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Procès Yvan Colonna Acte II - Comité de soutien - "ICEBERG POLITICO JUDICIAIRE".

Le 15 février 2009  : (13:00 Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse) Le procès en appel s’annonçait comme prévu : plombé par la raison d’état, dans la continuité de ce qu’Yvan Colonna connaît depuis un fameux mois de mai 99 :

-le « hasard » d’un calendrier fixant l’ouverture des débats à quelques jours de la commémoration de l’assassinat du préfet,

-une cour d’assises hermétique, sous la présidence d’un président Wacogne peu disposé à accéder aux demandes de la défense (la reconstitution),

-une partie civile surjouant le registre de l’émotion qui exhorte Yvan Colonna à « avouer »… voilà pour l’ambiance générale…

Yvan Colonna fixe lui-même les limites de l’exercice judiciaire en cours : l’actuel président de la république, ministre de l’intérieur au moment de  son arrestation est aux bancs de la partie civile. L’affaire, qui se situe au cœur de l’état, ne lui a jamais permis de pouvoir se défendre à armes égales, la partie est jouée d’avance…

La défense  renforcée par la présence de Me Patrick Maisonneuve, remet  en débat ce qui déjà en première instance, posait question.

En premier lieu, les errances et défaillances de l’enquête avec un nouvel élément : la présence d’une voiture « suspecte » aux alentours du périmètre de l’assassinat  (une 205 blanche avec 2 individus à bord qui démarre en trombe au moment des faits puis est revue par d’autres témoins quelques minutes plus tard aux environs de l’aéroport d’Ajaccio) qui s’avèrera être un véhicule à l’immatriculation maquillée, piste non exploitée.

Puis l’absence de confrontation technique et d’examen conjoint de la scène de crime entre balisticien et légiste (l’un participe à la reconstitution de 99, l’autre pas, et depuis, seul le légiste témoigne  devant le cour d’assises…) La défense produit donc une expertise , réalisée par un spécialiste en balistique et par ailleurs chercheur génial, découvreur d’un traitement anti VIH…le témoin est malmené par la partie civile et le ministère public, mais ses conclusions sont sans appel : au regard de la configuration des lieux (rue en pente avec trois marches) de la stature de la victime (entre 1M81 et 1M83) du déroulement de la scène ( la victime tente de fuir après deux tirs manqués et se courbe)de la  trajectoire des balles (impact perpendiculaire) le tireur ne peut être qu’une personne d’au moins 1M8O. Ce qui confirme l’analyse du légiste…la reconstitution devient inévitable…

Enfin, vendredi soir, coup de théâtre, un témoin de la partie civile, ancien collaborateur du préfet Erignac, révèle à la barre l’existence d’informations recueillies auprès d’un informateur anonyme, transmises depuis 2002 aux plus hautes instances judiciaires ou policières (Yves Bot, procureur général, Christian Lambert, à l’époque patron du RAID ) et plus récemment, au fils de la victime, Charles Antoine Erignac, à l’actuel procureur général, Laurent Lemesle, tout comme au président de la cour d’assise spécialement composée, Didier Wacogne.

Yvan Colonna a toujours affirmé qu’il n’avait participé ni à l’attaque de la gendarmerie de Pietrosella ni à l’assassinat du préfet Erignac.

Les mises en cause obtenues sous la contrainte, lors des garde à vue des membres du commando condamnés en 2003, validaient un scénario policier préétabli, basé sur l’équation 6+1=7, et incluant Yvan Colonna.

A la lumière des dernières démonstrations de la défense et des révélations survenues vendredi à l’audience, tout fait enfin sens :

-il existe probablement d’autres personnes, membres du groupe des anonymes  à ce jour non identifiés,

-les enquêteurs, pressés par leur hiérarchie dans le contexte particulièrement troublé de la « période Bonnet », ont figé un scénario sans précautions élémentaires  ni vérifications complémentaires,

-Yvan Colonna a été utilisé comme un leurre, accusé et condamné sans preuves, son cas exploité au plus haut de l’état pour des raisons politiciennes,

 A l’heure où sont écrites ces lignes, des questions se posent :

-quelle crédibilité peut encore avoir une justice qui persiste à sacrifier le destin d’un homme sur l’autel de la raison d’état ?

-cette même justice pourra-t-elle reconnaître un jour qu’elle s’est trompée et libérer Yvan Colonna ?

Yvan Colonna est lui  en droit de se demander si, vendredi dernier, ce n’est pas la partie visible de l’iceberg politico judiciaire qui a été révélée, laissant pour le moment  engloutie  une vérité à présent indiscutable, celle de son innocence…

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Source photo : Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :  Unità Naziunale

© UNITA NAZIUNALE

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