Le
25 juin 2009 : (13:00 Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)
Le Parisien : Guadeloupe : Domota maintient la pression.
Nicolas Sarkozy avait promis de venir en Guadeloupe« dès que le
calme serait revenu » ? Est-ce le cas ?
Les premières
personnes qui annoncent pour l’instant son arrivée sont les
escadrons de gendarmerie qui viennent de débarquer. Si le climat
était si fiable, je me demande pourquoi envoyer 1 200 gendarmes
supplémentaires en Guadeloupe !
Rencontrerez-vous le président ?
Aucune invitation ne
nous a été faite.
Donc, vous ne le rencontrerez pas…
A priori non.
Où en est l’application des accords dits Jacques Bino ?
L’Etat
et le Medef veulent revenir sur ces accords signés le 4 mars.
L’arrêté d’extension de l’accord salarial pris par Brice Hortefeux
le 3 avril a remis en cause la pérennité de l’augmentation de 200 €
au-delà de trois ans, ce qui instaure une disparité entre les
salariés en Guadeloupe et une distorsion de concurrence entre les
employeurs. Le gouvernement fait une fois de plus allégeance au
Medef, alors que les partenaires sociaux avaient trouvé un
compromis. De plus, le RSTA (NDLR : revenu supplémentaire temporaire
d’activité) mis en place par l’Etat pour contribuer, à hauteur de
100 €, à l’augmentation des salaires s’avère être un mécanisme d’une
complexité insurmontable pour ceux qui devraient en profiter. Tout
est fait pour décourager les Guadeloupéens.
C’est pour cela que vous avez appelé à une semaine de mobilisation
au moment de la visite du président ?
Oui, mais pas
seulement. Nous voulons aussi protester contre la répression
judiciaire actuellement en cours contre les travailleurs qui ont
participé à la mobilisation. Même nos avocats sont convoqués au
tribunal pour être mis en examen ! On peut également parler de
répression sociale : les trois plus grands hôtels de l’île ont
fermé, ce qui a jeté à la rue 752 salariés, dans le silence complice
de l’Etat et des élus. De plus, l’Etat veut autoriser la mise en
place de pompes automatiques dans les stations-service, ce qui
entraînerait le licenciement de 1 500 personnes. Cette répression
sociale se manifeste encore par des fermetures d’entreprises de la
part d’employeurs qui se disent en difficulté, alors qu’ils ne
payent pas leurs cotisations sociales depuis des années.
Il y a eu quand même des avancées…
Certes, les prix de
certains produits ont baissé, ceux de l’eau et des loyers sont
gelés, mais on constate que l’Etat et les patrons sont en train de
s’organiser pour revenir à la situation antérieure.
Quelles formes prend la mobilisation ?
Il y a un certain
nombre de conflits qui perdurent : par exemple, les pompiers de
l’aéroport sont en grève depuis le 17 décembre. Depuis la signature
du protocole, le 4 mars, les grèves n’ont en fait jamais cessé.
Cette semaine, nous nous mobilisons autour des différents conflits.
Tout cela sera ponctué par une grande manifestation samedi dans les
rues de Pointe-à-Pitre.
Lundi, à Versailles, Nicolas Sarkozy a évoqué, à propos de
l’outre-mer, la question de l’égalité, et a promis de dégager des
moyens…
J’ai entendu cela,
mais c’est en totale contradiction avec les décisions qui sont
prises en Guadeloupe, d’autant que la discrimination raciale à
l’embauche ne fait que s’accentuer contre les Guadeloupéens. Ce que
dit Sarkozy, ce ne sont que des discours. Dans la réalité, rien n’a
changé, bien au contraire.
Ne regrettez-vous pas d’avoir refusé de participer aux états
généraux sur l’outre-mer ?
Les seules personnes
qui se félicitent peut-être de ces états généraux, ce sont le
préfet, le coordinateur et quelques membres du gouvernement. Ces
états généraux sont un échec total. Les Guadeloupéens ne savent même
pas de quoi il s’agit. C’est un débat de bureaucrates et d’experts.
Pour cacher la vérité, on va dire que cela a été la plus grande
consultation qui a jamais existé sur l’outre-mer. Il faut arrêter de
se moquer des gens : s’il y a autant de mécontentement, c’est parce
que rien n’est fait pour permettre aux Guadeloupéens de s’expliquer
librement.
Vous ne souhaitez pas bienvenue à Nicolas Sarkozy ?
Il est président, il
fait ce qu’il veut de son agenda…
Source :
Le Parisien :
Guadeloupe : Domota maintient la pression
Propos recueillis par Philippe Martinat
24.06.2009
Dossier
Soutien Guadeloupe / Antilles
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
UGTG,
Publié par
La Centrale
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