Le
15 septembre 2007 : Le P.L.U. s’appuie sur un choix directeur en
matière de développement économique : il traduit un « tout
tourisme » néfaste à terme pour les intérêts collectifs de notre
région.
Le tourisme est, par
les tenants du P.L.U., définit comme : « La principale activité de
la commune ». Cette définition ancre la commune dans la dépendance –
et non dans la complémentarité – un secteur économique par rapport
aux autres secteurs, le secondaire et le tertiaire.
Pire, aux antipodes de
toutes considérations identitaires, culturelles et sociales, il
réfute comme principal acteur et bénéficiaire la communauté porto
vecchiaise, au même titre que actuellement le Peuple corse l’est à
l’échelle de son naturel territoire insulaire.
NON AU P.L.U.
Le P.L.U. de Porti Vecchju est un
document important pour la cité puisqu’il est supposé poser les
bases de son développement pour plusieurs années. Important aussi
pour la Corse parce que Porti vecchju, troisième ville de Corse,
avec un territoire communal de 17000 hectares et des possibilités
intéressantes aura une influence notable sur le P.A.D.D.U.C.
Nous réfutons ce P.L.U. : Il
consacre la disparition d’un tissu communautaire historique au
profit d’une logique de développement économique basée sur
uniquement sur un tourisme orienté et dévoyé. Il induit également un
accroissement de la colonisation de peuplement dont une partie non
négligeable pourra répondre à la logique poussée des ventes accrues
de terrains côtiers.
Il est d’ailleurs précisé dans le
rapport de présentation du P.L.U. (Page 43) que « les résidences
secondaires ont représenté la majeure partie de la production ces
dernières décennies ». L’augmentation des résidences secondaires est
tout autant suivie – toujours selon le même rapport – « d’une forte
consommation d’espace ».
C’est tout autant à un mitage
défigurant que l’ensemble des côtes est voué : l’exemple de Santa
Ghjulia est là pour le rappeler. Les sites de Palumbaghja, Purapu,
et de a Chjappa prennent la même voie.
Cette logique de dépossession
communautaire et de bétonnisation, nous la refusons.
UNE COMMUNAUTE PORTO VECCHIAISE
MENACEE
L’absence d’un corps citoyen corse
implique à l’échelle communale que les corses, à travers ce P.L.U.
seront minorisés au profit de logiques culturelles et sociales
déstructurantes engendrées à la fois par la présence française et le
choix de développement économique.
Notre équilibre communautaire est
menacé. L’absence d’un encadrement juridique spécifique ôte la
possibilité aux corses d’être acteurs de leur devenir au sens
collectif du terme.
D’une part le choix du « tout
tourisme » induit une augmentation des activités touristiques et de
Bâtiments et Travaux Publics. Il est d’ailleurs reconnu en page 32
du rapport de présentation que « Porto Vecchio (et non Porti Vecchju
bien sur…) est une ville dynamique comme en témoigne son solde
migratoire positif. De nombreux étrangers y migrent, notamment grâce
à l’importance du secteur BTP et du tourisme. En 1999, la part des
étrangers à Porto vecchio (22.9%) est nettement plus forte que celle
du département ou de la région, respectivement 10.4% et 9.9% ».
Evidemment par étrangers ici, il ne faut pas comprendre présence et
installation des nombreux français…
Il est donc inévitable d’affirmer
que parallèlement à la croissance démographique de la commune
(12 000 habitants aujourd’hui), la communauté corse tend elle à
disparaître.
UNE DISPARITION PROGRAMMEE
La spatialité du développement
économique orienté et son corollaire la colonisation de peuplement
ne se résument pas à la seule ville et ses extensions urbaines. Les
hameaux de la commune sont eux aussi menacés, et à travers eux les
valeurs culturelles, sociales et familiales spécifiques à chacun
d’entre eux.
Les hameaux limitrophes à la cité
comme u Pricoghju, Murateddu, a Palavesa, a Tirnità subissent une
dépossession et une urbanisation caractéristiques. Ceccia, a Petra
d’Arca, i Pianedda, Farrucciu, Renaghjolu, Taddu Russu deviennent
l’objet de nombreuses convoitises. Mela, Bala, a Pascialedda, u
furconu, Alzu di Ghjaddina présentent les premieres prémisses de
cette dépossession.
Parallèlement et contradictoirement
à cette poussée démographique, l’absence d’un plan offensif de
logements sociaux – contré sur le terrain par la multiplication de
projets immobiliers de luxe – pose à court terme la question de
l’accès au logement, au même titre que le droit à la propriété
privée pour de nombreux corses, compte tenu des flambées
spéculatives des prix sur les ventes des terrains.
Il est d’ailleurs reconnu, dans le
cadre des « enjeux d’aménagement et de développement » que « pour
maintenir l’équilibre actuel ville – hameaux, environ 800 des 2100
logements à construire devraient l’être dans les hameaux ».
UN DEVELOPPEMENT A DEUX VITESSES
Les schémas infra structuraux
accompagnent tout naturellement ce dessein. La circulation routière
et portuaire suppose une gestion des flux et donc un aménagement
voir une modification spatiale à cet égard.
C’est donc dans cette logique qu’il
faut situer le pharaonique projet de port de plaisance au coût
exorbitant par rapport aux deniers communaux.
La destination plaisance s’articule
ici avec la destination golfique de trois projets clairement
identifiés portés bien évidemment par des personnes en lien directe
avec la municipalité sortante…
Cette vision d’un Saint Tropez
méditerranéen qui certes sied si bien aux gens comme Camille de
Rocca Serra et à son cercle du Show Biz qu’il a introduit ici et là
comme Messieurs Clavier, Hallyday ou Sardou se heurtera
inévitablement à la réalité sociale et culturelle de notre
communauté.
En l’occurrence, malgré cet
affichage souvent médiatique de nantis, tel l’arbre qui cache la
forêt, les bénéfices engrangés par ce tourisme échappent et
échapperont encore au domaine porto vecchiais.
Ce P.L.U. dessine les contours d’une
société à deux vitesses. Nous lui disons NON.
POUR UN CONTRE PROJET ALTERNATIF
La projection du tout tourisme fait
abstraction de deux données particulières :
- la modification possible des
destinations touristiques internationales (vers les pays du Maghreb
et les pays européens de l’est).
- la modification climatique, la
raréfaction et la gestion de l’eau (peut-on hypothéquer les besoins
d’une commune au profit d’un golf ?).
L’urgent pour nous indépendantistes
corses est de lancer à la réflexion du plus grand nombre les bases
d’un contre projet s’appuyant à la fois sur la détermination des
acteurs de ce développement économique, sur l’articulation des
activités économiques, et sur le concept endogène de la durabilité
de ce même développement.
Nous situons la communauté porto
vecchiaise – au même titre que le peuple corse – comme
principal acteur de ce développement.
Nous préconisons comme axe essentiel
non un seul pole comme le pole touristique, mais un schéma équilibré
qui certes donne sa juste place à cette activité mais la situe dans
une complémentarité des activités.
Notre objectif est de dessiner –
pour le bien être collectif de notre commune – les voies
exploratoires pour :
-
Une auto – suffisance alimentaire.
-
Un lieu d’exportation.
-
Une urbanisation maîtrisée.
-
Un développement spatial régulé et
clairement dessiné dans ses vocations.
En effet un pays qui exporte ses
matières premières est un pays qui s’appauvrit.
Avec 17000 hectares de plaines et de
montagnes, Porti Vecchju est à même de permettre la prospection
d’activités et l’installation de personnes et groupes de personnes
sur :
-
le domaine agricole.
-
Le domaine de l’élevage.
-
Le domaine de la subéraie.
-
Le domaine de la pêche.
-
Le domaine de la valorisation des
produits alimentaires.
-
Le domaine de la transformation sur
place.
-
Le domaine des technologies de
pointes.
En complémentarité avec le secteur
tourisme, cette articulation des secteurs économiques insuffle un
regard nouveau sur l’économie pour mettre un terme à :
-
la saisonnalité limitée et ses
effets pervers.
-
La bétonnisation et l’érosion des
sites.
-
Le départ des principaux bénéfices.
-
L’augmentation artificielle des
prix.
-
Les importations pléthoriques.
-
L’offre d’emplois précaire et
limitée.
Deux possibilités de financement
conséquentes s’offrent dés lors à nous :
-
La disposition intégrale de la
T.V.A.
-
La disposition intégrale de la
T.I.P.P.
UN ENJEU POUR LES FUTURES
MUNICIPALES
Ce P.L.U. préfigure du P.A.D.D.U.C..
De même acabit, ils conduisent tous deux la Corse à la vocation
d’une île bronze – cul européen, et débarrassée de son peuple
originel.
Ce P.L.U. satisfait tout autant un
certain nombre de demandes individuelles, selon la plus pure
tradition gestionnaire clientéliste, mais s’oppose au bien commun et
à l’intérêt général.
Avec la projection de 3 golfs en son
sein – et les problèmes de surconsommation d’eau que cela induit –
ce P.L.U. démontre sa nature élitiste et sélective.
Ce P.L.U. sera au cœur des futures
municipales, nous comptons pour notre part l’y amener.
Nous serons donc présents à ces
municipales, en conformité avec le combat et la démarche que nous
avons entrepris depuis quelques années sur Porti vecchju, pour dire
NON AU PLU ; NON A LA DEPOSSESSION, NON A LA SPECULATION, NON A
LA BETONNISATION.
Nous serons présents, aux cotés de
toutes celles et ceux qui ont à cœur le souci de brandir un AUTRE
PROJET, UNE ALTERNATIVE à cette main basse sur la région.
Nous serons présents avec le souci
moral de faire prévaloir ave ctoutes celles et ceux qui veulent
combattre et proposer à nos cotés, l’incontournabilité de la
reconnaissance du Peuple Corse et la nécessité d’un règlement
politique de la situation conflictuelle.
CORSICA NAZIONI INDIPENDENTI
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Unità Naziunale, Archives du site.
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