Le
24 février 2007 : Le Comité Anti Répression tenait ce matin une
conférence de presse pour évoquer le cas de Carlu Pieri.
Voici la conférence de presse du
Comité Anti Répression :
Nous avons choisi symboliquement de
nous réunir dans ces quartiers de Lupinu pour vous parler du cas de
Carlu Pieri, car c’est un quartier dans lequel il a longtemps
travaillé et pour lequel il a beaucoup œuvré, notamment au niveau
social.
A travers l’exemple de Carlu Pieri,
nous tenons à démontrer à quel point l’Etat français s’acharne sur
nos prisonniers politiques. Nous avons eu à de nombreuses reprises
l’occasion de prendre la parole pour dénoncer différents flagrants
délits de non application des lois communes de la part de Paris, dès
qu’il s’agit de patriotes corses. Vous pouvez aujourd’hui constater
que les promesses des différents ministres qui se sont succédés en
Corse ces dernières années en expliquant que les « détenus corses
condamnés » seraient transférés au près de leur famille n’ont pas
été tenues et que l’immense majorité des nôtres est actuellement
incarcérée sur le territoire français, bien loin de leur terre et de
leur famille.
Le cas de Carlu Pieri est éloquent et
démontre jusqu’où un Etat totalitaire est prêt à aller pour faire
payer leur engagement politique aux patriotes corses.
Après l’échec de la consultation
populaire sur la proposition de statut Sarkozy, le ministre de
l’intérieur français a fait une véritable « fixette » sur Carlu
Pieri n’hésitant pas à le comparer à un célèbre mafioso américain.
Une fois l’opinion publique préparée, c’est une meute d’inspecteurs
en furie qui s’est lancée à ses trousses, pour obtenir son
incarcération et sa condamnation. Nous avons pu voir lors du procès
que de nombreuses personnes ont mis en cause les méthodes de ces
inspecteurs zélés. Finalement pour une simple condamnation d’abus de
biens sociaux, c’est une peine inique qui a été infligée à Carlu
Pieri puisqu’on l’a condamné à 8 ans de prison, pour un type
d’affaire où les anciens ministres français ne font même pas de
garde-à-vue et sont condamnés à du sursis.
Comme dans beaucoup d’affaires
concernant des nationalistes corses, les lois sur le secret de
l’instruction ne se sont appliquées à aucun moment pour Carlu Pieri,
sans que cela ne dérange personne.
Malgré un état de santé défaillant, on
a refusé à Carlu Pieri au cours de sa détention qu’il puisse être
libéré pour venir se faire soigner au près de ses médecins en Corse.
Nous rappelons que Carlu Pieri a passé plus de 8 mois de détention à
l’hôpital de Fresnes. Qui peut imaginer une seule seconde qu’une
personne dont l’état de santé est compatible avec la détention
puisse rester aussi longtemps en milieu hospitalier ? Nous vous
rappelons à ce sujet que dans le monde carcéral, c’est comme dans la
vie de tous les jours, on ne reste en milieu hospitalier que si
l’état de santé le nécessite. Mais, il faut dire que Carlu Pieri
n’est pas un ancien ministre de la République française, il n’a donc
pas droit à l’application des mêmes règles.
Incarcéré depuis 2003, Carlu Pieri a
aujourd’hui fait plus de détention qu’il ne lui en reste à faire et
il est donc accessible à la libération conditionnelle. Un dossier
est d’ailleurs en cours de constitution. Mais lorsque l’on voit que
les mêmes personnes qui ont demandé et préparé le terrain pour son
incarcération affichent encore aujourd’hui à leur « palmarès »
l’emprisonnement de Carlu Pieri, on comprend mieux qu’au lieu de lui
appliquer les lois communes, c’est-à-dire une libération
conditionnelle, voire un rapprochement familiale en le transférant
en Corse, on a en fait décidé de l’incarcérer dans un Centre de
Détention du Sud de la France, dans un endroit où il y a peu de
corses incarcérés pour augmenter son isolement. Cette incarcération
à Toulon va à l’encontre de toutes les directives européennes et
même à l’encontre des lois françaises elles-mêmes.
Rien dans le droit français ne peut
aujourd’hui justifier son emprisonnement en région toulonnaise.
C’est donc ailleurs qu’il faut en rechercher les raisons. Le
gouvernement français sait très bien qu’en obligeant les prisonniers
politiques à rester incarcérés en France pendant des années, c’est
une double peine qui leur est infligé, pour eux et pour leur
famille, puisque qu’à l’emprisonnement s’ajoute l’exil.
Nous souhaiterions aujourd’hui prendre
l’opinion publique à témoin, pour qu’elle puisse prendre conscience
du sort réservé à un homme, qui à bientôt 57 ans et après un total
de 9 années de détention dans différentes prisons et à diverses
époques, se voit refuser les droits les plus élémentaires que l’on
applique sans vergogne aux pires délinquants et criminels.
Le CAR exige donc que l’on applique
enfin les lois communes à Carlu Pieri et qu’il soit transféré en
Corse ou libéré en conditionnelle.
Cumitatu
contr’à A Ripressione
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Unità Naziunale, Archives du site.
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