Le
21 juin 2006 : Lors d'une conférence de presse, organisée le 21
juin, Corsica Nazione Indipendente a annoncé la création d'un nouvel
outil performant afin de se substituer aux institutions politiques
et consulaires défaillantes. Voici l'intégralité de la conférence de
presse :
Corsica Nazione Indipendente
CUNFARANZA STAMPA
21 06 06
Le
dernier conflit social de « PUBLI-NICE » et les conséquences
importantes qu’il aurait pu avoir sur la situation de la Corse
conduisent Corsica Nazione Indipendente à rendre publique sa
position sur cet événement et, de façon plus générale, sur la
gestion des relations sociales au sein de la société corse.
Tout
d’abord, force est de constater que la responsabilité exclusive de
ce conflit incombe à la direction de Nice Matin. En effet, cette
dernière, non contente de placer les porteurs de presse dans une
situation matérielle des plus précaires, s’est refusée, pendant
plusieurs semaines, à engager tout dialogue social. Elle a
délibérément laissé pourrir le conflit, spéculant sur l’impopularité
du blocage à venir et sur l’essoufflement des salariés en lutte.
L’objectif poursuivi était de toute évidence de pousser les
grévistes dans les pires difficultés au plan matériel, pour les
dissuader d’engager de nouveaux conflits dans l’avenir. C’est en
fait la soumission totale et définitive des syndicalistes que
voulaient les dirigeants de Nice Matin. L’arrogance de l’argent
s’est trouvée face à la détermination d’une poignée de travailleurs
et de leurs syndicats, sûrs de leur bon droit et prêts à se battre
pour en imposer la prise en compte.
Toutefois, le blocage a causé de nombreux désagréments à d’autres
Corses, ce que la direction enregistrait avec satisfaction. Le
blocage du dépôt pétrolier, puis les préavis de grève déposés dans
les transports, ont suscité de lourdes inquiétudes et des risques de
divisions, voire de confrontations internes à la société corse, pire
cas de figure pouvant être envisagé. Pour autant, peut-on contester
à des travailleurs le droit de se défendre face à l’injustice de
leur direction ?
Corsica Nazione Indipendente estime pour sa part que le début de
crise que nous avons vécu est dû une fois de plus à l’incurie des
autorités publiques corses, de la CTC en particulier, qui n’a pas
joué son rôle naturel de régulation des conflits. En effet,
l’Assemblée de Corse et le Conseil exécutif, en charge des intérêts
matériels et moraux de la communauté corse, auraient dû peser de
tout leur poids pour imposer à la direction de la société de
négocier avant toute menace de blocage.
Cette démission de ses élus, la Corse l’a souvent connue, à
l’occasion d’autres conflits sociaux, et il y a fort à parier que ce
genre de choses se renouvelleront dans l’avenir. Corsica Nazione
Indipendente ne peut se résoudre à voir les menaces de paralysie de
l’île se pérenniser, mais n’accepte pas davantage que les droits des
travailleurs soient bafoués par des dirigeants au demeurant souvent
étrangers à la Corse.
Aussi, nous proposons la création d’un organisme ayant vocation à se
substituer aux institutions politiques et consulaires manifestement
défaillantes. Cette organisme pourrait prendre la forme d’un
« Cumitatu Ecunomicu è Suciale », qui serait le pendant social de
« A Cunsulta Naziunale ». Au sein de ce Cumitatu siégeraient des
représentants de toutes le catégories sociales corses : salariés,
travailleurs indépendants, agriculteurs, transporteurs, membres de
l’industrie touristique, etc. Les dirigeants syndicaux pourraient
s’adresser au Cumitatu Ecunomicu è Suciale avant l’ouverture de tout
conflit. Si la justesse des revendications était reconnue,
l’ensemble des organisations adhérentes soutiendrait les
syndicalistes dans leur démarche, en amont du conflit. Ce faisant,
les différentes corporations feraient, d’une part, preuve de
solidarité à l’égard d’autres Corses en difficulté, et éviteraient,
d’autre part, que ce conflit se transforme en blocage, défendant de
cette manière leurs propres intérêts.
Dans
le cas du conflit de « PUBLI-NICE », on imagine sans peine que si la
direction s’était retrouvée dès le début confrontée à un front
d’organisations syndicales et socio-économiques, il lui aurait été
difficile d’adopter la même attitude méprisante. Ainsi, la Corse
n’aurait pas été menacée dans ses intérêts collectifs.
Nous
soumettons cette proposition à l’ensemble des forces vives de notre
pays, et tout particulièrement aux formations syndicales et
professionnelles se réclamant de la Nation corse. En effet, on ne
peut concevoir de lutte nationale sans la prise en compte, dans la
cohésion et la solidarité, des intérêts de l’ensemble des Corses.
CORSICA NAZIONE INDIPENDENTE
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Unità Naziunale
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