Mardi
27 juin 2006 : Le 23 juin dernier, Max Simeoni a été interviewé par
le magazine catalan, "la clau". Voici un extrait de cet article
disponible intégralement sur le site
40 ans de dialogue pour l’autonomie, avec
enthousiasme et désillusions. Max Simeoni, leader d'idées et ennemi
des bombes, évoque pour la clau sa lutte démocratique, du
renouveau corse des années 1960 au référendum manqué de 2003.
Max
Simeoni est une icône, née en 1929 à Lozzi, le plus haut village
corse, au contrefort du Monte Cinto (le Canigou corse). Il a été
député européen. Comment est né en lui le sentiment décentralisateur
?
Max
Simeoni : Au début des années 1960,
je suis étudiant sur le continent, et en Corse, des mouvements
revendicatifs mettent des milliers de personnes dans la rue. J’ai le
choc ! Car, en 1960, sous De Gaulle, le premier gouvernement Debré
annonce un centre d’essais atomiques dans les mines de l’Argentella,
derrière Calvi. Le rejet, général, accentue la frustration.
Après-guerre, le continent vit le plein emploi et la Corse, vidée,
est moyenâgeuse : sur la route de la plaine orientale, nous avons
encore un pont provisoire installé par le génie américain, à voie
unique et en bois ! Les revendicateurs de l’époque ont le complexe
de l’enfant abandonné et disent "Traitez-nous comme des Français à
part entière". Quelques-uns, rentrés des colonies, disent, "Là-bas,
on construit des autoroutes et des hôpitaux. Ici, rien. Quand va
venir notre tour ?". Un notable, le pharmacien Martini, bâtit des
dossiers intéressants, par exemple sur l’eau de Vittel, contingentée
car elle intervient dans les biberons : une bouteille doublait de
prix en traversant de Marseille à Bastia en bateau ! Pourquoi ? Nous
croyions que c’était notre épicier qui nous volait... Martini montre
l’injustice et la non péréquation. Jeune médecin, je rentre donc en
Corse, et nous comprenons, quelques-uns et moi, que le système
jacobin français ajouté aux pesanteurs de l’insularité marginalise
la Corse. Je fonde donc le Comité d’Etudes et de Défense des
Intérêts de la Corse - CEDIC et l’Action Régionaliste Corse - ARC en
avril 1964. Nous avons dissout l’ARC en 1975 pour fonder l’Unione di
u Populo Corso, devenue maintenant le Partito di a Nazione Corsa
(PNC).
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La clau.
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La clau
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