Le
2 mars 2009 :
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)
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Genèse de la continuité territoriale :
La loi
d'orientation agricole de 1960 stipule que les régions éloignées de
leur point de mise en marché ont droit à une aide financière
permettant d'alléger leurs coûts de transport. Elles sont alors
classées en Zone Spéciale d'Action Rurale.
Or ce
classement en zone spéciale d'action rurale a été demandé par les
Syndicalistes agricoles (de l'Époque) qui ont vu leur requête
rejetée. Alors même que la Bretagne qui se trouvait dans une
situation économique et géographique plus favorable que la Corse a
été classée en zone spéciale d'action rurale bénéficiant ainsi de
tarifs de transport 30 inférieurs à ceux qui sont pratiqués par la
SNCF.
On peut lire
dans le rapport de l'ingénieur général Ulhen en 1974:
" Située
actuellement dans une économie de marché largement ouverte sur les
échanges, l'agriculture insulaire est tributaire des transports,
tant au niveau de ses approvisionnements : engrais produits
phytosanitaires, matériel, etc ... Que de l'écoulement de ses
productions: vins, agrumes ...
Aux sujétions
et aux risques de tout ordre qu'une telle situation présente quant
aux délais d'acheminement et aux dangers de détérioration des
produits, s'ajoute une pénalisation importante au niveau des coûts
de production et de commercialisation.
Si l'on tient
compte de l'ensemble des frais d'expédition et d'approche qui
frappent les mouvements des diverses denrées et matériels
nécessaires à son activité, on peut estimer à 20 millions de francs
(soit en francs constant 200 millions 1998) la pénalisation globale
que subit annuellement l'agriculture Corse du fait de l’insularité.
Il ne m'appartient pas ici de proposer des solutions dont la
recherche est actuellement à l'étude par ailleurs. Qu'il me soit
néanmoins permis d'espérer que celles-ci aboutiront rapidement. "
Aussi pour
utiliser l'enveloppe de façon efficace les Syndicalistes ont proposé
le principe de l'aide sélective. Il s'agissait d'utiliser
essentiellement l'aide financière pour subventionner l'importation
de marchandises nécessaire à la corse que l'on ne pouvait pas
produire dans l'île, mais également aider la mise en marché de la
production locale qui ne trouvait pas de déboucher localement.
Malheureusement Messieurs François Giaccobbi et Jean Zuccarelli
montèrent au créneau en arguant que le principe de l'aide sélective
favoriserait une partie de la population seulement. Cela constitue à
notre sens une aberration puisque, jusqu'à preuve du contraire, le
développement économique (principal objectif de l'aide sélective) a
pour but l'amélioration de l'économie locale et la création
d'emplois.
En tout état
de cause, l'idée de l'aide sélective fut abandonnée au profit d'un
autre principe (dicté par Messieurs Giaccobbi et Zuccarelli) qui
consistait à facturer le prix du kilomètre de mer au même tarif que
le kilomètre de voie ferrée entre la Corse et le continent.
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Cette
idée aurait peut-être eu des conséquences bénéfiques si l'aide avait
été apportée également aux liaisons avec l'Italie et la Sardaigne.
Mais les
Pouvoirs Publics fidèles à leurs préjugés conservateurs (et
peut-être par peur de voir la Corse s'émanciper économiquement si
elle s'inscrivait dans ce grand courant d'échange commercial) ont
préféré enfermer la Corse dans des relations strictement
"hexagonales".
D'autre part,
il est important de noter que:
La production
viticole ne pouvait pas bénéficier des subventions de la continuité
territoriale car la compagnie maritime propriétaire des pinardiers,
ne faisant pas partie de la "Conférence Maritime", ne bénéficiait
pas de l'aide aux transports. Pour donner jusqu'au bout l'illusion
que la continuité territoriale allait permettre de gommer le "
handicap " de l'insularité, on créa en 1976 une filiale de la
Compagnie générale Transatlantique (qui assurait les liaisons entre
la Corse et le contient) que l'on baptisa: la SNCM. Cette
appellation était voisine de SNCF donnant ainsi le sentiment que
prendre le bateau pour effectuer les trajets entre la Corse et le
continent équivalait à prendre le train.
Au bout de 5
années on pouvait constater un triplement de l'enveloppe de la
continuité territoriale ainsi qu'un doublement de certains prix de
transport. Un bel exemple de gaspillage de l'argent public en Corse.
Cependant, en
Février 1984, le rapport ministériel de Monsieur Noël De
Saint-Pulgent reconnaissait (un peu tardivement) le bien fondée du
principe de l'aide sélective donnant ainsi raison aux revendications
syndicales initiales: " La continuité territoriale, si elle était
sélective, permettrait notamment de protéger le marché Corse ou à
l'inverse de favoriser l'entrée de certains produits plus
efficacement que la fiscalité qui devrait donc être utilisée pour la
réalisation d'autres objectifs. "
Il faut
souligner que quelques années après, lors de la venue en Corse de
Monsieur Prada et sa table ronde, le très regretté Yves Le BOMIN lui
proposa de prendre pour base de discussion le Rapport Saint-Pulgent,
il lui fut répondu sèchement : NON. (C'était le retour des
jacobins).
Monsieur
Glavany fervent adepte de la continuité territoriale.
Il est
regrettable de constater dans un rapport qui par essence se veut
objectif la subjectivité avec laquelle Monsieur Glavany présente le
dossier de la continuité territoriale.
Son exposé est
une apologie de ce principe et de ses conséquences bénéfiques pour
l'économie Corse et l'auteur n'oublie pas de mentionner que l'Etat
consent un effort financier toujours croissant afin d'assurer la
continuité territoriale entre la Corse et le continent. Cependant il
n'est pas dit un mot sur ses effets pervers.
La règle des 5
tonnes en est un exemple.
Cette règle,
qui fut une des applications du principe de la continuité
territoriale, a pour partie "W le sort de la filière ovine et
caprine. Elle avait pour principe de pratiquer des coûts de
transport dégressif uniquement à partir de 5 tonnes de marchandises
transportées. En dessous de ce quota, les tarifs étaient les mêmes
quelle que soit la quantité transportée.
Puisque seuls
les industriels de Roquefort pouvaient assurer des exportations
supérieures à 5 tonnes les producteurs locaux ont été condamnés à
vendre leur lait à cette société faute de pouvoir laisser leurs
fromages s'entasser sur les quais jusqu'à ce que le poids fatidique
des 5 tonnes soit atteint.
Il est
frappant (mais pas étonnant) de lire Monsieur Glavany à ce sujet: "
... La filière ovine et caprine s'est redressée à partir des années
70 grâce à la présence d'un noyau fort d'éleveurs professionnels, à
l'impulsion donnée à la production fromagère par la fabrication de
roquefort et aux fabrications typiques de l'île. "
Les
fabrications typiques de l'île pour reprendre les termes de cette
citation seraient bien plus importantes si la règle des 5 tonnes ne
les avait pas bridées. Autre exemple d'actualité, la Corse importe
18 000 Tonnes
de viande par an l'aide au transport représente 60 centimes du Kilo
ce qui représente la construction de deux abattoirs par an.
Alors que la
Haute-Corse ne possède même pas un seul abattoir.
(Le chiffre de
60 centimes le Kilo à été donné par les Grandes Surfaces, mais nos
calculs le situerait plutôt à plus du double). Un seul handicap; le
monopole de destination. Il est d'usage courant de parler du
"handicap de l'insularité" comme d'utiliser le mot " continent "
pour désigner la France.
Ce vocabulaire
est porteur de fausses idées qui conduisent à masquer l'évidence
même.
Qu'il nous
soit permis, tout d'abord, de faire remarquer que pendant des mois
la Bosnie à refusée tout accord de Paix avec la Croatie et ceci tant
qu'un couloir d'accès à la mer ne lui serait pas donné.
Les Bosniaques
auraient-ils fait la Guerre pour un handicap ? J'aimerais bien,
également que l'on me commente le "Handicap de l'insularité
japonais". En Europe, le miracle économique Irlandais ne semble pas
souffrir de ce prétendu handicap, outre le fait que l'Irlande est à
la pointe de la micro-informatique, il est plus troublant encore
d'apprendre qu'ils sont leaders Européens de la construction de
Mobil Home qu'ils exportent a des prix défiant toute concurrence
dans le sud de la France… Bien sûr, que l'insularité a des
contraintes, notamment de conditionnement des marchandises, ainsi
que de ports et de mise à bord, mais une fois ces opérations
effectuées Le kilomètre de mer est le moins cher qui soit.
Après vingt
ans de continuité territoriale (et un siècle d'ordonnance douanière)
nosNotables Continuent de désigner le mal :
il
s'agit du MONOPOLE des transports. Entendez:
le monopole de
la SNCM.
Faut-il, jeter
des dizaines de marins corses à la mer ? Ou créer une compagnie
maritime corse? Sur le fond, le problème n’est pas là. Par contre il
est criminel pour la Corse de continuer d’ignorer les 1 800 000
clients potentiels en Sardaigne, l’autoroute Munich-Rome, à l’Est
des Alpes, à moins de deux heures de N.G.V. de Bastia; ou encore la
Catalogne à une nuit de ferry d’Ajaccio...etc
Serait il
interdit de vendre des clémentines et du vin en Sardaigne, à Vienne
où à Barcelone sans passer obligatoirement par Marseille?
En fait la
Corse ne souffre que d’un seul handicap: LE MONOPOLE DE DESTINATION
!
R.
Simoni
Article de 1999, Journal Per l'Indipendenza di A Nazione
Dossier
Roger Simoni, patriottu
Corsu
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Per l'indipendenza di A
NAZIONE, Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE
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