Le
27 mai 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)
(Tahitipresse) - Les
représentants siégeant à l'assemblée de Polynésie ont adopté, mardi,
deux lois du pays destinées à protéger l'emploi local. Une durée de
résidence de cinq ans en Polynésie sera désormais exigée aux
demandeurs d'emploi pour que ceux-ci puissent entrer dans le cadre
de ces mesures. Les deux textes, qui concernent la fonction publique
et le secteur privé, prévoient que les "résidents" polynésiens,
c'est à dire les personnes pouvant bénéficier de cette facilité
d'accès à l'emploi, seront les individus pouvant justifier d'au
moins cinq années de résidence en Polynésie. Les textes concerneront
également les conjoints de ceux-ci, après avoir fait la preuve de
deux ans de mariage ou de concubinage.
Toutefois, précisent les
documents, "les périodes passées en dehors de la Polynésie française
pour accomplir le service national, pour suivre une formation ou
pour des raisons familiales, professionnelles ou médicales ne sont
pas (…) une cause d'interruption ou de suspension de ce délai".
Dans la pratique, un grand
nombre de cadres d'emplois de la fonction publique sont concernés
par la mesure, de la catégorie D à la catégorie A (exceptés ceux de
la filière santé et recherche).
Un double concours devrait
donc voir le jour. Le premier sera ouvert aux "résidents" et
concernera 95% des postes à pourvoir. Les 5% restants feront l'objet
d'un second concours destiné, celui-là, aux "non-résidents".
Des "offres d'emploi
soumises à condition de résidence'"
Dans le secteur privé, "une
liste des activités professionnelles" concernées par ces mesures
sera ultérieurement arrêtée en conseil des ministres.
Les employeurs auront donc
"l'obligation" de "déposer toute offre d'emploi" auprès du SEFI (le
pôle emploi polynésien) "et de la maintenir durant un délai d'un
mois". Ils devront en outre "faire figurer de manière lisible la
mention: 'offre d'emploi soumise à condition de résidence'".
En cas de manquement à ces
règles, l'employeur se verra infliger une amende pouvant atteindre
180 000 Fcfp (environ 1500 euros). Si ce dernier décidait
d'embaucher tout de même un "non-résident", il ne pourrait alors
bénéficier, pour le salarié concerné, que "des aides publiques à
l'emploi et à la formation professionnelle".
Le Tahoera'a souhaitait 10
ans de résidence
Bien que l'esprit du texte ait
obtenu un quasi-consensus au sein de l'hémicycle, plusieurs points
de discorde sont toutefois apparus.
En premier lieu, le Tahoera'a de Gaston Flosse a souhaité rallonger
la période de résidence à 10 ans, amendement finalement rejeté.
Plusieurs élus de l'UPLD d'Oscar Temaru étaient pourtant favorables
à un tel délai mais compte tenu de l'alliance du parti
indépendantiste avec diverses formations autonomistes, une période
de 5 ans à finalement été arrêtée. Il aura tout de même fallu que le
président de Polynésie rappelle à l'ordre ses troupes pour que
celles-ci parlent d'une seule voix.
La filiation pas prise en
compte
Autre interrogation formulée
par plusieurs représentants : celle de la non prise en compte de la
filiation. Ainsi, un enfant de parents polynésiens né en métropole
et n'ayant jamais vécu en Polynésie ne pourra obtenir un statut de
"résident" qu'après avoir passé cinq années sur place. Une
disposition jugée "regrettable" par le vice-président du parti
orange, Édouard Fritch.
"Ce sont les limites de la loi
statutaire (…) Il faudrait s'affranchir de la constitution
française", lui a répondu le ministre de l'Emploi, Pierre Frébault,
la République privilégiant en effet le droit du sol au droit du
sang.
Quoi qu'il en soit, les élus
se sont félicités de l'adoption de ces textes, un "accouchement" qui
aura été "long", les deux projets de loi étant à l'étude depuis cinq
ans.
Bien que ces mesures réduisent
les champs d'emplois ouverts aux "non-résidents", Pierre Frébault a
néanmoins tenu à indiquer que la Polynésie ne souhaitait pas vivre
"en autarcie", ni se "fermer au monde". "L'emploi ne sera jamais
interdit", a argué le ministre qui voit tout de même dans ces
avancées "le premier pas vers" une "citoyenneté".
Assemblée
Polynésie Rapport sur la priorité a l'emploi local dans
l'administration
Assemblée
Polynésie Rapport sur la priorité a l'emploi local dans le secteur
privé
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