Le 8 décembre 2006 : A l'initiative
des jeunes nationalistes Corses d'Aiacciu que s'est déroulé une
soirée_débat pour "a Festa di a Nazione". C'est sous une pluie
diluvienne que s'est tenu un forum sur le sujet "A Nazione, eri,
Oghje è Dumane". Pendant près de deux heures, des intervenants se
sont exprimés sur le sujet de la Nation Corse et un documentaire sur
l'histoire de notre nation a été projeté dans sous le chapiteau.
Gageons que l'année prochaine, le mauvais temps ne sera pas de la
fête et que nous retrouverons cette dynamique de la jeunesse corse.
Pour cette occasion, Pasquale Paoli
à travers la voix d'un comédien devait lire un discours, nous vous
le livrons en exclusivité :
Il y a 251
ans, mes compatriotes, vos aïeux, me demandèrent de prendre en main
les destinées de notre patrie. Ma première action fut de déclarer
l’indépendance, puis d’organiser notre royaume en le dotant d’une
constitution, la première de type moderne en Europe. Pour nous, la
liberté et l’égalité ne furent pas des illusions, mais bien une
réalité.
Après avoir
brillé au firmament des nations européennes, nous avons dû combattre
pour préserver notre liberté et notre indépendance. Après la
victoire de Borgu en 1768, nous espérions en avoir fini avec les
envahisseurs français. Malheureusement, ils sont revenus l’année
suivante, en 69 et malgré la bravoure des nôtres, à Ponte Novu, nous
avons perdu. Déjà à l’époque, c’est par la trahison que les Français
sont venus s’imposer chez nous.
Aujourd’hui,
certains voudraient vous faire croire que la colonisation française
a apporté en Corse la civilisation ! En fait, c’est la France de
l’ancien régime qui a débarqué chez nous, la France des rois, la
France de l’arbitraire…
20 ans plus
tard, les idées que nous avions mises en pratique triomphèrent en
France également. C’était la révolution de 1789. Moi aussi, j’ai cru
à la sincérité de cette révolution. Comment aurais-je pu faire
autrement, c’étaient nos idées !
Mais, dès
1793, j’avais compris que cette révolution ne nous apporterait pas
la liberté que nous espérions. Alors, c’est tout naturellement que
j’ai demandé aux Anglais de venir nous aider à bouter hors de Corse
les Français. Malheureusement, le royaume Anglo-corse que nous
avions mis en place n’a pas fonctionné. Cet éphémère royaume aura
quand même permis à la Corse d’être à l’abri des terribles massacres
de la terreur en France. Les Français sont revenus occuper la Corse.
Sans doute
pensaient-ils à ce moment que la Corses était définitivement
soumise.
De là où je
suis, j’ai suivi avec attention le déroulement de notre histoire.
J’ai vu les fils de cette terre mourir en 14/18 pour combattre un
autre envahisseur, loin d’ici. Puis, il y a 30, enfin, enfin, enfin…
j’ai vu d’autres hommes fiers se lever pour continuer mon œuvre et
pour tenter de rendre son indépendance à notre patrie.
Aujourd’hui,
c’est vous les jeunes, qui avez en main l’avenir de cette terre. Il
pourra être fait de liberté et de démocratie comme je l’ai rêvé ou
bien d’oppression et d’arbitraire. C’est à vous de choisir entre la
passivité et le combat. Je serais toujours à vos côtés, car je sais
que vous ferez le bon choix.
Eviva a Patria, eviva a Corsica !
Source photo :
tumasgiu, Unità Naziunale, Archives du site.
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