Le
6 février 2007 :
La justice espagnole s’acharne sur De Juana
Chaos.
Les magistrats ont demandé aux médecins
d’alimenter le prisonnier basque, même s’il faut utiliser la "force
publique".
La
photo publiée en même temps qu’une interview concédée par le
prisonnier au quotidien britannique The Times, montrant de Juana
Chaos décharné, avec une sonde dans le nez, et maintenu sur un lit
d’hôpital par des bracelets aux poignets et chevilles, a fait le
tour du monde en quelques heures.
Dans cet entretien, le prisonnier qui a purgé une
peine de 20 ans de réclusion, qui devait être remis en liberté voilà
deux ans, puis a été condamné à une peine supplémentaire de 12 ans
et 10 mois de prison pour la publication de deux tribunes dans le
quotidien Gara, a appelé le gouvernement espagnol à reprendre les
négociations de paix avec l’ETA. En outre, ce n’est pas le contenu
des lettres qui a été incriminé, mais le fait que ce soit Iñaki de
Juana Chaos qui les ait écrites. "Une pratique pénale digne du moyen
âge" ont regretté des juristes basques et espagnols qui ont pris
connaissance du dossier, soulignant l’acharnement dont le prisonnier
originaire de Donostia fait l’objet, notamment avec les nouvelles
mesures annoncées par l’administration pénitentiaire et l’Audience
Nationale.
La détermination du détenu basque Iñaki de Juana
Chaos à poursuivre une grève la faim entamée en novembre pour
réclamer sa libération représente un casse-tête pour les médecins
chargés de le maintenir en vie, ont indiqué hier des sources
judiciaires. Les médecins de l’hôpital public de Madrid 12 de
Octubre ont demandé à l’Audience nationale, la principale instance
pénale espagnole en charge des questions relatives à l’ETA, des
clarifications sur un jugement du 25 janvier dans lequel le tribunal
avait décidé de maintenir en détention cet ex-membre de l’ETA tout
en demandant aux médecins de le garder en vie.
Les médecins en charge du détenu basque ont
demandé aux juges de l’Audience de préciser leur injonction du 25
janvier, en particulier d’indiquer s’ils devaient simplement
maintenir en vie le prisonnier ou bien aussi lui "éviter des lésions
irréversibles".
Ils ont également questionné les juges pour
savoir s’ils pouvaient employer la force pour maintenir la sonde
gastrique en cas de rébellion du prisonnier.
Les juges ont répondu aux médecins qu’ils
devaient assurer non seulement la vie mais aussi "l’intégrité
physique du patient" et qu’ils pouvaient user de la "force publique"
pour obliger de Juana à suivre les traitements qui le maintiennent
en vie.
Toujours en prison
Sans remettre en cause sa décision de garder le
militant basque en prison, l’administration pénitentiaire a annoncé
l’ouverture d’une enquête pour déterminer les conditions de
réalisation de l’interview du Times et pour savoir qui a pris le
cliché publié par ce quotidien, repris mardi en Une de l’ensemble de
la presse espagnole.
Parallèlement, elle a décidé de limiter les
visites pour de Juana Chaos, à sa compagne et à ses avocats, alors
qu’elles étaient jusqu’à présent autorisées pour un certain nombre
de proches.
L’interview du Times a ravivé les critiques du
Parti Populaire. Le porte-parole parlementaire du PP, Eduardo
Zaplana, a accusé le gouvernement d’avoir "permis" cette interview
et a exigé des explications officielles au Parlement du ministre de
l’Intérieur, Alfredo Pérez Rubalcaba.
Parallèlement, le collectif des prisonniers
politiques basques a initié trois semaines de mobilisation dans les
prisons pour réclamer leurs droits en tant que prisonniers
politiques ainsi que le droit à l’autodétermination pour le Pays
Basque.
Après 93 jours de grève de la faim, le recours
présenté par la défense d’Iñaki de Juana contre sa condamnation de
12 ans et 10 mois sera examiné jeudi par le tribunal suprême
espagnol.
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Euskalherria, Unità Naziunale
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