Le
10 mars 2009:
(13:00
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)
Le procès en appel de Yvan Colonna défraie la
chronique au quotidien. Le 8 février 2009, veille de la réouverture
de l’affaire, la Commission Anti-Répression (C.A.R.) du mouvement
Corsica Libera s’est mobilisée devant le tribunal d’Ajaccio. Elle
demande la relaxe du berger de Cargèse. Le 1er Février 2009, en
Corse, le mouvement Corsica Libera voyait officiellement le jour. Ce
congrès a regroupé les principaux partis indépendantistes de l’île :
Corsica Nazione Indipendente, Rinnovu Naziunale, ANC-PSI et Strada
Diritta. Aujourd’hui, ils se sont réunis autour d’un seul et même
mouvement souverainiste. Souhaitant se baser sur des revendications
claires, Corsica Libera s’appuie sur des fondamentaux. Le mouvement
lutte pour la création d’une citoyenneté territoriale corse, contre
la mainmise des multinationales sur les ressources de l’île, pour un
véritable projet de développement durable, pour une officialisation
de la langue Corse, et enfin, il lutte pour la libération des
prisonniers politiques. Dominique Tafani, l’un des responsables et
porte parole du C.A.R., lui même ancien maquisard, puis "prisonnier
politique", nous éclaire sur ce procès. Opinion d’un nationaliste
corse.
Selon vous, Yvan Colonna est-il coupable ?
Nous, en tant que
nationalistes corses, nous ne nous posons pas la question de savoir
si Colonna est coupable ou non. Nous sommes là pour lui apporter un
soutien patriotique.
Lors de l’assassinat du Préfet Erignac, Colonna était-il impliqué
dans les milieux nationalistes ?
Non, Yvan ne militait
plus depuis le début des années 1990.
C’est pourtant ce qu’avançait la justice pour le mettre en cause...
Au niveau de cette
justice d’exception, nous savons que toutes les accusations sont
faites à charge. A partir de là, tout est bon pour rendre les gens
coupables, lorsqu’il faut trouver des coupables.
Au sein des mouvements nationalistes, y a-t-il un sentiment commun
vis à vis de ce procès ?
Chez les
nationalistes corses, il y a une solidarité qui se fait tout
naturellement, comme dans tout procès où les nationalistes corses
sont mis en cause. Mais pour Yvan Colonna, je crois que ça dépasse
le mouvement nationaliste. Je pense que tous les corses se sentent
impliqués. Parce que l’on sait bien que ce procès est
instrumentalisé et que depuis le début, l’instruction s’est faite
seulement à charge.
A chaque fois que la
défense de Yvan Colonna a essayé de faire avancer les choses... A
chaque fois qu’elle a demandé des actes de procédures pour démontrer
son innocence, elles ont été refusées. Comme par exemple, la
reconstitution ! Il est quand même extraordinaire qu’on ait refusé
une reconstitution à une personne inculpée pour meurtre.
Donc c’était le coupable idéal...
Ce n’était peut être
pas le coupable idéal... Mais il fallait le mettre dans un schéma
comme aux débuts de l’enquête, lorsqu’ils étaient sur ce qu’ils
appelaient "la piste agricole". Des dizaines de personnes se sont
retrouvées emprisonnées parce que c’était des profils qu’il fallait
intégrer dans "la piste agricole".
Qui aurait pu avoir un quelconque intérêt à tuer le préfet Erignac ?
Vous pensez peut être aussi qu’on a oublié des pistes, comme le
croit Didier Vinolas, l’ancien secrétaire général adjoint de la
préfecture de Corse...
Je ne veux surtout
pas rentrer dans ce genre de débat qui ne nous intéresse pas et qui
ne nous concerne pas. Le problème c’est qu’il faut sortir la Corse
de l’ornière dans laquelle elle se trouve. Le Préfet Erignac est une
victime du conflit qui existe entre la Corse et la France. Et cela
ne passera pas par une solution judiciaire. Cela ne pourra passer
que par une solution politique et négociée. Sinon je pense que l’on
va aller de drame en drame et de victime en victime. Il faut éviter
que cela ne se reproduise.
Je pense qu’il faut
une prise de conscience de la part de Paris. A un moment donné, il
faudra négocier.
Si Colonna est finalement condamné, y aura-t-il des manifestations
de soutien ?
Oui naturellement, il
y aura des mobilisations. Même lors de la première condamnation il a
eu des mobilisations spontanées. Certains lycées étaient en grèves,
des jeunes sont descendus dans la rue... Et ce n’était même pas
organisé par un quelconque mouvement nationaliste. Il y a un
sentiment d’injustice, ressenti pas l’ensemble de la population
corse.
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http://www.hautcourant.com/Nous-sommes-la-pour-apporter-un,718#forum1753
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Unità Naziunale, Archives du site.
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