"Ca
a été un vrai plaisir, par contre, d'apprendre que deux truands
corses du FLNC s'étaient fait exploser la tronche en transportant
leurs explosifs avant d'avoir eu le temps de les déposer comme des
lâches sous deux hélicoptères bombardiers d'eau. En revanche,
leurs funérailles en grandes pompes, où étaient présents nombre de
mafieux notoires de l'île, sous les yeux d'une police soi-disant
impuissante mais devant un paquet de caméras de télévision, étaient
parfaitement dégueuler ! Ca rappelait irrésistiblement le temps où,
à Chicago, du temps de la prohibition, Al Capone et ses lieutenants
régnaient en maître au milieu des peureux et des corrompus."
SINE
Voilà ce que l’on pouvait lire dans Charlie Hebdo daté du 30 Août.
Après avoir fait parler de lui, à la suite de la publication de
caricatures représentant le prophète Mahomet, voilà que cet
hebdomadaire s’en prend (une fois de plus) à la Corse et à son
peuple.
On aura beau dire, il semble que la liberté de la presse, tant
prisée par ce journal, serve régulièrement d’exutoire à de nombreux
fous furieux.
Nous n’en voulons pour témoignage que le vocabulaire très riche qui
constitue cet article, « tronche », « dégueuler », « truands corses
»
On pourrait même aller encore plus loin dans l’analyse, car bien que
cela paraisse assez difficile à croire à première vue, ces quelques
lignes regorgent de subtilités…
Ainsi, selon l’auteur de l’article, étaient présents aux funérailles
des deux militants du FLNC dit du 22 Octobre : « nombre de mafieux
notoires de l'île ». Voilà que cet hebdomadaire satirique fait à
présent dans l’investigation, avant de pointer du doigt « une police
soi-disant impuissante ». Mais qu’attend donc ce « journaliste »
n’ayant pas peur d’exprimer son opinion sur les Corses, pour porter
à la connaissance de cette même police, l’identité de ces mafieux
que tout le monde connaît, sauf le ministère de l’intérieur ?
Nous regrettons donc le silence de l’auteur, mais saluons néanmoins
le courage avec lequel il brasse du vent, et espérons évidemment
qu’il n’a pas trop souffert de ses nausées (comparables à ses
écrits).
Puis, emporté par son imagination, Ajaccio devient Chicago, et la
foule d’amis, de proches ou tout simplement de personnes venus
apporter leur soutien ainsi que les familles, se transforment en une
bande « de peureux et de corrompus ».
À nouveau, nous aimerions savoir si ce « journaliste » aura le
courage d’assumer sa délation jusqu’au bout, même si nous
connaissons déjà la réponse : la lâcheté aurait elle subitement
changé de camp ?
Mais, comprend t-on que le même Siné, dans les années 60 et dans une
revue appelée Siné Massacre, développait non moins allégrement son
anti-colonialisme ?
Quid et plus proche de nous, en 1992, Siné avec Mgr Gaillot,
l’écrivain Gilles Perrault, le généticien Albert Jacquart et Mr
Vidal-Naquet (anticolonialiste bien connu qui avait apporté son aide
au FLN Algérien) et bien d’autres intellectuels, faisait partie d’un
comité de soutien pour demander à l’Etat Français réparation sur le
sort qui était fait à notre ami Yves Loviconi ancien militant du
FLNC !
Nous ajouterons, pour conclure à notre droit de réponse, notre
surprise face au mutisme des différentes associations de défense des
Corses, en espérant qu’elles ne soient pas freinées dans leur lutte
pour la défense des droits de notre peuple, par la présence du sigle
« FLNC » , et déclarons au nom du respect des morts et en celui des
Corses choqués par de tels écrits, que la parution de ce genre
d’article est tout simplement inadmissible, nul et non avenu .
Sulidarità Corsa et Isula Bella
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
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