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CASABIANDA : TERRA NOSTRA !

Le 20 Mai 2007 : (Corse - Resistenza) Un peu plus de 150 personnes se sont réunis à l'appel de A Cuurdinazione di u Fiumorbu pour dénoncer une fois de plus le non rapprochement des prisonniers politiques corses sur leur terre.

Une distribution de tract a momentanément perturbé la circulation sans pour autant provoqué des tensions entre les manifestants et les personnes bloquées. En fin de journée, Jean Guy Talamoni et François Sisti ont été à la rencontre du sous préfét qui se trouvait sur place en compagnie d'une importante mobilisation de forces de Répression.

Voici le tract distribué sur la route devant l'entrée de Casabianda.

La France ne reconnaît pas aujourd’hui le statut de prisonniers politiques. Pourtant, au cours de sa la longue Histoire, la France, cet état coloniale avait toujours eu l’honneur de reconnaître un statut différent, pour ces hommes et ces femmes qui se battaient pour des revendications politiques.

Le gouvernement n’avait pas peur à l’époque de reconnaître le caractère politique de ces infractions. Ce « régime politique » a été remplacé par un « régime spécial » pour les personnes poursuivies ou condamnées pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ».

Il est important de souligner qu’à une époque relativement récente, cet état français, dans ses lois, faisait la différence entre un détenu de droit commun et un prisonnier politique. Le caractère politique de « l’infraction » était à l’époque déterminant quant au traitement carcéral que la personne incarcérée allait subir.

En 1975, un décret précisait même que les personnes poursuivies devant la Cour de Sûreté de l’Etat ou condamnées par cette juridiction bénéficiaient d’office de ce statut spécial.

Il y avait incontestablement dans toutes ces mesures une prise en compte de la dimension politique et une reconnaissance du combat des personnes prévenues ou condamnées qui n’étaient pas assimilées aux détenus de droit commun .

Le statut spécial, qui concernait les prisonniers politiques, a été supprimé en 1981 en même temps que la sinistre cour de sûreté de l’Etat, ce qui était à l’époque une grande avancée. Mais avec la mise en place dès 1986 de la justice d’exception dite antiterroriste, ce sont tous les inconvénients de la cour de sûreté de l’Etat qui ont été remis en place, sans préserver le  statut honorable et démocratique de prisonnier politique.

Depuis plusieurs années, des ministres français de «  la Justice », de l’Intérieur ou des Premiers ministres se sont succédés en Corse en déclarant que désormais la loi serait appliquée et que les « détenus corses condamnés » (c'est-à-dire, entre autres, nos prisonniers politiques) seraient incarcérés en Corse, quelles que soient la durée ou la nature de leur condamnation.

L’Assemblée de Corse a voté une motion à l’unanimité pour que les militants nationalistes incarcérés soient effectivement transférés en Corse, auprès de leur famille.

Ces déclarations et cette motion n’avaient rien de révolutionnaire puisque c’était la simple application de la loi.

Malgré cela, le centre de détention de Borgu  n’accueille actuellement que trois prisonniers politiques. Les autres, plus d’une soixantaine, subissent toujours leur détention, qu’elle soit préventive ou qu’elle soit l’application d’une condamnation, dans les différentes prisons françaises, à des milliers de kilomètres de leur terre.

Ce flagrant délit de non application de la loi pour nos prisonniers n’est donc pas l’exception, mais bien la règle, en contradiction avec les déclarations des ministres français, ou encore sans tenir compte de la motion de l’Assemblée de Corse.

Cela ne semble déranger personne, ni à Paris, ni parmi les tenants du pouvoir à la Collectivité Territoriale de Corse.

Cette situation faite à nos compatriotes qui payent déjà un lourd tribut pour leur engagement politique est inadmissible et doit désormais cesser. L’Etat français doit appliquer ses propres lois, ainsi que les directives européennes et rapprocher immédiatement nos militants incarcérés.  Il y a largement la place aux maisons d’arrêt de Borgu et d’Aiacciu.

Nous exigeons du nouveau pouvoir politique qui se met en place à Paris qu’il applique enfin les lois pour nos frères de lutte et qu’ils soient tous transférés immédiatement en Corse !

Source photo : Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :  Unità Naziunale

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