En
Guyane, des légionnaires affectés à la surveillance de la base
spatiale de Kourou se sont livrés dans la nuit du 6 au 7 Août 2006 à
une ratonnade anti-Noirs. Rappel des faits et réaction du MDES.
source photo
FLNC années 70 chez DCL Pierre Poggioli
Rappel
des faits
Deux jours après les faits, Carlos
Pansa est encore sous le choc de l’agression. Dimanche soir 6 août,
vers 22 h 30, ce chauffeur livreur de 25 ans était avec des amis au
volant de son véhicule, sur le parking d’un libre-service, à Kourou,
quand il a vu déferler "quarante à cinquante gars, cagoulés, avec
des bâtons, des pieds-de-biche, tout ce qui peut faire mal...".
Carlos reçoit plusieurs coups, au visage, à l’épaule, sur la jambe,
les vitres et les phares de sa voiture sont brisés... "Tout s’est
passé très vite, en moins d’une minute."
"J’ai remarqué que c’était des
Blancs, les cheveux coupés très courts, à l’allure sportive", se
souvient un autre témoin, qui préfère garder l’anonymat. Depuis un
bar, où il était attablé, il a vu le groupe approcher dans
l’obscurité... "Une fois qu’ils sont arrivés dans une zone éclairée,
ils ont mis des cagoules... Les gens ont crié Les légionnaires, les
légionnaires...", et tout le monde s’est mis à courir...",
précise-t-il.
Un
peu plus loin, place de l’Europe, le groupe s’en est pris à d’autres
jeunes, et a cassé un deux-roues, avant de se disperser.
L’expédition punitive avait commencé à quelques centaines de mètres,
non loin de la plage de la cocoteraie, où plusieurs centaines de
personnes assistaient à une soirée musicale. Trois jeunes adultes et
un mineur, souffrant d’hématomes et de plaies diverses, ont été
hospitalisés.
Dans la nuit, la gendarmerie a dû
protéger un militaire poursuivi par des jeunes, qui ont ensuite
lancé des pierres sur la brigade. "Leurs cibles étaient des jeunes
Noirs", constate le capitaine Lhombreaud, adjoint au commandant de
la compagnie de gendarmerie de Kourou.
Installé dans la ville depuis 1973
pour protéger le Centre spatial guyanais, le 3e régiment étranger
d’infanterie (REI) de la Légion étrangère regroupe 280 légionnaires
permanents et 340 militaires en séjour de courte durée.
Dans cette commune multiethnique
de 20.000 habitants, les relations avec la population sont parfois
tendues. En 1985, un légionnaire avait été retrouvé tué par balles
et plusieurs Kourouciens blessés à la suite d’une "descente" de
militaires du 3e REI dans le bourg de Kourou, quartier interdit aux
légionnaires pendant plusieurs années.
Dans une motion, la municipalité
demande aux ministres de la défense et de l’outre-mer "de faire
toute la lumière" sur cette nouvelle affaire. "Nous réclamons une
enquête administrative pour déterminer les responsabilités à tous
les niveaux, indique Jean-Etienne Antoinette, maire (divers gauche)
de Kourou. Comment cinquante militaires peuvent-ils sortir de leur
caserne armés de bâtons, avec des cagoules ?"
Cinq légionnaires ont été
auditionnés par la gendarmerie, et deux d’entre eux ont été placés
en garde à vue, mardi 8 août, à la brigade de Kourou.
Laurent MAROT
Correspondant pour Le Monde
Réaction
d'EMGANN
Emsav an tu kleiz evit Breizh dizalc'h
Mouvement de la Gauche Indépendantiste
BP 70215
22202 Gwengamp cedex
Guyane : halte aux agressions !
Communiqué de presse suite aux événements de Guyane:
Les organisations signataires de
la déclaration de Corti du 5 Août 2006 représentatives des
peuples sous domination française, dénoncent l'intolérable
agression des légionnaires français contre la jeunesse de
Guyane. Cet évenement démontre une fois de plus que l'esprit
et les pratiques coloniales se perpétuent.
Est ce que ce type d'agression
participe des "bienfaits de la colonisation" évoqués par les députés
français?
Par ce communiqué nous adressons
notre solidarité fraternelle au peuples de Gwiyann et mettons en
garde les tenants de la brutalité coloniale.
Anaram Au Patac (Occitania
Batasuna (Euskal Herria)
Corsica Nazione Indipendente (Corsica)
Conseil National des Comités Populaires (Gwadloup)
Esquerra Republicana de Catalunya (Catalunya)
Emgann (Breizh)
Mouvement de Décolonisation et d'Emancipation Sociale (Gwiann
Pati Kominis pou Lindepandans ek Sosyalyzm (Matnik)
Réaction
du MDES suite à cette expédition punitive.
-
Le MDES dénonce avec fermeté
la ratonnade raciste et préméditée opérée
par un bataillon de légionnaires contre les guyanais de
Kourou.
-
Le MDES rappelle que
les guyanais n’ont jamais voulu de la
Légion étrangère en Guyane et qu’il s’agit de récidives
de ce corps militaires à Kourou et sur le territoire guyanais.
-
Le MDES considère comme
extrêmement grave le fait qu’une
cinquantaine de légionnaires aient pu en toute liberté
préméditer une action de cette envergure sans qu’aucun
responsable de la Légion ne s’en soit aperçu. D’autant
que des mesures avaient dit-on été prises suites aux exactions
précédentes. Le MDES s’interroge sur la
nature de ce corps et sur les responsabilités de ceux qui ont en
charge l’autorité sur la Légion, ainsi que sur
les conséquences qui auraient pu en
découler s’ils s’étaient munis d’armes de guerre.
-
- Le MDES interpelle
ceux qui ont souhaité récemment que ce
corps soit affecté à la sécurité des personnes en
Guyane sur l’immaturité de leur proposition.
-
Le MDES demande aux élus
locaux d’exiger que la Légion soit
définitivement cantonnée en caserne et qu’une enquête
indépendante soit lancée afin d’établir les vraies causes de ce
type d’exactions racistes, barbares et récidivistes.
Pour le bureau du MDES,
Le secrétaire général adjoint,
Jean-Victor CASTOR
http://www.mdes.org/article88.html
Source photo :
Flnc années 70 chez DCL (photo du tract anti légion en corse) Dvd
Génération FLNC (tag anti légion en corse), Emgann, MDS, Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Unità Naziunale
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