décisions fermes, ils
ont triché. Cettefois-ci, cependant, les citoyens ne leur ont
pas donné de chèque en blanc pour continuer à alimenter la
souffrance de ce pays sous l’aile protectrice de
« l’espagnolisme ». Ils n’ont séduit que les responsables de
l’oppression des droits des peuples ; ils n’ont pas séduit ceux
d’entre nous, Basques, qui voulons vivre en démocratie et dans
la liberté.
Nous, les citoyens,
nous souffrons de l’absence de démocratie. Les agressions contre
Euskal Herria, loin de disparaître, sont en train de
s’intensifier et de s’aggraver. La gauche abertzale riche de
milliers de citoyens et principal agent du processus de paix,
cette gauche abertzale, la Justice de l’État espagnol l’a
laissée hors de ces élections, qui ont été antidémocratiques.
L’état dans lequel nous vivons aujourd’hui en Euskal Herria,
c’est un état d’exception. Les élections qui viennent de se
dérouler sont dépourvues de légitimité. A l’offre par ETA d’un
cessez-le-feu permanent, le gouvernement de l’Espagne a répondu
par la répression sous forme d’arrestations, de tortures, et
sous toutes sortes d’autres formes. Font défaut les conditions
démocratiques minimales qu’il faut pour travailler à un
processus de négociations.
Toutefois, les clés
politiques pour garantir le présent et l’avenir d’Euskal Herria
crèvent les yeux : ce sont l’autodétermination et la
territorialité, et les graines que des milliers et des milliers
de citoyens viennent de semer apporteront à notre pays une
récolte abondante.
D’ici là, ce pays
qu’on attaque avec des armes, c’est avec des armes que nous
prenons à nouveau la décision de le défendre.
Nous appelons tous
les citoyens à affronter cette démocratie fausse et corrompue et
à se plonger fermement dans l’œuvre d’édification d’un État
libre du nom d’Euskal Herria. Chacun dans son domaine et selon
ses possibilités. Dans une généreuse solidarité.
Dernier point : ETA
veut faire connaître qu’il abandonne le cessez-le-feu permanent
et qu’à partir du 6 juin 2007 à 0h00 il a pris la décision
d’agir sur tous les fronts pour la défense d’Euskal Herria.
En Euskal
Herria, en juin 2007.