Le 24 janvier 2007 : Le Tribunal Suprême espagnol vient de déclarer les organisations de jeunes Jarrai-Haika-Segi "terroristes", alors que l'Audience Nationale de Madrid les avaient qualifiées "d'illicites". Ce Tribunal a également aggravé les condamnations rendues par l'Audience Nationale en 2005 contre 23 jeunes Basques accusés d'en faire partie. Les peines qui étaient de 2 à 3 ans ont été élevées à 6 ans, et un mandat d'arrêt a été immédiatement délivré.

C'est un peu comme si en Corse, la Ghjuventù Indipendentista mouvement de la jeunesse corse était dissoute, interdite et déclarée comme Terroriste !

Askatasuna dénonce l'attitude des États français et espagnol qui, en s'acharnant dans la voie de la répression, n'ont jamais respecté le processus et continuent de créer toutes les conditions à la prolongation du conflit. Nous leur demandons d'abandonner cette voie stérile et source de tant de souffrance, et de prendre enfin le chemin du respect de tous les droits d'Euskal Herria et de ses citoyens.

Des centaines de mobilisations ont eu lieu en Pays Basque et ailleurs pour dénoncer le jugement du Tribunal suprême espagnol déclarant "terroristes" les organisations de la jeunesse de la gauche abertzale et non plus simplement "illégales" comme en avait décidé l’Audience Nationale. En Irlande, Pays-Bas, Italie ou Catalogne des rassemblements de soutien aux membres de Jarrai, Haika et Segi ont été organisés, alors qu’en Pays Basque les protestations se sont traduites par des actions de kale borroka [lutte urbaine].

Un groupe de personnes a tenté dans la nuit de samedi à dimanche de mettre le feu à la porte d’entrée du siège du Parti Socialiste d’Eusakdi (PSE) à Zumarraga (Gipuzkoa) et une explosion a détruit samedi le local d’une agence bancaire à Donostia Saint-Sébastien. Plusieurs affrontements entre des groupes de jeunes et la police autonomique basque ont d’autre part eu lieu samedi soir à Mungia, Markina et Lekeito (Bizkaia) où des pneus et des conteneurs à ordures ont été brûlés.

Le Mouvement pro-Amnistie a appelé à une journée de mobilisations jeudi pour dénoncer le jugement du Suprême, lequel "ouvre la porte à la persécution de la gauche abertzale".

Quant aux 23 jeunes condamnés à six ans de prison dans l’affaire Jarrai-Haika-Segi, les forces de police en ont arrêté quatre. Hier, elles recherchaient toujours les 19 autres. Paulino Luesma, le délégué du gouvernement espagnol [préfet] à la Communauté Autonome Basque, a condamné dimanche matin la "violence injustifiable de ces dernières heures dans nos rues" et a appelé la gauche indépendantiste basque à "se démarquer" de tels phénomènes qui, selon lui, sont "radicalement incompatibles avec la politique, le dialogue et les espérances de paix" au Pays Basque. Il a ajouté que les 19 jeunes allaient être arrêtés "dans les heures qui suivent".
 

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