Batasuna et Corsica Nazione
Indipendente entre autres vont adresser un courrier à chaque
candidat pour qu’ils se positionnent.
La plupart des mouvements indépendantistes de l’Etat français ont
tenu une conférence de presse hier à Paris pour faire connaître
l’Accord de Corti et interpeller les candidats à la présidence de la
République Française sur la question des droits des peuples sans
Etat. Des représentants de Batasuna, de Corsica Nazione Independente,
d’Esquerra Republicana de Catalunya, des Martiniquais de Pati
Komunys pou Lendependans ek Sosyalism (PKLS, Martinique) et du
Conseil National des Comités Populaires (CNCP, Martinique), du parti
breton Emgann, du Mouvement pour la décolonisation et l’Émancipation
sociale de la Guyane et de la formation occitaniste Anaram au Patac
ont expliqué aux médias parisiens que leur démarche de travail en
commun va au-delà du simple contexte électoral.
Cette initiative de rassemblement
des forces indépendantistes avait été adoptée l’été dernier lors des
journées de Corti et, même s’il est vrai qu’elle se concrétise pour
la première fois à l’occasion de cette campagne présidentielle, la
démarche porte sur "un travail de longue haleine en commun pour la
défense de nos peuples et de leurs droits".
"La République compte un certain
nombre de Peuples en son sein : peuple kanak, corse, basque, breton
etc. Ces Peuples devraient bénéficier du respect de droits
fondamentaux qui sont actés par nombre de textes et d’instances
internationales", ont souligné les représentants des mouvements
indépendantistes.
Déclaration de Corti
Reprenant la déclaration signée à
l’occasion de ces journées laquelle réclame en cinq points "le droit
à la reconnaissance en tant que peuple et nation, le droit à
l’autodétermination, le droit de mettre en oeuvre le développement
des langues et des cultures dans le cadre d’un statut officiel, le
droit de promouvoir et de maîtriser le développement économique et
social, et le droit à mettre en oeuvre un processus de
décolonisation", ces formations demandent aux candidats à l’Élysée
de se positionner publiquement sur ces questions. Un courrier leur
sera adressé et les réponses, si elles existent, seront rendues
publiques.
"En tant que mouvements
indépendantistes et défenseurs du droit à la souveraineté de nos
peuples, cette campagne n’est pas en principe la nôtre", ont-ils
précisé. "Pour autant, la question des droits de nos Peuples nous
paraît une question fondamentale à laquelle le futur Président de la
République devra s’atteler durant son prochain mandat". Selon les
indépendantistes, "le prochain Président de la République ne pourra
pas faire l’impasse du problème du respect des identités nationales
en France".
Enfin, s’adressant à l’opinion
publique française, les représentants des partis indépendantistes
dont Jean-Guy Talamoni et Xabi Larralde ont déclaré "que [l’opinion
publique française] n’ait aucun doute sur la détermination de nos
mouvements à lutter pour la reconnaissance des droits fondamentaux
de nos Peuples".