Le
8 juin 2007 : Dans le cadre des élections législatives en Corse, le
mensuel U Ribombu a réalisé une interview des 4 candidats
nationalistes représentant la démarche Unione per una soluzione
pulitica.
1) Gilles Simeoni
vous vous présentez dans la 2ème circonscription de Haute Corse,
quel est le sens de votre candidature?
D’abord la volonté de ne laisser aucun espace ni
répit aux force clanistes, et d’occuper tous les terrains de lutte,
y compris au plan électoral. Ensuite montrer que le nationalisme
corse est sur les chemins de l’union et qu’il est et s’affirmera de
plus en plus dans les semaines et les mois à venir comme une force
cohérente, porteuse d’un projet et d’analyses dans lesquels la
majorité des Corses peuvent se reconnaître. Enfin, envoyer un
message d’espoir à notre peuple, en lui montrant que des solutions
existent pour répondre à des problèmes perçus comme insolubles et
particulièrement graves : nous pensons notamment à la question du
foncier, où on peut très vite mettre en œuvre des solutions
juridiques permettant d’assurer aux Corses la maîtrise de leur
avenir collectif.
2) En quoi votre candidature se différencie de
celle des autres candidats?
Nos deux principaux adversaires, Mme GRIMALDI,
candidate UMP, et Mr GIACOBBI, candidat PRG, sont les co-héritiers
et les continuateurs d’un système qui a conduit la Corse à la ruine.
Le bilan de ce système est accablant : clientélisme, intérieur
désertifié, incapacité totale à défendre l’intérêt général et à
préparer l’avenir :incendie, sécheresse, formation des hommes,
langue, lutte contre la spéculation, défense des agriculteurs, aide
aux actifs, accès aux soins en milieu rural, on peut continuer les
exemples à l’infini. Face à cette faillite, et à leur ambition
avouée de la reconduire, il était essentiel que le mouvement
national propose à tous les Corses une alternative crédible.
3) Souvent les élections législatives sont
présentées comme difficiles pour les nationalistes, où les rouages
clanistes et clientélistes sont notamment forts. Quel est votre
sentiment à ce sujet?
Le discours sur les pressions ou le clientélisme est
tellement classique que, quelques fois, on peut avoir l’impression
que c’est quelque chose d’abstrait ou qui ne joue qu’à la marge. Il
faut aller sur le terrain pour se rendre compte du maillage
anti-démocratique ainsi exercé sur le corps social :le harcèlement
physique et téléphonique sur les électeurs, le rappel des prétendus
services rendus, le chantage à l’emploi, le chantage aux subventions
pour les Maires. Sur ce terrain là encore, les deux candidats UMP et
PRG sont, comme pour leur triste bilan commun, à égalité. En ce qui
nous concerne, nous n’avons à offrir que la force de nos convictions
et la justesse de nos idées.
4) Que vous inspire la victoire de Nicolas Sarkozy
aux présidentielles? Une solution politique est-elle envisageable?
Au-delà des facteurs généraux qui expliquent son
élection, le score électoral de SARKOZY en Corse s’est également
nourri de façon mécanique de la défaite de la Gauche, qui s’est
ralliée en Corse à ceux qui incarnent l’immobilisme, la haine
anti-corse, le refus de toute avancée et de tout dialogue. Notre
participation aux législatives, et le score que nous ferons, seront
une première façon de signifier au nouveau Président de la
République que la tentation de la répression et de la négation du
problème corse vont conduire dans le mur. Et qu’il n’y a pas d’autre
chemin que celui d’une solution politique négociée, associant bien
évidemment l’ensemble du mouvement national.
Source photo :
Site perunasoluzionepulicca.com, Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
U Ribombu Juin 2007, Unità Naziunale
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