Le 18 octobre 2006 : L'associu per a Cunsulta Naziunale (Corsica Nazione Indipendente, Fronte Populare, Partitu di a Chjama, Rinnovu, I Verdi Corsi) a décidé de relancer le processus de constitution d'un corps électoral afin d'élire à terme, la "première assemblée nationale provisoire (ANP)".

La Cunsulta Naziunale est un projet qui date de la fin des années 80, elle se base sur une stratégie pacifique, démocratique et citoyenne pour l'accession du peuple corse à la souveraineté nationale.

Extrait du livre "Pour une Assemblée Nationale Provisoire, Cunsulta Naziunale di a Corsica" Jean Pierre Santini chez Lacour édition

1989 : Construire la Nation Corse

La Cunsulta Naziunale est la rencontre entre tous ceux qui se reconnaissent dans le mouvement national corse afin de soumettre au débat quelques idées forces et quelques propositions concrètes.

La première idée force c'est que la libération de notre peuple ne pourra s'accomplir que si son Unité Nationale se réalise.

La deuxième idée force c'est que l'Unité Nationale (Unità Naziunale) n'est pas seulement l'affaire des partis mais aussi et surtout celle du peuple tout entier dans le respect mutuel de ses différentes composantes.

L'Unità Naziunale, à plus forte raison, ne saurait être l'affaire d'un parti unique contrôlant toute vie politique, syndicale, associative ou culturelle. Cette conception qui a été lancée dans les années 80 a été reprise par le Front de Libération Nationale de la Corse de l'époque. (...)

La troisième idée force vise à "déconnecter" le mouvement national corse du système institutionnel français afin, d'une part, d'éviter le piège mortel d'un réformisme liquidateur et d'autre part, d'impulser une dynamique nouvelle permettant au mouvement d'occuper le terrain dans une perspective clairement affirmée de prise de pouvoir. Cette "déconnexion" se justifie par la mise en pratique du premier des droits nationaux de notre peuple : Son droit à l'autodétermination.

Le droit à l'autodétermination ce n'est pas la liberté de choix mais le choix de la liberté.

Nous proposons donc que les forces populaires engagent un processus d'autodétermination qui se traduise, concrètement, par une auto organisation de caractère principalement politique et institutionnel mais impulsant aussi des actions économiques et culturelles d'envergures.

Il nous faut répéter ici que l'auto organisation du peuple, par définition même, ne saurait être l'affaire des seules structures nationalistes, mais l'affaire du peuple tout entier et , dans un premier temps, du peuple en lutte, du peuple conscient, de ce qu'il convient d'appeler la Nation Corse.

La dialectique auto organisation/ Reconnaissance du peuple corse par lui même, permettra de trancher, par une pratique quotidienne inscrite dans une claire perspective de Libération Nationale, la question de savoir qui est ou qui n'est pas partie prenante du peuple corse.

Nous verrons alors où se situent les hommes du clan qui ont voté hypocritement une "reconnaissance du peuple corse" à l'assemblée nationale française. Nous verrons aussi où se situent les individus étrangers ou les communautés que les discours généreux mais naïfs invitent à l'intégration.

Parce que la notion de "Peuple Corse" devient l'objet de tous les opportunismes, nous devons avancer le mot d'ordre de "Reconnaissance de la Nation Corse et du droit pour cette nation à disposer d'elle même."

Assemblée Nationale Provisoire (A.N.P) :

Compte tenu du niveau de conscience actuel tant des organisations nationalistes que des fractions populaires qui les soutiennent, la mise en œuvre d'une auto-organisation nous parait possible. Dans un premier temps, elle pourra se traduire par l'élection au sein même de notre peuple d'une Assemblée Nationale Provisoire (A.N.P)

Assemblée provisoire parce que la Nation Corse a vocation à coïncider un jour avec tout notre peuple.

On notera que, dans le contexte actuel, la double annonce d'une Unité des nationalistes et de leur volonté commune de donner à notre peuple une Assemblée Nationale représentative capable à la fois de faire obstacle aux visées de l'impérialisme français et de tracer elle-même des perspectives de développement voire de commencer à les mettre en œuvre, constituerait la réponse historique la plus appropriée aux manœuvres du pouvoir et du clan pour marginaliser et liquider la résistance nationale. (...)

1991 Première séance plénière de la Cunsulta Naziunale di a Corsica (28 avril 91).

Cette première séance a permis de dégager en 1991 les points de convergence suivants entre les organisations (NDLR : de l'époque) ANC, Cuncolta, CNTI, Per u Paese, UPC, I Verdi Corsi) et les personnes participants aux débats :

Peuple Corse
Le peuple corse est une communauté historique, sociale et culturelle dont le territoire est l'île de Corse et dont la langue nationale est la langue corse.

Le Peuple Corse est la communauté de droit en Corse.

Le Peuple Corse lutte pour un avenir national. Il s'élargit pour former une communauté de destin qui accueille toutes celles et tous ceux quelle que soit leur origine qui participent à son développement culturel, économique et social et aspirent à bâtir un projet commun.

Nation Corse
La Nation Corse, c'est d'abord l'âme permanente de notre peuple et la conscience qu'il a de lui même. Mais c'est aussi l'expression dynamique du peuple. Un peuple qui veut s'auto-organiser, c'est à dire qui s'érige en communauté de destin, est une Nation. Il peut prétendre à l'exercice des droits nationaux dont le plus important est le Droit à l'Autodétermination.

La Nation est la volonté, pour une communauté, de vivre en fonction de références spécifiques dans un cadre juridique adapté.

Souveraineté
Le Peuple et la Nation sont dépositaires de la souveraineté.

Reconquérir notre souveraineté, c'est recouvrer notre liberté collective car la souveraineté c'est d'abord l'exercice par un peuple de sa liberté dans la démocratie, le respect des Droits de l'Homme et du Droit des peuples.

Notre peuple doit notamment définir les contenus pratiques et concrets de sa souveraineté afin qu'elle soit effectivement celle du peuple lui-même.

Dans le cadre de sa lutte contre le colonialisme, notre peuple doit définir un processus de transition vers la souveraineté et , par delà l'Unité du mouvement national, construire sa propre unité pour imposer ce processus à l'Etat français assurant ainsi sa reconnaissance par la communauté internationale.

Source photo : Unità Naziunale, Archives du site.
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