Le
22 octobre 2007 :
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org. (Corse - Storia Corsa) Alors que
le président de l'UMP, ministre de l'intérieur, ministre de
l'éducation, entraineur du XV de France et accessoirement président
de la République française impose un devoir de mémoire très orienté
politiquement, nous vous rappelons pour notre mémoire collective que
des résistants corses ont fait le sacrifice ultime afin de résister
contre l'envahisseur Allemant. Jean Nicoli était un de ceux là.
Jean Nicoli, né à San Gavinu di Carbini le 1er septembre 1899,
(source site
Curagiu)
Lorsque la
guerre éclate, en septembre 1939, Jean Nicoli est mobilisé dans le
Génie, puis on l'envoie à Rodez, où il est démobilisé à partir du
mois de juin 1940.
Revenu à Casalabriva, il se livre à des actions de propagande
antipétainiste : il sillonne le Sartenais et prend des contacts avec
ceux qui, comme lui, veulent poursuivre la lutte et résister à
l'occupant. Dès cette époque, il parvient à regrouper un certain
nombre de patriotes et c'est à son neveu, Don Jacques Martinetti,
qu'il confie la responsabilité des partisans de San Gavino.
Trois jours
après l'arrivée des troupes italiennes en Corse, Jean Nicoli est
contacté par Nonce Benielli, l'un des dirigeants du Front National,
et il entre dans la clandestinité.
Quelques semaines plus tard, il accompagne Arthur Giovoni à
Marseille, et c'est à cette époque qu'il adhère au parti communiste.
En février
1943, il fait partie du groupe qui accueille le sous-marin
Casabianca dans la baie d'Avone. Jean Nicoli et André Giusti partent
ce jour-là avec une camionnette à double fond et parviennent à
livrer aux partisans de Sainte-Marie-Siche et Petreto- Bicchisano un
important stock d'armes.
Au début du
mois de juin, il accueille une nouvelle fois le Casabianca, dans la
propriété de Dominique Poli, à Solenzara. Le 18 juin, au lendemain
de la fusillade de la Brasserie Nouvelle à Ajaccio, Nicoli vient se
recueillir sur la dépouille de André Giusti, et rend une ultime
visite à Jules Mondoloni, qui succombera quelque temps plus tard de
ses blessures.
Neuf jours
après, le 27 juin 1943, à la suite d'une série de trahisons,
Jean Nicoli est arrêté par les agents de l'OVRA, dans la
demeure de Jacques Bonafedi (rue solferino à
ajaccio), chez lequel il étudie, en compagnie de Jérôme
Santarelli, la carte de la région des Agriates où
le Casabianca doit livrer des armes, dans les tout premiers jours de
juillet. L'ultime tentative qu'effectue Pascal Nicolai pour les
prévenir sera vaine. Seuls quelques documents d'importance peuvent
être sauvés. Les trois hommes sont transférés à la caserne Battesti
d'Ajaccio où ils resteront deux mois avant d'être conduits à Bastia
par camion.
Leur procès
s'ouvre le 28 août 1943. Condamné à mort, Jean Nicoli refuse d'être
fusillé dans le dos (comme le précisait sa condamnation) il dit à
ses bourreaux :"Vous n'avez pas le courage de me regarder dans
les yeux… Vous êtes des lâches !", il est alors sauvagement
frappé à coups de crosse, et décapité à coups de poignard.
Jean Nicoli
a écrit à ses enfants le 30 août, vers trois heures du matin, juste
avant que ses « bourreaux » (les Chemises noires), ne viennent le
chercher pour l'assassiner sauvagement. Francette, sa fille a
pieusement conservé cette lettre griffonnée à la hâte sur
l'emballage d'un paquet de « bleues » (des cigarettes).
"A mes enfants, Tout à
l'heure je partirai. Si vous saviez comme je suis calme,
presque heureux de
mourir pour la Corse et pour le parti. Ne pleurez-pas,
souriez-moi. Soyez fier de votre papa. Il sait que vous pouvez
l'être.
La tête de Maure et la fleur
rouge, c'est le seul deuil que je vous demande. Au seuil
de la tombe, je vous dis que la seule idée qui, sur notre pauvre
terre, me semble belle, c'est l'idée communiste.
Je meurs pour notre Corse et
pour mon Parti."
Un an plus tard, quand sa dépouille sera
transféré à San Gavino, sa tête était à ses pieds.
Source photo :
Curagiu,
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Curagiu,
Unità Naziunale
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