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Interview de Jean Graziani, candidat dans la 1ère circonscription de la Haute-Corse, réalisée par le journal U Ribombu.

Le 8 juin 2007 : Dans le cadre des élections législatives en Corse, le mensuel U Ribombu a réalisé une interview des 4 candidats nationalistes représentant la démarche Unione per una soluzione pulitica.

1) Jean Graziani vous vous présentez dans la 1ere circonscription de la Haute Corse, quel est le sens de votre candidature?

Notre candidature s’inscrit résolument dans la démarche « Unione per una Suluzione Pulitica » présente dans les quatre circonscriptions de l’île afin d’arracher à l’Etat français une solution politique négociée du problème corse. Notre île subit depuis toujours l’archaïsme et l’immobilisme du clan, qui sont de véritables fléaux. Elle est en situation de crise généralisée : économie exsangue, exil de la jeunesse, précarité croissante, menace sur la terre, désertification de l’intérieur, agriculture en voie de disparition, langue en péril, etc.

Seule la voie d’une solution politique négociée lui permettra de sortir de l’impasse politique, économique et social dans laquelle les politiques gouvernementales françaises relayées par les clans, la maintiennent depuis des décennies. La Corse a droit à un avenir digne et respectueux de son identité et de son territoire. Le peuple corse et sa terre sont au centre de nos préoccupations, pour Fabiana Giovannini ma suppléante, comme pour moi-même.

2) En quoi votre candidature se différencie-t-elle de celle des autres candidats?

Nous sommes les seuls candidats nationalistes dans cette circonscription. Nous entendons défendre ses fondamentaux et mener également une campagne écologiste dont la Corse a terriblement besoin. Les problèmes environnementaux qui se posent dans la circonscription sont nombreux et conditionnent l’avenir. C’est l’héritage de la politique menée par le clan : dégâts de l’amiante, absence de registre des cancers, aucune demande de vérité concernant la catastrophe de Tchernobyl, plaie de Teghjime toujours pas réhabilitée alors que sa fermeture a été obtenue grâce à l’action des nationalistes. Sans parler des projets irresponsables qui doivent être combattus pour préserver l’avenir et la santé de nos enfants : projet de nouveau port à la Carbonite, démentiel, destructeur de notre environnement et contraire aux intérêts de la Corse en nous condamnant au tout-tourisme ; projet d’incinérateur, dangereux pour la santé publique, pour notre
agriculture, et anti-économique car plus cher en investissement comme en fonctionnement par rapport aux méthodes alternatives du tri-valorisation matières : le PADDUC qui tend lui aussi vers le tout-tourisme, la spéculation immobilière qui se cache derrière le projet démesuré de golf de San Fiurenzu…etc…

Nous, nous faisons la promotion de projets allant dans le sens d’un développement soutenable et respectueux de l’environnement et de la santé de la population : le schéma éolien, le plan alternatif de gestion des déchets élaboré par le Collectif contre l’incinérateur en sont des exemples. Parmi nos priorités, bien sûr, le sort des prisonniers politiques occupe une place essentielle. Bien qu’elle ait été condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour le traitement infligé à certains prisonniers (durée démesurée de la détention préventive, refus du rapprochement des prisonniers ayant été jugés) la France n’a toujours pas mis un terme à ces pratiques iniques. La récente élection à la Présidence de la République Française d’un ancien Ministre de l’Intérieur qui a prouvé, à maintes reprises le « respect » dans lequel il tenait la présomption d’innocence n’est pas de bon augure. Le réquisitoire exhorbitant dans le procès dit du FLNC des anonymes, purement répressif où il n’est tenu aucun compte du contexte et de la personnalité des accusés le démontre. Pour preuve encore la récente condamnation en appel de Michel Giraschi. Que dire d’une Justice qui, outre une condamnation à 18 mois d’interdiction de droits civiques impose au prévenu de « choisir » entre 4 mois d’emprisonnement ou 4800€ ?Nous laissons à chacun le « choix » des qualificatifs. Le cycle répressif doit cesser au plus vite. Les Droits de l’Homme doivent être respectés dans leur intégralité, les droits des prisonniers politiques et ceux de leurs familles en font partie. C’est le but de la démarche Unione per una Suluzione Pulitica, c’est le sens de notre candidature à ces élections.

3) Souvent les élections législatives, ou les rouages clanistes et clientélistes notamment, sont forts, sont présentées comme difficiles pour les nationalistes. Quel est votre sentiment à ce sujet?

C’est sûr. Nous le vérifions une fois de plus, et c’est très net sur la 1ère circonscription où le clan Zuccarelli est particulièrement mobilisé cette année, à neuf mois des municipales. Et c’est particulièrement parce que le danger claniste pèse dans cette élection qu’il nous faut être présents pour dénoncer ces pratiques et les mettre en lumière. Nous faisons confiance à la maturité de l’électorat nationaliste pour saisir tous ces enjeux, ici, en Corse, face au clan, mais aussi face au gouvernement à Paris qui doit comprendre que le mouvement national saura se faire entendre.

4) Que vous inspire la victoire de Nicolas Sarkozy aux présidentielles? Une solution politique est-elle envisageable?

Nous ne pouvons qu’en prendre acte. Déjà les effets néfastes s’en font sentir au niveau répressif : je l’ai dit, les réquisitions du procès des anonymes, le verdict du procès en appel de Michel Giraschi, ne laissent rien présager de bon. La composition du nouveau gouvernement non plus Malgré cela, M Sarkozy a changé de statut. C’est maintenant en tant que Président de la République qu’il doit traiter la question corse. Le scrutin législatif lui permettra aussi d’évaluer le dossier d’une certaine manière. Le score du mouvement national l’encouragera ou non à rouvrir le dialogue. L’enjeu est donc double dans ce scrutin pour le mouvement national : porter un coup aux clans de tous bords, et adresser un message clair à Paris que les nationalistes sont bel et bien au centre du jeu politique en Corse. Le pouvoir, à Paris comme en Corse, doit comprendre que la question est politique et non pas seulement économique et qu’elle réclame donc une solution politique. Dans la circonscription de Bastia comme dans l’ensemble de l’île seul le vote nationaliste permettra de s’engager dans cette voie d’une solution politique négociée pour la Corse. Le seul vote utile pour la Corse, c’est le vote « Unione per una suluzione pulìtica ».

Source photo : Site perunasoluzionepulicca.com, Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :  U Ribombu Juin 2007, Unità Naziunale

© UNITA NAZIUNALE 1999 - 2007

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