Le
3 juin 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse) Le
parquet a estimé mercredi devant le tribunal de grande instance (TGI)
de Paris qu'il ne pouvait être reproché à Nicolas Sarkozy aucune
atteinte à la présomption d'innocence d'Yvan Colonna pendant la
durée de son mandat de président de la République.
Invoquant l'article 67 de la
Constitution sur l'immunité présidentielle, la vice-procureure
Pauline Caby s'est associée à la demande exprimée par les avocats du
chef de l'Etat de "surseoir à statuer" sur cette plainte du
nationaliste corse tant que Nicolas Sarkozy occupe l'Elysée.
"Contrairement à ce que dit Yvan
Colonna, l'article 67 ne fait pas obstacle à la réparation du
préjudice mais (...) ne fait que reporter l'exercice de l'action"
jusqu'à 2012, ou au plus tard 2017, a déclaré Mme Caby.
La 1ère chambre civile du TGI, qui
se prononcera le 8 juillet, examinait au fond, en l'absence de
l'intéressé, une plainte du berger corse, débouté en référé en avril
2007 puis en appel en avril 2008.
Condamné deux fois à perpétuité
aux assises pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac à
Ajaccio en 1998, Yvan Colonna a toujours clamé son innocence et
s'est pourvu en cassation après le second verdict prononcé le 27
mars 2009.
Parallèlement à la procédure
pénale, il réclame au civil 50.000 euros de dommages et intérêts à
l'actuel chef de l'Etat, qu'il accuse de l'avoir plusieurs fois
publiquement présenté comme coupable avant tout jugement, lorsqu'il
était ministre de l'Intérieur.
Ce fut notamment le cas le 5
janvier 2007 lors d'un déplacement du candidat Nicolas Sarkozy à
Sainte-Lucie de Tallano (Corse-du-Sud).
"Vous pensez qu'il est l'assassin,
comme vous l'avez dit le jour de son arrestation?", lui avait alors
demandé un journaliste.
"Si, vous le savez! Il n'y a pas
que moi qui le pense. Sinon je ne pense pas qu'on l'aurait gardé en
prison", avait répondu M. Sarkozy.
Le 4 juillet 2003, M. Sarkozy
s'était en effet félicité lors d'une réunion publique de
l'arrestation de "l'assassin du préfet Erignac". Ces propos sont
aujourd'hui prescrits.
Yvan Colonna y avait encore fait
allusion lors de son procès en appel, en février-mars, dénonçant les
"pressions" exercées selon lui par Nicolas Sarkozy sur la justice
pour le faire condamner.
L'actuel président "a pesé de tout
son poids sur une condamnation future", a répété mercredi Me Antoine
Sollacaro, un des conseils de Colonna, fustigeant une "machine à
broyer".
Les avocats du berger corse ont
déploré que le chef de l'Etat ne puisse être poursuivi alors que
lui-même a intenté plusieurs actions en justice depuis 2007 pour
atteinte à son image ou à celle du couple qu'il forme avec Carla
Bruni.
"Il y a une rupture totale de
l'égalité des citoyens devant la loi", a protesté Me Pascal
Garbarini.
Pour M. Sarkozy, Me Jean-René
Farthouat a défendu le bien-fondé de l'article 67, "un texte
fondamental qui s'impose par la nécessité de protéger le président
dans sa fonction", a-t-il dit.
Me Thierry Herzog, autre avocat du
chef de l'Etat, a qualifié de "visionnaires" les propos contestés de
son client, eu égard à la double condamnation d'Yvan Colonna à la
prison à vie.
"Une fois de plus il se dérobe aux
débats judiciaires", a aussi fait remarquer Me Herzog en référence à
l'absence du plaignant, qui a refusé mercredi d'être extrait de
prison sans donner d'explication à ses avocats
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