Le
26 juin 2009 : (13:00 Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse) Avant
la venue en Guadeloupe de Nicolas Sarkzy, le LKP et ses militants se
mobilisent afin de lui porter un message. Des avocats, dont
deux sont poursuivis par la justice coloniale, s'adressent au
Président de la République :
Pointe-à-Pitre, le 25/06/09
Monsieur le Président
de la République,
Votre venue éclair en
Guadeloupe et en Martinique est l’occasion pour les Avocats que nous
sommes de vous interpeller sur la situation inique qui frappe tous
ceux d’entre nous qui ont osé et osent encore se dresser contre les
dysfonctionnements de l’appareil judiciaire qui sévissent et
prospèrent « sous les cocotiers ».
La lutte pour la défense des droits de l’Homme est un combat
permanent et passe par la défense intransigeante de la violation des
droits de ceux qui ont pour mission de DEFENDRE.
C’est en ce combat
que nous Avocats Guadeloupéens et Martiniquais militants, croyons de
toutes nos forces, souvent au péril de notre liberté de penser,
voire de notre liberté tout court.
Faut il vous rappeler
que déjà, après les évènements de Mai 1967, qui ont décimé les
populations ouvrières en Guadeloupe, le Bâtonnier Félix RODES,
devait comparaître en 1968 devant la Cour de sûreté de l’état
(français bien sûr) pour y être acquitté.
Faut il vous rappeler
qu’en 1983, le Bâtonnier Roland EZELIN allait faire l’objet de
poursuites disciplinaires à la demande du Parquet Général pour des
faits d’outrage, faits pour lesquels la Cour Européenne des Droits
de l’Homme le blanchira totalement et condamnera la France (arrêt
Strasbourg 26 Avril 1991 - EZELIN contre France).
Faut il vous rappeler
que quelques années plus tard, Maître Brigitte RODES, connaîtra les
foudres du Parquet pour des faits d’outrage, avant d’être relaxée
par le Tribunal Correctionnel.
Faut il vous rappeler
que Maître FALLA connaîtra la célérité du même parquet et d’un
magistrat du siège pour avoir répondu à une interview et se voir par
là même poursuivi à Paris pour des faits de diffamation envers un
magistrat.
Faut il vous rappeler
que Maître Harry DURIMEL (l’Avocat ayant dénoncé le scandale du
chlordécone), sera la cible du Parquet en 2007, avant que la
procédure inique diligentée à son encontre ne soit purement et
simplement annulée par la Chambre de l’Instruction, pour être
finalement contre toute attente validée par la Cour de Cassation.
Faut il vous rappeler
que Maîtres Sarah ARISTIDE et Patrice TACITA, déposeront plainte
avec constitution de partie civile en 2007 et 2008 pour écoutes
illicites et que le Parquet fera tout pour étouffer ces deux
affaires.
Mieux faut il vous
rappeler que ces deux Avocats se verront poursuivis par un juge
d’Instruction et le procureur de la république de POINTE-A-PITRE,
pour avoir osé dénoncé publiquement le traitement réservé à leurs
plaintes, pour des faits de diffamation publique envers un magistrat
et de violation du secret professionnel.
Faut il vous rappeler
que la procédure initiée à l’encontre de Maître ARISTIDE et TACITA
est aujourd’hui confiée à un juge d’instruction parisien dans le
seul but de couper ces Avocats militants d’une véritable justice, de
leur soutien populaire et de leurs Conseils Guadeloupéens
Martiniquais et Guyanais.
Faut il vous rappeler
que nos Confrères militants pour ces mêmes valeurs en terre
Martiniquaise ne sont pas mieux lotis et que ce sont encore une fois
toujours les mêmes Maîtres MANVILLE, DUHAMEL, GERMANY, CONSTANT et
autres, qui subissent les affres de la même justice coloniale.
Faut il vous rappeler
que d’autres Avocats outre les procédures judiciaires sus visées,
subissent au quotidien la férocité du recouvrement fiscal et social.
Est il normal que les
foudres de cette justice là s’abattent de façon systématique et
implacable sur tous ceux qui osent la dénoncer et la combattre ?
Si nous n’avions pas fait le choix d’être des Avocats Militants,
engagés aux côtés des plus démunis, des étrangers et des
syndicalistes, il est certain que nous ne subirions pas encore
aujourd’hui le sort de ceux que l’ordre répressif veut briser pour
museler les droits de la défense.
Il y aurait largement matière à ce qu’une commission parlementaire
enquête sur ces dysfonctionnements qui déshonorent l’état de droit.
Nous ne pouvions
demeurer taisant, à l’heure où vous vous apprêtez à fouler notre
Péyi Gwadloup et ne désespérons pas d’une réponse de votre part face
à nos légitimes interrogations.
Nous vous prions de
croire Monsieur le Président de la République à l’assurance de nos
salutations distinguées.
Messieurs les Bâtonniers Roland EZELIN – Félix RODES,
Maîtres Sarah ARISTIDE - Evita CHEVRY – Brigitte RODES – René FALLA
– Harry DURIMEL - Patrice TACITA
Dossier
Soutien Guadeloupe / Antilles
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