Le 05 novembre 2006 : Le soutien
inconditionnel des nationalistes corses à la résistance du peuple
basque n'est plus a démontré.
Dans le numéro de la revue «
Zutabe » du mois d’octobre, Euskadi Ta Askatasuna annonce « un
nouvel effort » en ce qui concerne la négociation avec le
Gouvernement d’Espagne », avec la volonté de « reconduire » un
processus qui, selon sa constatation, se trouve « bloquée ». Elle
responsabilise les États espagnol et français, mais aussi certains
partis – particulièrement le PSOE et le PNV – de cette situation
parce qu’elles ont laissé passer un « temps précieux » pendant ces
derniers mois, période durant laquelle « pas un seul pas visible n’a
été effectué dans le processus démocratique » et « où les agressions
contre le processus contre le Pays basque ». Pour avancer, elle
réclame du Gouvernement espagnol qu’il s’engage clairement à
respecter le résultat du processus en Pays basque et les formations
basques, qu’il fasse « des pas visibles » au cours de cette automne.
DONOSTIA/SAINT
SEBASTIEN
Dans le
numéro 111 de sa revue “Zutabe”, Euskadi Ta Askatasuna se montre
précise par rapport au moment actuel du processus de résolution du
conflit. A plus d’une occasion, elle utilise le mot « crise » et le
mot « blocage » dont elle accuse les États espagnol et français –
pour maintenir tels quels les outils répressifs – et certains partis
– particulièrement le PSOE et le PNV dont elle dit qu’ils ont
retardé les contacts pour la création d’une table multipartite,
priorisé leurs intérêts partisans et tenté d’affaiblir les positions
de la gauche indépendantiste – depuis que, le 24 mars dernier, son
cessez-le-feu permanent est entré en vigueur.
De fait, elle signale que,
pendant ces mois, ils ont laissé passer « un temps précis » pendant
lequel « pas un seul pas visible n’a été fait pour le processus
démocratique et au long desquels l’oppression et les agressions
n’ont pas cessé contre le Pays basque ». Elle averti que, si ces
attitudes « mesquines » continuent, si la priorité n’est pas donnée
à l’avancée vers un accord autour du cadre démocratique pour le
pays, le processus « pourrira ».
Pour
sortir de cette « crise », elle annonce dans une des parties au sein
desquelles elle réfléchie sur le contexte politique, que « ETA va
faire un nouvel effort pour ce qui est de la négociation ouverte
avec le Gouvernement d’Espagne».
Recherche de réponses
positives
Pour que le processus avance,
continue, l’Exécutif de Jose Luis Rodríguez Zapatero «doit donner
une réponse positive » à deux questions. En premier lieu, « à la
demande concrète d’accomplissement des engagements adoptés pour
mettre de côté la répression et arrêter les attaques » ; et, en
second lieu, « il devra s’engager clairement à respecter le résultat
du processus en Pays basque, c’est à dire la volonté des citoyens
basques».
Pour
ce qui concerne les négociation entre formations politiques basques,
elle considère que, cet automne, elles doivent faire « des pas
visibles » face au processus démocratique. « Pour cela, avant tout,
elles devraient sceller les accords nécessaires au développement du
processus ». « Si tel n’est pas le cas, le processus se rompra »,
ajoute l’organisation armée.
Elle ajoute que dans le cas
contraire, on ne répondrait pas à l’enjeu ouvert pour les mois
prochains « dans toute sa dimension et, une fois de plus, nous
courrions le risque de laisser l’initiative aux mains de l’ennemi ».
D’après elle, « les agents qui défendent le Pays basque, les
indépendantistes de gauche, doivent assumer la responsabilité de
l’impulser » Ce travail, selon ETA, a cinq axes : « Il faut faire
face à l’offensive de l’Etat espagnol » ; il faut ouvrir une
nouvelle phase de lutte face à l’État français (pour qu’il ne
s’inhibe pas face au conflit et à sa solution) ; il faut impulser
des pas décisifs dans le processus démocratique ; face aux risques,
il faut agir de façon rapide et prudent ; et renforcer la gauche
indépendantiste a une importance vitale».
Elle
soutient également la réaction face aux agressions qui arrivent de
Madrid et Paris : « Ces agents qui plaident pour que le processus
soit favorable aux droits du Pays basque doivent répondre à la
répression. C’est la direction et le contenu du
processus qui sont en jeu.
C’est, précisément, ce qui se trame derrière les agressions du
Gouvernement d’Espagne : renforcer sa position et affaiblir celle de
ceux qui sont favorables au Pays basque».
«Non aux pseudo-solutions»
ETA,
qui avertit que « la gauche indépendantiste n’acceptera pas de
pseudo-solutions ni fintes » et que la base de la résolution réside
dans l’autodétermination et la territorialité, rappelle la « valeur
de la lutte » pour garantir la survie du Pays basque et se réaffirme
« dans les objectifs marqués dans la résolution du 22 mars (dans
laquelle elle annonçait le cessez-le-feu et assurait que « la paix,
ici et maintenant, est possible
»)».
«Le compromis d’ETA est clair.
Elle a la volonté de donner une sortie démocratique au conflit par
la négociation. Mais, avec la même fermeté, nous disons qu’ETA
n’acceptera pas que le Gouvernement espagnol utilise tactiquement le
processus pour imposer une nouvelle fraude au Pays basque et pour
maintenir la situation d’oppression sur notre peuple. Nous l’avons
dit clairement : si ces attaques continuent contre le Pays basque,
ETA répondra », assure-t-elle.
Illégalisation et «
chantage » DONOSTIA/SAINT SEBASTIEN
Dans
son analyse de la situation politique, ETA réalise un récapitulatif
exhaustif des faits arrivés depuis qu’a été décrété son
cessez-le-feu. Dans sa chronologie, les actions répressives des deux
États est mise en avant et, parmi elles, elle insiste
sur le fait que les autorités espagnoles n’ont pas bougé d’un pouce
dans la stratégie d’illégalisation menée contre la gauche
indépendantiste. Elle se centre, surtout, sur le cas de Batasuna : «
Le PSOE la fait
chanter pour qu’elle constitue un nouveau parti, sous un nouveau
sigle. Et des partis comme PNV, IU et Aralar applaudissent ». Elle
n’oublie pas non plus les prisonniers. « La pression généralisée sur
le EPPK (initiales en langue basque de Collectif des Prisonnier(e)s
Politiques Basques) est maintenue », dénonce-t-elle.
«Zapatero, ce sont les
nœuds à défaire» DONOSTIA/SAINT SEBASTIEN
Le 29 juin, lors d’une
conférence de presse institutionnelle, José Luis Rodríguez Zapatero
avait annoncé sa disposition à ouvrir le dialogue avec ETA et ajoute
que « le Gouvernement respectera les décisions des citoyens basques
». L’organisation armée ne surestime pas cette déclaration, à propos
de laquelle elle dit que le président espagnol a fixé « les limites
qu’il met à la volonté des citoyens basques et au futur du Pays
basque » ; des limites marquées par « la légalité espagnole ».
«En
premier lieu, le président d’Espagne a alimenté un mensonge
historique en manifestant l’idée que ‘les Basques ont décidé
librement de leur futur avec le Statut de Gernika’. Nous devons lui
rappeler qu’en 79, seuls certains citoyens basques ont pu décider,
et de façon très conditionnée », indique ETA.
Elle ajoute que Zapatero a
reflété, ce jour-là, « la vascondizacion (1) du processus et a fixé
les limites dans la Constitution de l’Espagne », et ajoute que « il
est évident que ce sont deux éléments qui, au cours des 30 années
écoulées, ont alimenté le conflit et constitué les ciments de
l’imposition qui ont provoqué le conflit. Ce sont, précisément, les
nœuds qu’il faut défaire».
(1) Par ce terme, ETA veut
parler de la réduction du processus à la zone géographique
aujourd’hui composée de la seule Communauté Autonome Basque,
excluant ainsi Navarre et Pays basque Nord
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info : GARA
– traduit en français par les Solidaires du Peuple basque en lutte –
Paris (SPBL-Paris),
Unità Naziunale
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