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Naziunale : L'action de 2003 :
Sept membres du Comité anti-répression - trois femmes et
trois hommes - ont entamé une grève de la faim le
vendredi 12 décembre 2003, et se sont installés dans le
hall d'entrée de l'Assemblée de Corse. "M. Sarkozy, en
présence du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, a
fait la promesse en octobre 2002, devant l'ensemble des
représentants des groupes élus à l'Assemblée de Corse,
de rapprocher tous les condamnés au plus tard en
décembre 2002", a rappelé Stella Castela, une
porte-parole du CAR, elle-même gréviste de la faim. Or
"à ce jour, aucun détenu corse condamné n'a été ramené
sur la prison de Borgo", en Haute-Corse.
Soutenus par des responsables et élus nationalistes, les
grévistes dénoncent la "traîtrise" et le "mensonge" de
l'actuel gouvernement. Selon eux, le ministre de
l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, leur avait promis il y a
plus d'un an que les prisonniers nationalistes seraient
rapprochés de leurs familles."C'est un mensonge éhonté
et officiel, car M. Sarkozy, avec un grand mépris, est
revenu sur la parole donnée", a-t-elle dénoncé. "Les
prisonniers politiques corses continuent de subir un
éloignement qui est indigne de tout pays qui se réclame
des droits de l'Homme".
"En cette période de Noël, nous avons décidé de nous
mettre en grève de la faim pour un temps indéterminé", a
déclaré à la presse Stella Castela, membre du CAR et
épouse de Jean Castela, condamné le 11 juillet à 30 ans
de réclusion criminelle par la cour d'Assises spéciale
de Paris, pour complicité dans l'assassinat du préfet
Claude Erignac.
L'épouse d'un détenu nationaliste corse parcourt chaque
année au moins 22.000 km pour voir son mari dans une
prison parisienne et dépense 5.000 euros au minimum, ont
assuré vendredi à Ajaccio sept grévistes de la faim qui
réclament le rapprochement des prisonniers promis il y a
plus d'un an par le gouvernement.
Le CAR soutient 40 "prisonniers politiques" incarcérés à
Paris et sa région pour 37 d'entre eux. "À raison d'une
visite par mois, cela représente 22.000 kilomètres
parcourus par an soit l'équivalent d'un tour du monde en
deux ans", se plaint Mme Castela, et environ 5.000
euros, "en se logeant à moindres frais". On ne peut se
permettre donc la visite hebdomadaire à laquelle a droit
tout prisonnier.
"Quant aux conséquences sur les enfants, ce sont les
plus graves", dit le CAR. "Une discrimination flagrante"
et "l'instauration de fait du délit d'être corse et
nationaliste", souligne M. Jean Marie Poli.
La loi prévoit la nécessité de rapprocher tout condamné
de sa famille. Et le CAR de citer une déclaration de M.
Sarkozy au Journal du Dimanche du 29 septembre 2002: "Je
ne vois pas pourquoi la loi ne serait pas appliquée en
Corse (...). Pourquoi un Corse aurait-il moins besoin de
voir sa femme ou ses enfants ?".
Le gouvernement a bien ouvert le 3 novembre 2003 un
nouveau quartier qui peut accueillir 27 détenus venant
du continent dans la prison de Borgo (Haute-Corse), mais
s'ils ne présentent pas de "dangerosité particulière".
Une clause qui exclut de facto les nationalistes,
lourdement condamnés et classés Détenus Particulièrement
Surveillés (DPS) par l'administration pénitentiaire.
Unanimité à l'Assemblée territoriale pour le
rapprochement des détenus
Les
présidents de groupe rappellent le gouvernement à ses
engagements et lui demandent « de mettre en œuvre
rapidement les réponses appropriées dans le respect du
droit et de l'équité... » Un dossier de Corse-Matin.
Avec les grévistes de la faim dans le hall supérieur de
l'assemblée de Corse, les élus ne pouvaient que se
prononcer sur la situation des détenus insulaires - la
période de fête rendant encore plus sensibles
l'éloignement et plus inacceptables les engagements non
tenus.
Les présidents des groupes de l'assemblée se sont donc
réunis avant la session au sein de la commission
permanente, et une motion commune a été présentée en
leur nom par José Rossi.
Cette motion met en avant les nombreux problèmes
résultant de l'insularité « que l'éloignement des
détenus originaires de Corse emprisonnés sur le
continent fait peser sur leurs familles, notamment pour
l'exercice effectif de leur droit de visite.
Elle rappelle que, « dans un but humanitaire et
social, une démarche de rapprochement a été souhaitée à
plusieurs reprises par les élus des différentes
collectivités insulaires ».
Solution
d'apaisement
La motion
rappelle aussi « les engagements pris par le
gouvernement, relatifs au transfert des détenus
condamnés sans distinction selon la durée de leur peine,
qui devait commencer à être mis en œuvre avant la fin
2002 », promesse qui est l'origine de la grève de la
faim suivie par des proches des personnes incarcérées.
L’assemblée de Corse considère qu'il est de son devoir
d'intervenir dans le sens d'une solution d'apaisement.
C'est pourquoi elle demande au gouvernement « de mettre
en œuvre, dans les meilleurs délais, les réponses
appropriées permettant d'assurer, dans le respect du
droit et de l'équité, le rapprochement effectif des
détenus originaires de Corse de leur famille ».
À la suite de cette motion, il n'y a eu ni interventions
ni débat. Elle a été adoptée à l'unanimité.
J.
R.(corse matin)
Manif de
soutien du STC à Ajaccio
Répondant
à l'appel du comité anti-répression, le STC a manifesté,
à Ajaccio, sa solidarité aux personnes incarcérées sur
le continent ainsi qu'à leurs familles. Sans défilé, ni
porte-voix, ni banderole décorée par un quelconque
slogan.
Il s'agissait d'un simple rassemblement sur le cours
Napoléon, en face de la préfecture, au cours duquel des
tracts ont été distribués aux passants, dans le calme.
Anonymes et figures emblématiques de la classe
nationaliste, comme Pierre Poggioli, sympathisants et
adhérents du STC avaient répondu présents, mais en
comité restreint.
Pour Étienne Santucci, délégué du STC, « à travers cet
élan de solidarité symbolique, nous montrons aux
familles que nous les soutenons dans leurs demandes de
rapprochement des prisonniers politiques ». Le STC a
tenu à dénoncer plusieurs points, notamment « la
négation par le gouvernement, des droits des prisonniers
politiques corses, et leur incarcération dans
différentes prisons continentales pénalisant leurs
familles et rendant difficiles leur défense comme leur
droit de visite. » Le syndicat a par ailleurs appelé les
sympathisants à participer à la soirée de solidarité
demain, à Ajaccio.
Barrage
filtrant à Corte
Les
étudiants de la Ghjuventù Indipendentista ont organisé,
durant deux heures, un barrage filtrant à Corte.
Installée aux ronds-points de la sortie sud, une
trentaine de personnes ont procédé à une distribution de
tracts.
Corsica
Nazione appelle à la mobilisation
«Corsica
Nazione apporte son soutien aux sept militants du comité
antirépression qui ont entamé une grève de la faim, dans
les locaux de l’assemblée de Corse. Notre peuple, nié
dans ses droits fondamentaux, continue de subir une
violence permanente, dont la situation des prisonniers
politiques corses est l'une des illustrations majeures
- Double peine systématique de l’emprisonnement et de
l'exil, malgré des promesses jamais tenues quant au
rapprochement des détenus corses, attitude qui en dit
long sur le crédit que l'on peut accorder à la parole
des représentants de l'État français.
- Détentions préventives interminables avec toujours la
déportation et l'exil à l'appui, pour « casser » les
individus et tenter de réduire leur engagement, en
violation manifeste des plus élémentaires des droits de
l'homme.
- Fichage génétique d'une population en fonction de ses
idées politiques : ce sont bien les idées que l'on
pourchasse, toujours et encore, avec des démarches qui
rappellent les heures les plus sombres de l'histoire de
l'humanité.
- Condamnations sans preuves, pour l'exemple, par des
juridictions spéciales; l'affaire Andriuzi-Castela est à
cet égard édifiante : 30 ans de réclusion sans l'ombre
d'un élément probant, comme cela a été souligné par tous
les observateurs, dans ce qui s'apparente de plus en
plus à une nouvelle affaire Sacco et Vanzetti.
- Mises à l'index et campagnes de calomnies publiques
savamment orchestrées par la manipulation des médias,
afin de justifier des mises en examens pour des motifs
les plus fumeux. Pendant ce temps notre pays est livré à
la délinquance de haut vol, dont les intérêts sont liés
à la pérennisation du pouvoir français en Corse. Et
pourtant, cette violence-là n'est jamais condamnée par
ceux qui ont fait des appels à la répression contre les
patriotes corses le leitmotiv de leur discours
collaborationniste. Certains même, tentent de justifier
le racisme anti-corse que nous subissons, y compris sur
notre propre terre, par l'existence d'une résistance
patriotique multiséculaire, dont les Corses n'ont
certainement pas à avoir honte !
Corsica Nazione appelle toutes les femmes et tous les
hommes de ce pays à se mobiliser dans les jours à venir
pour soutenir le comité antirépression et toutes les
actions qui seront menées, afin de manifester la
solidarité de notre peuple envers les patriotes
emprisonnés. »
«Débrayage» à Sartene
«Une
partie du personnel enseignant et administratif de la
cité scolaire G-Clemenceau de Sartè, a décidé de
débrayer une ou deux heures afin de manifester son
soutien aux familles de prisonniers.
« Nous ne
demandons pas de favoritisme affirment-ils dans un
communiqué, mais l'application des réglementations. Nous
réaffirmons donc notre solidarité envers les prisonniers
politiques et leurs familles, et avons une pensée
particulière pour les sept personnes faisant la grève de
la faim."
Ghjuventu Indipendentista
Ghjuventù
lndipendentista « qui proteste vivement contre
l'attitude provocatrice et disproportionnée des forces
de l'ordre, suite au rassemblement et au tractage
organisé le 16 décembre 2003 » à Corte, déclare dans un
communiqué
Depuis le 12 décembre 2003 plusieurs militants du comité
antirépression, dont une de nos militantes Noëlle
Medurio, ont entamé une grève de la faim illimitée pour
obtenir le rapprochement des prisonniers politiques.
Cette revendication, il faut le souligner, n'est que
l'application du droit français en ce qui concerne le
rapprochement familial.
Devant cette mobilisation légitime nous avons voulu
témoigner notre solidarité à la fois aux familles de
prisonniers et aux grévistes.
Nous avons alors décidé d'organiser un rassemblement de
soutien et une distribution de tract devant la
sous-préfecture de Corti.
Mardi soir, alors que quelques dizaines d'étudiants, et
de personnes avaient répondu à notre appel pour soutenir
les grévistes de la faim, nous nous sommes trouvés face
à un déploiement de forces inattendu (..) Pas moins
d'une douzaine de camions de gendarmes mobiles,
boucliers et matraques au poing étaient présents. Nous
empêchant l'accès à la sous-préfecture.
Le gouvernement Français et son ministre de l'intérieur
auraient-ils à ce point honte de leur politique, qu'ils
en soient réduits à c vouloir museler les étudiants par
la force et l'intimidation ?
Nous pensons qu'au-delà de la quarantaine d'étudiants
présents, c'est la démarche d'union du mouvement
national que l'État cherche à déstabiliser par ces
provocations.
Quoi qu'il en soit, nous, les jeunes Corses ne nous
laisserons pas intimider par la politique du bâton ".
Notre lutte est légitime, et nous continuerons de nous
battre pour que notre peuple recouvre l'ensemble de ses
droits nationaux.
Nous appelons tous les Corses à participer activement
aux actions qui seront menées dans les jours à venir
pour soutenir les familles des prisonniers politiques et
les grévistes de la faim.
Plusieurs organisations soutiennent cette démarche:
U partitu
sucialistu per l'indipendenza, A Chjama naziunale, l'Associu
dii liceani corsi, Voce populare, le Comité régional des
pêches maritimes et des élevages marins le Corse.
Une
motion du CESC «pour une solution acceptable»
A quelques
mètres du hall de l’assemblée de Corse où les sept
révistes de la faim sont installés depuis une semaine,
le conseil économique, social et culturel (CESC) de la
Corse, organe de la CTC, a adopté, hier, la motion
suivante
« Considérant que cette action est destinée à soutenir
le rapprochement de détenus corses actuellement
emprisonnés sur le continent, conformément aux
dispositions législatives actuellement en vigueur;
Considérant que, de par sa composition représentative de
l'ensemble des activités et des sensibilités insulaires
et son rôle d'organe de conseil et d'assistance, il ne
peut rester silencieux, au moins sur le plan
humanitaire, face à cet événement qui se déroule au
moment et au lieu où il siège;
Et après avoir pris connaissance dans la presse locale
de la position du représentant de l'État,
Demande que les dispositions les plus adaptées soient
prises dans le respect du droit par toutes es autorités
concernées afin qu'une solution acceptable par 'ensemble
des parties soit apportée dans les délais les plus
rapides ce problème rendu d'autant plus douloureux par
l'approche des fêtes de fin d'année, période
traditionnellement plus propice à la réconciliation
qu'au conflit. » (source Corse-Matin)
Soirée
du CAR au Casone à Ajaccio
«La
traditionnelle soirée de solidarité pour les prisonniers
politiques initiée par le comité anti-répression aura,
cette année, une symbolique encore plus marquée par la
grève de la faim à laquelle participent deux des trois
porte-parole du CAR, Jean-Marie Poli et Stella Castella.
C'est à 21 heures, au Casone à Ajaccio, que débutera ce
« Noël pour les prisonniers » avec un droit d'entrée de
« soutien » fixé à 15 euros.
« Oghje hé Natale, ghj'hè un momentu maiò pè testimunià
di a nostra sulidarità à tutti quelli chè suffrenu ind'è
e prighjò francese. » Et ce sont les groupes l'Arcusgi
et I Vagabondi qui s'acquitteront de l'animation
musicale de cette soirée qui sera également l'occasion
de rendre un hommage appuyé à Natale Luciani qui, avec
Canta u Populu Corsu, a souvent été de ce rendez-vous de
la Nativité.» |