Le médecin légiste de l'affaire Erignac, qui avait suscité une vive polémique lors du premier procès d'Yvan Colonna en évoquant un assassin "au moins aussi grand" que sa victime, a utilisé le conditionnel jeudi 12 février lors de l'audience d'appel, parlant d'une "hypothèse".

Il est attendu à la barre vendredi 13 février dans la matinée en même temps qu'un nouvel "expert en balistique" cité par les avocats de la défense.

"Le tireur pourrait avoir une taille se rapprochant de celle du préfet, c'est une hypothèse", a déclaré le Dr Paul Marcaggi, au quatrième jour du procès en appel de l'assassin présumé du préfet de Corse Claude Erignac, tué en pleine rue à Ajaccio le 6 février 1998.

Le médecin répondait à un avocat d'Yvan Colonna qui cherchait à lui faire répéter les propos tenus fin 2007.

Démontrer que l'assassin mesurait au moins 1,83 mètre (la taille du préfet) mettrait sérieusement en difficulté l'accusation puisque l'accusé mesure 1,72 mètre.

En novembre 2007, lors du premier procès, le Dr Marcaggi s'était justifié sur la présumée grande taille du tireur en expliquant que la première des trois balles dans la nuque ayant atteint le préfet montrait un angle de tir quasi-horizontal. "Une trajectoire perpendiculaire au plan osseux", a-t-il dit jeudi.

Le tireur se trouvait derrière sa victime qui montait une rue en pente. Le préfet était déjà légèrement plus en hauteur, d'où l'hypothèse d'un grand gabarit pour tirer presque horizontalement.

Le sujet doit être à nouveau débattu vendredi avec l'étude d'un rapport déposé par Aurèle Mannarini, expert non agréé par les tribunaux, mais présenté par la défense comme un spécialiste de la balistique.

Jeudi soir, ce retraité corse de 65 ans a déjà décliné son identité et ses diplômes devant l'audience, ce qui a donné lieu à un incident d'audience.

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