Le
15 mai 2009 : (13:00 Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse) Les
cas de blessures au visage par ces puissants lanceurs de balles en
caoutchouc se multiplient. La police des polices enquête.
Les nouvelles armes
anti-émeutes de la police et de la gendarmerie sont-elles
dangereuses ? Alors que la justice tente de savoir dans quelles
conditions deux hommes de 21 ans et 31 ans ont été grièvement
blessés à l'œil par des tirs de flashball, à l'occasion
d'échauffourées à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), le 9 mai dernier,
l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) instruit
plusieurs affaires où des manifestants ont été atteints au visage
par des projectiles apparemment tirés par les forces de l'ordre.
Au-delà de la
Corse, où l'on suspecte un tir tendu de grenade lacrymogène contre
un jeune de 14 ans, le 30 mars dernier, les «bœufs-carotte», comme
les policiers appellent les inspecteurs de l'IGPN, enquêtent sur des
incidents à Nantes, Toulouse ou Neuilly-sur-Marne
(Seine-Saint-Denis). En cause, notamment : le «lanceur 40», dernier
cri de l'armurerie «non létale», qui théoriquement blesse mais ne
tue pas. «On ne parle plus d'arme non létale mais de moyen de force
intermédiaire», corrige un haut fonctionnaire de la Place Beauvau.
Comme si la polémique sur le pistolet à impulsion Taser avait laissé
des traces.
Cette arme,
également dénommée le «40-46» ou «LBD» (lanceur de balles de
défense), a été commandée à 2 500 exemplaires par le ministère de
l'Intérieur pour équiper les services confrontés aux violences
urbaines. Son atout : à la différence du classique flashball qui
tire à 15 mètres, ce superlanceur peut envoyer des projectiles à
plus de 40 mètres. Avec suffisamment de force pour mettre K.-O. sa
cible. Ce que ne permettait pas toujours l'ancien modèle, dès lors
que la personne visée portait un épais blouson.
L'IGPN a publié
le 6 novembre dernier une notice d'emploi de cette arme. Tout
fonctionnaire de police doit être spécialement habilité, après avoir
suivi une formation où on lui enseigne notamment qu'il est interdit
de tirer à bout portant ou de viser la tête. Avant de tirer, il faut
utiliser le viseur de l'arme et même anticiper sur les éventuels
mouvements qui amèneraient la cible à exposer son visage.
Filmer les
actions des agents
À
Villiers-le-Bel, la CRS 40 de Dijon envoyée sur place n'aurait pas
utilisé de flashball. Mais la Sécurité publique locale en était
dotée. À Toulouse, le 19 mars, c'est une balle en caoutchouc tirée
par des fonctionnaires de la brigade anticriminalité (BAC) qui a
crevé l'œil d'un étudiant de 25 ans. À Neuilly-sur-Marne, le
1er mai, un jeune homme de 18 ans a aussi été touché au visage. De
plus en plus, des unités d'intervention non spécialisées dans le
maintien de l'ordre sont ainsi amenées à employer ces nouveaux
«moyens de force» dont la police s'est dotée après les émeutes de
l'automne 2007 pour mieux se défendre.
La commission
nationale de déontologie de la sécurité recommande que l'usage de
ces armes soit filmé pour réduire les risques de bavures. Le
ministère de l'Intérieur y semble favorable. La loi Estrosi contre
les bandes devrait permettre de généraliser l'enregistrement des
actions de police. Un système de microcaméra directement apposée sur
le vêtement de l'agent, au niveau du col, est même à l'étude.
Le figaro.fr
Source photo :
Le Figaro,Unità Naziunale, Archives du site.
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Le Figaro, Unità Naziunale
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