Le
17 février 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)
«
Quatre copains âgés
d’une vingtaine d’années, une guitare et quelques écrits griffonnés
dont certains dorment depuis pas mal de temps… nous sommes en 1983,
dans le sillage du Riacquistu », se remémore Lavighju Franceschi,
membre-fondateur du groupe l’Arcusgi. « La passion du chant, l’amour
de notre terre et un intérêt général quant à l’ensemble des
problèmes que rencontre la Corse, nous amènent tout naturellement à
vouloir dénoncer, par la voie de la musique, ce que l’on qualifiait
déjà d’aliénation culturelle de la part des pouvoirs publics en
place et de leurs valets locaux ».
Pourquoi le choix du
nom « Arcusgi » ?
« C’est en 1984, après
avoir participé à de nombreuses foires et veillées, à travers l’île,
que notre regretté ami Nonce Grisoni –dont on salue la mémoire– nous
baptise l’Arcusgi, faisant référence aux petites arquebuses du
XVIIème siècle utilisées par l’armée de Pasquale Paoli, père de la
jeune nation Corse indépendante ».
Une vocation «
politico-culturelle »
« Le fait de se
qualifier de groupe politico-culturel est à la fois un choix et une
démarche qui s’est imposée naturellement car, pour les membres de
l’Arcusgi, il a toujours été clair que l’on ne puisse dissocier le
domaine de la culture à celui de la politique, sans pour autant
appartenir à un quelconque parti politique.
Parler
de l’avenir d’un pays, de son histoire qui est bafouée, de sa langue
qui est reniée, de ses valeurs et de ses coutumes ancestrales, c’est
forcement parler de culture et de politique. Ainsi pourrait-on dire
que, sans en avoir réellement conscience, les chanteurs «
politico-culturels » sont très nombreux en Corse… ».
Depuis ses débuts,
l’Arcusgi entretient des liens très étroits avec le monde associatif
et caritatif insulaire.
« Parce que nous
sommes parties prenantes de toute action qui pourrait permettre
demain d’atténuer la misère, la souffrance, l’exil et l’ensemble des
maux qui gangrènent la société contemporaine », confie Lavighju
Franceschi, membre-fondateur de l’Arcusgi.
« Il est important, à
notre niveau, de soutenir ce type d’initiatives, à l’instar de la
Ligue contre le cancer, du Téléthon, de Corse Aide ou encore de
l’association A Vita qui vient en aide, notamment, aux enfants
malades ».
Sans oublier de
souligner l’investissement du groupe auprès du Comité
Anti-Répression (C.A.R.) et en faveur des prisonniers : « Outre le
fait qu’il s’agisse de détenus politiques, cela correspond à une
action humanitaire, puisque nombreux sont
incarcérés dans des conditions particulièrement précaires, voire
indignes. Ainsi aidons-nous par notre modeste présence, à l’occasion
de diverses soirées culturelles, leurs familles financièrement, car
l’éloignement d’un père, d’une mère ou d’un fils a un coût… ».
Viaghji in Euskadi
«
Le Pays Basque et l’Arcusgi c’est une longue histoire d’amitié, on
pourrait presque même parler d’amour, et cela remonte à plusieurs
années... Nous y allons une ou deux fois par an, nous avons tissé
des liens extraordinaires avec de nombreuses personnes. À chaque
voyage, nous revenons toujours plus riches, riches
d’une autre culture,
d’un autre savoir vivre, d’un accueil chaleureux et fraternel, de
mille souvenirs qui nous font dire : Anaiak gara, simu fratelli ! ».
Regard «
politico-culturel » sur la Corse
En ce qui concerne la
situation actuelle de la Corse, Louis Franceschi estime que « malgré
de légères avancées, au niveau linguistique
et artistique, le
chemin de la reconquête culturelle est encore long… Et d’un point de
vue politique, seulement une réelle prise de conscience patriotique
pourrait, à notre sens, sortir la Corse du marasme dans lequel elle
s’enlise ».
L’Arcusgi évolue mais
reste fidèle à sa démarche originelle
« Notre démarche est
identique à celle que l’on avait à la création du groupe, mais elle
a mûri au fil des années, elle s’est bonifiée avec le temps, et nos
discours sur la résistance sont davantage réfléchis. Par ailleurs,
les réactions du public qui nous suit en concert, nous laisse penser
qu’il faut garder notre identité et notre indépendance culturelle ».
1984-2009
: UN QUART DE SIECLE D’EXISTENCE !
Deux concerts au
théâtre municipal de Bastia, les 6 et 7mars 2009, avec
l’enregistrement d’un DVD live confié aux étudiants en audiovisuel
de l’IUT di Corsica
« La célébration des
25 ans de l’Arcusgi représente déjà une immense joie et nous
espérons pouvoir souffler nos bougies dans un climat de fête et de
fraternité avec un public que l’on espère nombreux », déclare
Lavighju Franceschi. « C’est aussi l’occasion de nous remémorer tous
les moments passés, bons ou mauvais, l’occasion de dire merci, merci
à tous ceux qui un jour ont participé à l’évolution du groupe,
qu’ils soient chanteurs, musiciens, techniciens, etc. Eux qui,
malgré tout, auront été, à leur niveau, les ruisseaux qui alimentent
le fleuve d’une démarche identitaire et légitime… ».
Choix de la scène
« Dans un premier
temps, le choix du théâtre municipal de Bastia pour l’enregistrement
du DVD live, est dû au fait que l’événement mérite une salle digne
de ce nom. D’autre part, le groupe a ses attaches dans la région
Bastiaise et puis nous voulions depuis longtemps y organiser un
concert… Donc, comme dit le proverbe : l’occasion fait le larron ».
Rencontre avec les
étudiants en audiovisuel de l’IUT di Corsica
« C’est Roland Frias,
chargé de communication de l’IUT di Corsica, qui nous a guidé vers
les étudiants de la licence professionnelle Techniques et Activités
de l’Image et du Son, et la rencontre avec ces derniers s’est
déroulée de la meilleure façon qu’il soit. Nous avons eu une vision
identique du contenu de notre DVD et, ensemble, nous allons tout
faire pour relever ce challenge ».
Au programme
Vendredi 6 mars : « En
première partie du concert, nous pourrons compter sur la présence de
Vogulera et nous invitons le public à découvrir et à encourager ces
jeunes artistes prometteurs ».
Samedi 7 mars : « Ce
sera au tour du groupe Vitalba qui nous fera l’honneur d’assurer la
première partie de notre concert ; nous pourrons apprécier avec
énormément de plaisir le talent de ces jeunes originaires de la
région de Corti qui ont déjà à leur actif un album et dont la
qualité musicale et vocale n’est plus à démontrer ».
Durant
ces deux soirées, des « surprises » sont à prévoir…
Location des places –
Bastia : Penalty Bar (Place du marché), Disquaire Chorus (Rue César
Campinchi).
Corte : Brasserie l'Oriente (Avenue Jean Nicoli).
Ajaccio : L'Appel du Large (Port de l'Amirauté).
Renseignements : Tel. +33 (0)6.18.93.06.98/+33 (0)6.09.88.76.96
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
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