Le
22 avril 2008 :
(12:59
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
Un procès contre 27 membres du mouvement basque pour
l'amnistie s'est ouvert lundi à Madrid. Lors du premier jour du
procès, tous les accusés ont refusé de répondre aux questions du
juge.
Les 27 personnes ont été ou sont
membres des organisations de la gauche abertzale (patriote basque)
Gestora Pro Amnistia, Askatasuna, Behatokia et Senideak, et
soupçonnées d'aider la bande armée ETA à travers un réseau
d'organisations sociales et politiques.
Le parquet prévoit de requérir,
contre chacun des accusés, 10 ans de prison pour appartenance à
bande armée. Le procès doit durer jusqu’au 23 juillet et a lieu dans
une une annexe de l'Audience nationale, la plus haute instance
pénale espagnole, dans le parc de Casa de Campo, dans la banlieue
ouest de Madrid.
Le tribunal est présidé par la
magistrate Teresa Palacios, et les membres de la section quatre de
la chambre pénale Paloma Gonzalez et Juan Francisco Martel. Du côté
de l’accusation se trouvent le procureur de l'Audience nationale,
Carlos Bautista, et l'Association des Victimes du Terrorisme. La
défense, de son côté, comptera sur les avocats Amaia Izko, Ainhoa
Baglieto, Haizea Ziluaga, Arantxa Zulueta et Iñaki Goioaga.
Les accusés
27 personnes sont assises sur le
banc des accusés. Le parquet prévoit de requérir 10 ans de prison
contre chacun des accusés. Voici la liste des accusés:
Gestoras Pro Amnistía: Aratz
Estonba, Maite Díaz de Heredia (détenue lors du
coup de filet contre Batasuna à Segura le 4 octobre 2007 et
toujours en prison), Julen Zelarain, Jagoba Terrones, Julen
Larrinaga, Jon Imanol Beaskoa, Ainhoa Irastorza, Gorka Zulaika, Iker
Zubia, Alex Beaskoa, Josu Beaumont, Juan Mari Olano, Gotzon Amaro,
Jorge Txokarro, Gari Arriaga, Txema Olabarrieta, Jorge Luis
Arredondo, Aitor Jugo, Maitane Méndez et Mitxel Serasketa.
Askatasuna: Asier Virumbrales,
Xabin Juaristi et Iñaki de Reta.
Behatokia: Julen Arzuaga.
Senideak: Juan Antonio Madariaga,
Ixone Urzelai et Iñaki Loizaga.
Accusations du parquet
Dans ses conclusions provisoires
le parquet a estimé que Gestoras Pro Amnistia se dédiait à organiser
le soutien aux prisonniers de l'ETA et d'exercer le contrôle du
collectif de prisonniers, à désigner ceux qu'ils considèrent comme
responsables de la situation et des conditions des prisonniers de
l'ETA, en les convertissant en objectifs potentiels de cette
organisation, à rechercher de nouveaux membres de la bande armée,
etc.
Le procureur Enrique Molina
attribue dans ses conclusions provisoires une douzaine de fonctions
ou caractéristiques à Gestoras Pro Amnistia, parmi lesquelles le
contrôle sur le collectif des prisonniers, la fonction
d’intermédiaire entre ce collectif et la direction de l’ETA et
assurer leur soumission à la discipline organique de la bande.
Selon ces conclusions provisoires,
Gestoras Pro Amnistia coordonnait aussi des formes de lutte
complémentaires à celles du front armé de l'ETA, en recueillant des
données importantes pour la sécurité interne de l'ETA, en les
extrayant des procédures pénales dans lesquelles les militants sont
mis en cause.
Témoins de l'accusation
L'accusation a appelé à témoigner
50 personnes : 44 policiers basques, six gardes civiles, le
prisonnier Jorge Olaiz et les anciens prisonniers Susana Atxaerandio
et Ibon Aranalde.
Défense
Le Mouvement pour l'amnistie a
dénoncé vendredi dernier que le procès n'offre pas de "garanties
juridiques" et que son objectif est le "châtiment politique",
considérant que "le procès ne donnera pas lieu une impartialité du
tribunal et ne laissera aucune marge à la défense des accusés."
L'avocate de la défense Amaia Izko
a dénoncé que ce procès ne pouvait pas avoir lieu devant un tribunal
ordinaire. On avait besoin d'un "tribunal purement politique, comme
celui de l'Audience nationale, conçue pour punir une option
politique déterminée".
Témoins de la défense
Les avocats Amaia Izko, Ainhoa
Baglieto, Haizea Ziluaga, Arantza Zulueta et Iñaki Goioaga ont
appelé à témoigner plus de 250 témoins. Parmi eux, il y aura
d'importantes personnalités comme des pelotaris, des journalistes ou
des syndicalistes : les politiciens Joseba Egibar (PNV), Oscar
Matute (EB), Martín Aranburu (EA), Felix Soto (gauche abertzale),
Karmelo Landa (gauche abertzale) et le maire de Saint-Sébastien,
Odón Elorza (PSE-EE); les syndicalistes José Elorrieta (ELA) et Rafa
Díez (LAB); Estanis Etxaburu de Etxerat!; Jonan Fernández de Baketik;
les écrivains Alfonso Sastre et José Luis Otamendi; les journalistes
Mariano Ferrer et Xabier Lapitz; les bertsularis Xabier Amuriza et
Xabier Silveira; les avocats Jone Goirizelaia et Iñigo Iruin; le
prisonnier Jon Agirre Agiriano; l'ancien président de l'Athletic
Club José María Arrate; les pelotaris Juan Martínez de Irujo et Oier
Zearra; les musiciens Aitor Gorosabel (Su Ta Gar), Gorka Urbizu
(Berri Txarrak) et Evaristo Páramos (La Polla Records); Argi
Perurena, porte-parole de EPPK; l'ancien prisonnier politique
irlandais Michael Culbert; Theo van Boven, responsable de l'ONU en
matière de tortures et l'ancien évêque de Saint-Sébastien, José
María Setién.
Instruction ouverte en
2001
Le juge de l'Audience Nationale
Baltasar Garzón a ouvert l'instruction contre Gestoras Pro Amnistia
le premier novembre 2001. Il a ordonné l'interpellation de 13
personnes et plusieurs bureaux de Gestoras ont été perquisitionnés
dans une opération policière.
De ces 13 personnes arrêtées, 11
ont été incarcérées. Un an plus tard, par contre, l'instruction a
été terminée et le juge Garzón a décidé d'asseoir sur le banc des
accusés 27 personnes. Actuellement, 26 des 27 personnes se trouvent
en liberté.
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
eitb24, Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE
Vos
réactions sur cet article ici :http://forucorsu.unita-naziunale.org/portal.php |