Le
jeudi 25 janvier 2007 : Suite aux pressions du PP, les quatre
juges se sont appuyés sur la plénière qui a pris la décision de
le maintenir en prison.
La majorité des juges de la salle du
Pénal de l’Audience Nationale espagnole réunis hier en session
plénière pour délibérer du sort du prisonnier politique basque
Iñaki de Juana Chaos, a décidé de le maintenir en prison. Et
cela, fait rarissime, contre l'avis du ministère public qui
prônait son assignation à domicile en raison de craintes pour la
vie du militant en grève de la faim depuis le 7 novembre.
La décision devait être prise par les 4 juges
qui l’avaient condamné à 12 ans et 7 mois de réclusion pour
avoir publié deux articles d’opinion. Ces quatre juges étaient
favorables à sa "libération". Mais les pressions médiatiques ont
fait que ces juges ont préféré s’appuyer sur l’assemblée
plénière des juges où siège une majorité de juges proches du PP.
Et là, une majorité de 12 juges contre 4 a décidé que le
prisonnier originaire de Donostia-Saint-Sébastien devait rester
en détention provisoire médicalisée à l’hôpital madrilène Doce
de Octubre où il est alimenté de force.
L'éventualité de son assignation à domicile
sous surveillance policière a donné lieu ces derniers jours à un
âpre débat au sein de la magistrature et de la classe politique
espagnoles.
Le Parti Populaire ainsi que l'Association
des victimes du terrorisme (AVT) qui lui est proche se sont
farouchement opposés à toute mesure de clémence en faveur de cet
ancien membre de l'organisation armée basque, estimant que cela
créerait un précédent incitant les prisonniers de l'ETA à
multiplier les grèves de la faim.
Les secteurs les plus favorables à sa
libération faisaient valoir que le droit à la vie devait
prévaloir et que des condamnés dans d’autres affaires avaient
été remis en liberté dans des situations moins graves. Par
exemple l’ex-général de la Garde Civile Rodríguez Galindo,
condamné à plus de 70 ans dans l’affaire des GAL, et remis en
liberté suite à une légère affection cardiaque.
Le militant donostiar est alimenté de force
par perfusion depuis le 24 novembre. Malgré ce traitement il a
perdu 11 kg et n'en pèse plus que 53. Ses médecins avaient
transmis lundi à la justice un rapport mentionnant des risques
de mort subite liés à son état de faiblesse.
Son avocat, Alvaro Reizabal, a qualifié la
décision des juges d’"illogique", surtout parce que les
magistrats se prononcent à l’encontre de la demande du
Procureur.
La décision de l’Audience Nationale
représente la condamnation à mort du militant basque, ont estimé
les proches du militant. Il y a quelques jours, Iñaki de Juana
Chaos avait déclaré à son avocat qu’il était prêt à aller
jusqu’au bout dans sa démarche. La décision prise hier est
susceptible d'appel, mais se heurte à un problème de temps et de
volonté.