Le
10 novembre 2006 : L'acharnement n'a donc aucune limite pour la
justice de l'Etat Colonial. Alors que dans ces dossiers, la
jurisprudence en Corse est simplement et purement la relaxe, le
procureur de la République Française fait appel.
Le parquet d'Ajaccio va faire appel de ce jugement, a
annoncé à l'AFP le procureur de la République José Thorel.
Pour le magistrat, le simple fait d'être en garde à
vue dans le cadre d'une enquête "sur toute une série d'infractions
limitativement énumérées, dont celles liées à une entreprise
terroriste, vous soumet, par la loi, à l'obligation d'accepter le
prélèvement génétique".
Pierre
Paoli et Paul Medurio, deux responsables de Corsica Nazione
Indipendente, le principal parti indépendantiste de l'île, avaient
été remis en liberté le 8 juin sans qu'aucune charge soit retenue
contre eux dans l'enquête sur un attentat contre une villa en 1999,
ainsi que sur deux conférences de presse d'un groupe clandestin
éphémère, Fronte Patriottu Corsu.
Ils ont comparu libres vendredi pour le seul fait
d'avoir refusé un prélèvement de leur ADN au cours de leur garde à
vue.
Le tribunal les a relaxés en considérant que le cadre
de la commission rogatoire délivrée par un juge d'instruction
antiterroriste, à caractère "généraliste", ne permettait pas de les
contraindre à ce prélèvement en l'absence "d'indices graves et
concordants".
L'avocat
des prévenus, Jean-Guy Talamoni, a dénoncé le "harcèlement constant"
des nationalistes corses par "la police et la justice de l'Etat
français", et leur volonté de "tous les ficher". Il a invoqué
"l'illégalité" des prélèvements dans le cadre de "commissions
rogatoires généralistes qui ne visent nommément personne", le code
de procédure pénale prévoyant que seuls "des indices graves et
concordants ou des raisons plausibles" de soupçonner une personne
peuvent l'y contraindre. Ces deux dernières années, au moins sept
militants nationalistes qui avaient refusé un prélèvement d'ADN dans
les mêmes circonstances ont été relaxés, en première instance ou en
appel. "Ce jugement confirme ce qu'on pourrait appeler une
+jurisprudence corse+ sur les prélèvements d'ADN illégaux et il doit
préoccuper Paris sur la légitimité de ces pratiques, au-delà même de
la question corse", a déclaré Me Talamoni à l'AFP.
Ecouter Jean Guy Talamoni sur France 3 Corse
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France 3 corse
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information Club Corsica AFP
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