Le
7 juin 2007 :
(Corse - Euskal Herria - Lotta Internaziunale)
Les trois
membres présumés de l’ETA ont été interpellés le lendemain de la
rupture de la trêve
Le lendemain de l’entrée en
vigueur de la rupture du cessez-le-feu permanent de la part de
l’ETA, trois militants présumés de l’organisation armée ont été
arrêtés à Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées.
Les interpellations,
survenues vers 9h du matin, ont été menées dans le cadre d’une
enquête préliminaire sous la houlette de la section antiterroriste
du parquet de Paris, selon les informations d’agence.
Toujours selon ces sources,
les arrestations auraient été réalisées par la sous-direction
antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire et l’antenne de la
police judiciaire de Bayonne. Le ministère espagnol de l’Intérieur a
rapidement identifié les trois Basques, deux hommes et une femme. Au
moment de leur arrestation dans un domicile de Bagnères-de-Bigorre,
"ils étaient en possession de faux documents, d’un revolver, et de
matériel pour voler des véhicules et changer leurs plaques
d’immatriculation", a annoncé le ministère.
L’ETA avait annoncé mardi sa
décision de reprendre les armes, enterrant définitivement le
processus de paix engagé l’an passé par le chef du gouvernement
socialiste espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero. Le même jour la
France a qualifié de "mauvaise nouvelle" cette rupture de la trêve
et a assuré l’Espagne de sa totale coopération.
L’exécutif socialiste s’est
aussi assuré hier la coopération de la droite espagnole, jusqu’à
présent en totale opposition aux politiques menées par le chef du
gouvernement, notamment sur la stratégie de dialogue entamée avec
l’ETA. Le président du Parti Populaire, Mariano Rajoy, a promis hier
de "se serrer les coudes" avec José Luis Rodríguez Zapatero "pour
lutter contre l’ETA et la vaincre". Sur un programme de la
télévision privée Telecinco, Mariano Rajoy a promis jeudi qu’il ne
mettrait pas de condition préalable à un appui sur ce sujet au
gouvernement socialiste mais qu’il demanderait que la récente
élection de conseillers municipaux d’ANV soit annulée.
Selon les médias espagnols,
les autorités espagnoles seraient en train d’étudier l’interdiction
du parti historique Action Nationaliste Basque ou à défaut
l’annulation des actes d’élus des conseillers municipaux.
De Juana en grève de la
faim
Le
chef de l'opposition s’est par ailleurs félicité du retour en prison
du militant basque Iñaki de Juana Chaos, jusqu’à présent en régime
de semi-liberté à Donostia-Saint-Sébastien après deux grèves de la
faim de près de six mois entamées pour protester contre sa
condamnation à une peine de trois ans de prison pour avoir rédigé
deux articles d’opinion publiés dans la presse.
"Le retour de de Juana en
prison me réjouit énormément. C’est une décision qui aurait dû être
prise depuis longtemps", a commenté le chef du PP, y voyant
"peut-être" le signe d’un changement d’attitude de la part du
gouvernement qu’il accusait d’avoir cédé face à l’ETA.
Le militant donostiar,
transféré à la prison madrilène d’Aranjuez, aurait entamé une
nouvelle grève de la faim. Divers médias ont avancé la nouvelle,
mais la direction des Institutions pénitentiaires ne l’a pas
confirmée. Le ministre de l’Intérieur a déclaré qu’Iñaki de Juana
Chaos serait alimenté de force dans le cas où il recommencerait un
jeûne.
Arnaldo Otegi en prison
L’emprisonnement
d’Iñaki de Juana Chaos ne sera certainement pas le seul cette
semaine. Aujourd’hui se poursuivent au Tribunal suprême espagnol les
délibérations des magistrats concernant l’appel interjeté par
Arnaldo Otegi contre une condamnation à 15 mois de prison pour un
délit présumé d’"apologie du terrorisme" pour avoir participé à un
hommage rendu à un militant historique de l’ETA tué par un commando
de l’extrême droite en 1978.
L’éventuelle confirmation de
cette peine, réclamée par le parquet, pourrait entraîner son
incarcération immédiate car il est déjà sous le coup d’une
condamnation définitive d’un an de prison pour "outrage au roi"
d’Espagne Juan Carlos qu'il avait qualifié en 2003 de "chef des
tortionnaires" en tant que chef de la Garde Civile. À l’époque,
Arnaldo Otegi n’était pas allé en prison, car en Espagne la sentence
n’est en principe ferme que lorsque la peine ou les condamnations
définitives cumulées dépassent deux ans de prison.
C’est à l'Audience nationale
qu’il reviendra de décider de l’exécution des peines prononcées
contre le leader de la gauche abertzale. "Immédiatement" après avoir
été avisée de la décision du Tribunal suprême, l’Audience nationale
se réunira pour décider de l’incarcération effective ou non
d’Arnaldo Otegi.
Tony Blair "profondément
déçu"
Le
Premier ministre britannique Tony Blair s’est dit hier "profondément
déçu" par l’annonce de la rupture du cessez-le-feu permanent par
l’ETA, a indiqué Downing Street. "Nous savons d’après notre propre
expérience en Irlande du Nord que c’est seulement avec le
renoncement complet à la violence qu’une solution politique devient
possible", a expliqué la porte-parole officielle qui se trouve avec
Tony Blair en Allemagne pour le sommet du G8. "Le gouvernement
espagnol dispose de notre soutien entier et de notre solidarité dans
ses efforts pour parvenir à une solution de paix durable et nous
continuerons à coopérer avec eux dans la lutte contre le
terrorisme", a-t-elle déclaré.
Le Parlement européen, qui
avait soutenu le gouvernement espagnol dans sa tentative de
dialogue, a voté une déclaration appelant les Etats à soutenir
Madrid.
Source : Le
Journal du Pays Basque
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
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