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PROCES YVAN COLONNA - DAVID CONTRE GOLIATH !

Le 4 février 2009 : (13:00 Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)  Le procès en appel d´Yvan Colonna se tiendra devant la Cour d´Assises spéciale de Paris du 9 février au 13 mars prochain. Une nouvelle bataille s´engage contre l´appareil d´État, un combat de David contre Goliath, tant tout ce qui a pu être dit lors du premier procès n´est pas parvenu à faire bouger les lignes. Comment sortirons-nous de cette affaire ?

Tout le monde a bien compris désormais que « l´affaire Colonna » a pris le pas sur « l´affaire Erignac ». D´une part tout un système policier, judiciaire et politique qui s´est engouffré dans les premières mises en cause des membres du commando, comme il l´avait fait lors de « la piste agricole », comme pour répondre à l´injure en punissant un « peuple préféticide » et trouvant coûte que coûte un coupable en son sein, d´autre part, un homme qui crie depuis près de 10 ans son innocence.

Les éléments de doute ne manquent pas, ce qui aurait dû faire réagir tous les bien pensants au pays de Marianne, et les amener au moins à un peu plus de mesure, mais la chape des propos d´un président de la république est lourde et rare sont ceux qui osent la remettre en cause. « Nous avons arrêté l´assassin du préfet Erignac », c´est cette phrase d´un ministre de l´Intérieur ambitieux qui « boucle » et « bloque » l´affaire Colonna depuis 5 ans. Toutes les révélations intervenues durant le procès n´ont pas permis à donner du courage à la Cour de la première instance. Et pourtant !
Rappelons-nous :
- Durant l´enquête : dérives policières pour mettre en cause telle ou telle personne (affaire Finidori notamment, avec le dépôt d´explosifs dans sa propriété avant une perquisition, pour permettre des poursuites), ce qui jette définitivement le doute sur toute l´enquête (n´oublions pas aussi les centaines d´interpellations et les mois de prison pour rien infligés à des dizaines d´autres personnes et la condamnation à 30 ans de réclusion pour Vincent Andriuzzi et Jean Castela, reconnus innocents en appel) ; gardes à vue loin d´être « étanches » comme l´accusation l´a toujours affirmée, révélant au contraire le rôle trouble de certains officiers de police dans les « aveux » du commando, notamment concernant la manière dont le nom d´Yvan Colonna a été amené durant ces gardes à vue ; maltraitance sur certains membres du commando, psychologique et même physique ; pressions sur les témoins, et notamment sur les épouses des membres du commando ; pistes volontairement non exploitées (comme celles de l´empreinte retrouvée dans l´affaire de la gendarmerie de Petrusella, qui n´appartient ni à Yvan Colonna, ni à aucun membre du commando) ; manque d´intérêt pour le portrait-robot dressé par les témoins visuels des faits (deux femmes dont une a vu le visage du tueur) abandonné sitôt que les policiers se sont rendus compte que ce portrait ne correspondait pas à Yvan Colonna ; comportements de certains responsables de police encore qui se sont servis de l´enquête pour régler des problèmes personnels (commandant Lebbos) etc.

- Durant l´instruction : postulat de la culpabilité qui a habité les juges en permanence ; retard dans la confrontation des membres du commando avec Yvan Colonna malgré les demandes réitérées de ce dernier ; refus de prendre en compte leurs affirmations quand ils sont revenus sur leurs premières déclarations ; retard encore pour confronter Yvan Colonna avec les témoins visuels (deux ans d´attente) ; refus de prendre en compte les dires des témoins de la défense, voire même pressions sur ces témoignages (pressions psycologiques, menaces, mise en garde à vue, notamment la tante d´Yvan Colonna) ; non vérification des thèses de l´accusation pour les confronter avec des éléments matériels ou avec des témoins des faits ; disparition de certaines pièces du dossier d´instruction (écoutes téléphoniques qui vont dans le sens de l´innocence d´Yvan Colonna) ; refus de la reconstitution des faits, élément essentiel de l´instruction dans toute affaire de crime, etc.

- Durant le procès lui-même : panique qui s´est emparée de l´accusation lors de la déposition du médecin légiste qui a examiné le corps du préfet Erignac, révélant que l´assassin était sans doute au moins aussi grand que lui… alors qu´Yvan Colonna est nettement plus petit ; propos confus, voire mensongers à la barre de la part d´officiers de police ; « encadrement » de certaines dépositions, avec notamment le juge Marion convoqué à l´Elysée par le secrétaire général Claude Guéant, quelques jours avant sa déposition ; menace révélée à la barre de la part des épouses des membres du commando, jusqu´à une arme de policier braquée sur la tête d´un enfant ou la menace de leur retirer la garde de leurs enfants ; voyage de la Cour à Aiacciu qui s´est révélé comme un simple transport sur place, et non pas une véritable reconstitution, et qui a pourtant démontré que la thèse de l´accusation affirmant la présence de trois hommes du commando sur place, n´était pas possible ; absence de preuves matérielles pour l´accusation, ce qui n´a pas empêché une condamnation à perpétuité contrairement à toute règle de droit ; sans oublier le rapport des observateurs de la Fédération Internationale des Droits de l´Homme qui conclue au « manque de garanties du droit à un procès équitable » d´une part et à la mise en cause de la juridiction d´exception qu´est la Cour d´Assises spéciale, d´autre part.

- Autour du procès enfin : deux ministres de l´intérieur, un procureur de la république, des médias, ont bafoué sans vergogne la présomption d´innocence ; cinq ans d´incarcération dont une année en isolement total pour Yvan Colonna ; une pression psychologique énorme sur lui-même, sa famille, ses amis…

L´affaire est devenue politique et on a cette impression terrible que l´on ne recherche plus la manifestation de la vérité, mais seulement un coupable. Le fait même d´avoir fixé ce procès en appel au mois de février, tout près de l´anniversaire de la mort du préfet, n´est certainement pas dû au hasard…

Le 09 février commencera un nouveau procès.Tout devra être examiné minutieusement et rien ne pourra être refusé à la défense d´Yvan Colonna pour qu´enfin, son innocence criée depuis tant d´années soit définitivement reconnue.

Près de 45.000 personnes ont signé la pétition qui réclame la « normalité judiciaire » et une « justice équitable ». Continuez à soutenir cette exigence de justice et de démocratie, signez et faites signer la pétition.

Source site Yvan Colonna

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Source photo : Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :  Unità Naziunale

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