Le
8 avril 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse) Les
homicides illégaux, les passages à tabac, les injures racistes et
l’usage abusif de la force par les agents de la force publique sont
interdits en toutes circonstances par le droit international. Or, en
France, les plaintes pour ce type de violations des droits humains
ne sont pas souvent suivies d’enquêtes effectives, et les
responsables de ces actes sont rarement traduits en justice, affirme
Amnesty International dans un nouveau rapport, qui paraît ce jeudi 2
avril 2009.
«
Dans un climat où les violences
policières ne sont pas toujours contrôlées, l’impunité de fait dont
bénéficient régulièrement les agents de la force publique en France
est inacceptable », a déclaré David Diaz-Jogeix, directeur
adjoint du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty
International.
Le rapport d'Amnesty
International intitulé France : des policiers au-dessus des lois
condamne le fait que des mauvais traitements policiers, des injures
racistes et des utilisations abusives de la force continuent d’être
signalés tandis que les procédures d’enquête sur ces allégations ne
sont toujours pas à la hauteur des normes requises par le droit
international. L’organisation constate par ailleurs une tendance
croissante à l’inculpation pour « outrage » ou « rébellion » des
victimes ou des témoins de mauvais traitements commis par des agents
de la force publique.
Les nombreux
cas
étudiés par Amnesty International dans le cadre de la préparation de
ce rapport montrent que, si les victimes de mauvais traitements et
d’autres violations des droits humains sont aussi bien des hommes
que des femmes et appartiennent à toutes les tranches d’âge, la
grande majorité des plaintes concernent des ressortissants étrangers
ou des Français appartenant à une minorité dite « visible ».
«
La tâche des responsables de
l’application des lois en France est difficile et dangereuse, et les
expose souvent à des risques importants. Il n’en demeure pas moins
que, quand des fautes sont commises par la police, elles doivent
faire l’objet dans les plus brefs délais d’enquêtes exhaustives,
indépendantes et impartiales », a souligné David Diaz Jogeix.
«
Les gens doivent pouvoir faire
confiance à leur police. Or, aujourd’hui, ce n’est souvent pas le
cas. Cette confiance ne sera possible que lorsque les gens verront
que des mesures disciplinaires appropriées sont prises en temps
voulu, et que les policiers responsables d’actes criminels sont
traduits en justice selon une procédure impartiale et indépendante.
Une telle confiance est aussi indispensable pour protéger la
réputation de la majorité des représentants de l’ordre qui
remplissent leur devoir avec professionnalisme et dans le respect de
la légalité »
Certes, les plaintes déposées contre la police ne sont pas toutes
fondées, mais l’écart entre le nombre de plaintes reçues et le
nombre de sanctions disciplinaires prises permet de s’interroger sur
l’exhaustivité et l’impartialité des enquêtes. D’après les
informations limitées qu’Amnesty International a pu obtenir, sur 663
plaintes examinées par l’organe d’inspection de la police en 2005,
seulement 16 ont conduit à la radiation des agents concernés ; en
2006, seules huit allégations de violence sur 639 ont abouti à une
telle radiation. De très nombreuses plaintes déposées contre des
agents des forces de l’ordre sont classées sans suite par le parquet
avant même d’arriver jusqu’au tribunal.
« Les gens ont le droit de porter
plainte mais, dès qu’il s’agit de plaintes contre des policiers, les
chances d’obtenir gain de cause sont très minces.
Institutionnellement, le système judiciaire favorise les agents des
forces de l’ordre. Les victimes, dont beaucoup sont des
ressortissants étrangers ou des Français issus de minorités
ethniques, sont trop souvent privées de justice », a ajouté
David Diaz-Jogeix.
Amnesty International continue d’appeler les autorités françaises à
prendre des mesures pour réformer le système actuel et à créer une
commission indépendante pour s’occuper des plaintes, avec des
pouvoirs et des moyens suffisants pour mener des enquêtes
exhaustives et efficaces.
« Les autorités françaises doivent
prendre les mesures nécessaires pour que personne ne soit au-dessus
des lois. Il est indispensable que le grand public ait confiance en
la police », a conclu David Diaz-Jogeix.
http://www.amnesty.fr/despoliciersaudessusdeslois
Liste des documents disponibles pour plus
d’informations
Rapport
France : des policiers
au-dessus des lois (index AI : EUR 21/003/2009).
Disponible à partir du 2 avril 2009.
Synthèse Média
Exemples de cas de
violences policières (index
AI : EUR 21/007/2009). Disponible à partir du 2 avril 2009.
Synthèse Média Critiques nationales et internationales des organes
français chargés de faire respecter les lois (2 avril 2009)
Document Amnesty International et les mauvais traitements en France
(15 mars 2009)
Communiqué de presse Amnesty International France contre le Taser
aux mains de la police (10 septembre 2008)
Des porte-parole francophones et anglophones
d’Amnesty International sont également disponibles pour des
interviews.
Note aux
rédacteurs
Les informations selon lesquelles des responsables de l’application
des lois commettraient en France des violations des droits humains
inspirent depuis longtemps des inquiétudes persistantes à Amnesty
International, qui est également préoccupée par le faible taux de
comparution en justice des responsables présumés, faute d’enquêtes
indépendantes, impartiales et efficaces. En 2005, l’organisation a
publié à ce sujet un rapport intitulé
France. Pour une véritable justice
(index AI : EUR 21/001/2005), qui s’intéresse à plusieurs affaires
de graves violations présumées des droits humains commises par des
agents de la force publique depuis 1991.
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
www.ribombu.com, Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE
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